Treize ans, l’âge de réflexion pour Virteem? Il faut croire que oui puisque Kevin Soler, son président fondateur, vient de revoir l’organisation et d’ouvrir le capital de l’entreprise. L’objectif de ce chamboulement? "Muscler la direction et retrouver un nouvel élan, bref se rechallenger", résume le dirigeant qui manie le vocabulaire sportif comme personne. Logique puisqu’il a été sextuple recordman du monde en street workout.
Basée à Sophia Antipolis, Virteem s’adresse aux grands groupes et collectivités à qui elle propose des visites et réalités virtuelles sur mesure. Au nombre de ses 4.000 clients, Orange, le CHU de Nice, Amadeus, Robertet, Safran, Axa, la Compagnie des Alpes ou Disneyland Paris… "Pour ces derniers, on a mis à disposition du call center des visites de chambres virtuelles pour que les téléopérateurs puissent conseiller au mieux les clients à mobilité réduite."
Repositionnement
À cette activité s’est adjoint il y a quelques mois un pôle IA dont le produit phare est Virteem Companion, une intelligence artificielle de confiance basée sur les données propres de chaque entreprise afin d’améliorer leurs processus internes.
Si ce n’est que Virteem Companion n’a jamais vraiment rencontré le succès attendu. "On s’est rendu compte que vouloir vendre uniquement de l’IA alors que notre métier initial est la visite et réalité virtuelles ne faisait pas sens, analyse Kevin Soler. L’IA n’est pas un énième outil tech mais une solution complète."
D’où la décision d’agréger les deux technologies et d’intégrer l’IA aux verticales historiques de la Sophipolitaine que sont le tourisme, l’industrie, les RH et l’éducation. "Que ce soit pour accueillir un nouveau collaborateur, diminuer les risques industriels ou expliquer à un étudiant quel sera son environnement de travail… et on accélère aussi le développement de solutions sur mesure."
Grand bien lui en a pris puisque la Sophipolitaine qui emploie 15 collaborateurs a vu une augmentation de 32% sur son EBE (excédent brut d’exploitation) – le dirigeant préférant ne pas dévoiler son chiffre d’affaires. Et a remporté un appel d’offres portant sur l’acquisition de solutions immersives, interactives et collaboratives pour les besoins du Sictiam [Syndicat mixte d’Ingénierie pour les Collectivités et Territoires Innovants des Alpes et de la Méditerranée] et de ses adhérents. "C’est un contrat de 1,7 million d’euros. On va développer des modules de formation en réalité virtuelle autour de la sobriété numérique et la cybersécurité."
Pour accompagner ce recentrage, Kevin Soler a décidé de "muscler sa direction" en ouvrant son capital à deux actionnaires minoritaires: Thierry Maslin et Paul-Alexandre Réaud. Le premier, franchisé Virteem de longue date en Martinique, est expert en gestion et développement touristique et devient directeur de l’innovation. S’appuyant sur la technologie de l’Azuréenne, il a notamment développé Immersion Martinique, une plateforme interactive permettant de visiter virtuellement 34 collectivités antillaises.
Le second est le nouveau COO et gérera les business units IA et développement sur mesure.
Quant à Kevin Soler, il reste CEO mais veut sortir de l’opérationnel pour se consacrer à la stratégie et l’acquisition externe. "L’objectif étant que d’ici deux ans, Thierry Maslin devienne directeur général."
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