"C’est un souffle!": face à l’abyssale pollution plastique, 95 pays signent à l’Unoc l’appel de Nice pour un texte international efficace

Alors qu’un traité international contre la pollution plastique est en discussion depuis 2022 sous l’égide de l’ONU, l’Unoc veut servir d’accélérateur. Voici comment.

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Aurélie Selvi - aselvi@nicematin.fr Publié le 11/06/2025 à 06:30, mis à jour le 11/06/2025 à 06:41
Les chiffres sont abyssaux: chaque année, entre 5 et 13 millions de tonnes de déchets plastiques entrent dans les océans. Photo Franck Fernandes

"La pollution plastique étouffe la vie marine et contamine notre alimentation, jusqu’à se retrouver dans notre sang… et même dans notre cerveau." L’alerte n’est pas signée d’une ONG mais d’Antonio Guterres. Ce mardi, c’est en ces termes que le secrétaire général de l’ONU a parlé des dangers du plastique en ouverture de la 2e journée de l’Unoc. Et il y a urgence. Car sur la Planète bleue, ce dérivé du pétrole a colonisé terres... et flots dans les moindres recoins. Les chiffres sont abyssaux: chaque année, entre 5 et 13 millions de tonnes de déchets plastiques entrent dans les océans. Depuis 1980, plus de 150 millions de tonnes s’y sont accumulées(1), le poids d’1,9 million d’Airbus A320... Face à ce constat, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, entourée d’homologues internationaux, a lancé en fin de journée "l’appel de Nice pour un traité ambitieux sur les plastiques", annonçant sa signature par 95 pays. "C’est un message fort et clair: nous n’abandonnerons pas!", a-t-elle martelé, deux fois, arguant qu’il "est temps d’agir".

Pour cela, plusieurs axes: fixer un objectif mondial de réduction de la production et de la consommation de polymères plastiques primaires, soutenir la création d’une liste noire des plastiques les plus toxiques à bannir mais aussi réunir les fonds pour assurer cette transition, bien inégale selon les contrées du Globe... "Le continent africain est le plus gros consommateur de plastique et le plus petit producteur. L’effort doit être collectif", a notamment souligné le représentant du Ghana.

"C’est un souffle!"

De quoi donner un coup d’accélérateur à l’action concrète? Henri Bourgeois-Costa, directeur des affaires publiques au sein de la Fondation Tara océan, veut y croire. Voilà près de 3 ans qu’il assiste aux réunions de négociations entamées en 2022 par l’ONU pour tenter d’élaborer ce Traité international contre la pollution plastique et le faire signer par les pays membres. Dernières en date: en Corée du Sud, à l’hiver 2024, "avec un moment d’agacement envers les pays qui font de l’obstruction, puissances pétrolières en tête", se souvient-il. Ce mardi, l’expert a tenu à saluer "le souffle" donné par la prise de position française, "plus volontariste". "On en a enfin fini avec ce discours centré sur le recyclage. La réduction à la source mais aussi l’impact du plastique sur le climat, sa toxicité ont été au centre", se réjouit-il. Si l’appel de Nice a eu de l’écho ce mardi, "il faut continuer à en parler, on est proche des 100 pays", a conclu Agnès Pannier-Runacher. Parmi les absents: le Brésil, la Chine... et les plus gros producteurs de pétrole. Enjeu: rallier davantage de nations d’ici le 5 août 2025, début de ce qui devrait être l’ultime phase de discussions en vue de la naissance d’un traité international. À Nice, le compte à rebours a commencé.

1. Chiffre: Notre-environnement.gouv.fr

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