"L’entrepreunariat italien se porte très bien à Monaco": entretien avec Giovanni Paolo Risso, président de l'Association des entrepreneurs italiens de la Principauté

Deuxième pays le plus représenté en Principauté, sur quasiment tous les plans, l’Italie s’est invitée sur les rives du quai Louis-II pour y tenir une conférence sur l’entreprenariat italien à Monaco. Entretien avec l’un de leurs représentants.

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Marie Cardona Publié le 09/06/2025 à 12:29, mis à jour le 09/06/2025 à 12:30
Giovanni Paolo Risso, président de l’Association des entrepreneurs italiens de la Principauté de Monaco. Photo S.T.

L’Italie en Principauté, c’est près de 9000salariés du secteur privé, un peu plus de 7.000 résidents, environ 1.600 entreprises administrées par des Italiens selon les données de l’ambassade italienne à Monaco, et le premier partenaire commercial de la cité-Etat hors France.

À l’occasion de la conférence organisée par l’Association des entrepreneurs italiens de la Principauté, son président Giovanni Paolo Risso – fait le point sur l’état de l’entrepreunariat italien à Monaco.

En premier lieu, présentez-nous l’association, bien implantée à Monaco mais discrète…
Cela fait maintenant plus de 20 ans que nous sommes implantés en Principauté. Je fais partie des membres fondateurs et comme on dit en Italie, au début, nous étions seulement trois amis au bar [rires]. Aujourd’hui, nous sommes 200 membres. Des entrepreneurs dans toutes les catégories, la banque, l’immobilier, la construction, la restauration… toutes les catégories que vous pouvez imaginer. Ils sont vraiment bien installés ici. A titre personnel, je me sens même quasiment Monégasque !

À quand remontent les relations économiques entre l’Italie et Monaco ?
Si on remonte un peu en arrière, cela date de la République de Gênes [dont Monaco faisait jadis partie intégrante, NDLR]. Je suis Génois, tout comme l’origine de la famille Grimaldi. Aujourd’hui, si les relations économiques sont très fortes avec la région ligure, les entrepreneurs italiens d’ici viennent de toute la botte. Et, forcément, beaucoup sont ceux établis ici à avoir conservé des liens économiques forts avec le tissu italien. Moi, par exemple, je fais beaucoup d’immobilier dans mon pays natal. Sans parler des 9.000 salariés italiens de la Principauté…

Comment se porte le climat des affaires pour vous ?
Écoutez, le contexte est très bon. On est vraiment content que le gouvernement fasse des améliorations en termes de contrôles, conformité, concernant la liste grise du Gafi. Car nous, on est là pour faire des affaires sans problème, sans complications, donc l’activité du gouvernement en ce sens est appréciable. 

Quelles sont les entreprises d’Italiens qui rayonnent actuellement dans la cité-Etat ?
Marzocco dans l’immobilier, la Compagnie monégasque de banque, dont Mediobanca est actionnaire, la compagnie de notre vice-président qui fait dans le recouvrement de créances. Dans le maritime aussi, comme Scorpio Tankers, qui est le plus grand armateur de navires pétroliers au monde, basé au Jardin exotique et qui embauche 150 employés.

Justement, vous évoquiez la liste grise du Gafi, il y a désormais la menace d’une inscription sur la "liste des juridictions de pays tiers à haut risque" de la Commission européenne, cela suscite-t-il une crainte chez vos membres ?
Nous avons une totale confiance dans les actions du gouvernement princier. Le conseiller de gouvernement - ministre des Finances et de l’Économie a très bien expliqué que cette menace était une sorte de fake news. Bien entendu que le gouvernement fera tout le nécessaire pour sortir de la liste grise du Gafi, je suis confiant qu’on puisse en sortir en juin 2026. Car la Principauté n’a aucun intérêt à avoir des problèmes de cet ordre-là.

Quels seraient les leviers à activer pour renforcer la présence de l’Italie en terre princière ?
Oh, il y a encore des petites choses qui peuvent être des obstacles. Comme les docteurs, les architectes ou les avocats italiens qui ne peuvent pas exercer à Monaco. Après je tiens vraiment à dire que nos entreprises ont un grand appui du gouvernement, de l’expansion économique, et de l’Association Monégasque de sécurité financière (AMSF) pour nous aider à nous développer. On a la chance d’évoluer dans un cadre idyllique au bord de la mer, avec la sécurité en plus. Dans ce monde où il y a des problèmes partout, Monaco représente une petite niche de paradis pour nous.

L’un des éternels serpents de mer sur la question de l’emploi, c’est le sujet de l’intérim, qui n’est régi par aucun texte hormis une simple charte en Principauté. Qu’en pensez-vous ?
Je n’ai jamais entendu de problèmes particuliers, et je n’en ai jamais rencontré non plus. Plein d’Italiens, et de Français, sont sous contrats d’intérim, et tout se fait naturellement.

Au-delà des relations économiques, comment se portent les relations diplomatiques entre les deux pays ?
Elles sont excellentes. Le ministre des Affaires étrangères de l’Italie, Antonio Tajani, est venu en visite officielle à Monaco il y a quatre mois. C’est un signal fort car c’est le premier ministre des Affaires étrangères italien à venir en visite officielle en Principauté. Les relations diplomatiques et économiques sont au beau fixe. Mais avec la France aussi. On fait la guerre au foot mais on est cousin au final !

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