"Elle s'attache aux deux Empires": l'ancienne collection napoléonienne de la famille princière de Monaco de nouveau aux enchères
La maison Artcurial met en vente une série de souvenirs historiques des Premier et Second Empires dont une partie avait été acquises par le prince Louis II, passionné par la figure de Bonaparte.
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Cédric Verany (cverany@nicematin.fr)Publié le 12/03/2025 à 10:48, mis à jour le 12/03/2025 à 10:48
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Un des objets perdus par Napoléon à Waterloo.Photo Artcurial
Vente du siècle, en 2015 les superlatifs n’avaient pas manqué quand le Souverain avait choisi de disperser aux enchères la collection napoléonienne du Palais princier. Un patrimoine constitué en son temps par le prince Louis II exposé longtemps dans une aile de la Maison souveraine. La vente, en novembre 2015, avait rapporté dix millions d’euros. Et surprise, voilà qu’une partie de cette collection napoléonienne estampillée Palais princier est de retour sous le marteau. Celui d’Artcurial, qui proposera le 1er avril à Paris une vente aux enchères baptisée "Napoléon (s), collections impériales" qui rassemble des souvenirs historiques des Premier et Second empires.
"C’est inédit, cette vente permet une traversée du XIXe siècle. Elle commence par des objets de la jeunesse de Bonaparte, dont un étui de mathématiques qu’il utilisait dans son régiment d’artillerie. Et s’achève avec des pièces de la fin du XIXe de l’époque de Napoléon III. C’est assez rare d’avoir une collection qui s’attache aux deux Empires et balaye tout le paysage napoléonien", assure Maxence Miglioretti, commissaire-priseur et expert de ce rendez-vous.
L'uniforme de sous-lieutenant d’infanterie modèle 1867 du Prince Impérial est estimé entre 6.000 et 8.000 euros.Photo Artcurial.
Un livre et une décoration perdus à Waterloo
Les 370 lotsont un propriétaire unique: un collectionneur français, chef d’entreprise établi dans le Sud Ouest qui préfère garder l’anonymat au moment de se séparer d’une partie de ses pièces.
"C’est un homme qui a une appétence pour l’univers napoléonien depuis longtemps et qui a agrandi sa collection dans différentes ventes. Dont celle de 2015 avec les pièces du Palais princier pour la période du Premier Empire, ainsi que des objets qui appartenaient à Christopher Forbes, un Américain passionné par Napoléon III", continue Maxence Miglioretti, précisant que "dans le cadre des souvenirs historiques, la provenance est très importante et touche tout particulièrement les amateurs."
Le label "ancienne collection du Palais princier de Monaco" pourrait ainsi doper les pièces aux enchères le 1er avril, qui ont toutes été témoins de l’Histoire en train de s’écrire.
Parmi elles, certaines prestigieuses - autrefois exposées au Palais princier - tel le fusil personnel de Napoléon 1er, utilisé lors des chasses impériales, estimé entre 50.000 et 80.000 euros.
Mêlant des pièces liées à Napoléon Bonaparte et Napoléon III, les 370 lots forment une traversée du XIXe siècle qui devrait attirer des passionnés du monde entier. Photo Artcurial.
Plus symboliques encore, un livre et une décoration "capturées" par les Prussiens le soir de la défaite de l’armée française à Waterloo. Napoléon, parti à la hâte en cheval, avait laissé derrière lui ses berlines pillées par les Prussiens. Dans l’une d’entre elles se trouvaient son coffre avec toutes ses décorations étrangères et un exemplaire de La vie des hommes illustres de Plutarque. "C’est un ouvrage qui a accompagné Napoléon tout au long de sa vie, notamment le tome XIV, évoquant la vie de Brutus, avec lequel il a été représenté sur certaines toiles."
Autre reliquat de la débâcle de Waterloo, l’épinglette de l’ordre de la Couronne de rue du Royaume de Saxe, pris dans le coffre de l’empereur ce soir de 1815. "Un général prussien a partagé les décorations trouvées et offert celle-ci à un général hollandais qui avait combattu à ses côtés. Et un siècle plus tard, c’est aux descendants de ce général que le prince Louis II a acheté cette pièce pour sa collection", détaille l’expert d’Artcurial. Ce"bijou de chevalier" aujourd’hui est estimé entre 30.000 et 50.000 euros.
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L'épinglette de l’ordre de la Couronne de rue du Royaume de Saxe dite "Bijou du chevalier" est estimée entre 30.000 et 50.000 euros.Photo Artcurial.
Des pièces collectionnées dans le monde entier
Chaque objet a sa légende dans cette vente qui devrait particulièrement interpeller les passionnés de l’imagerie napoléonienne. "Notre travail est de découvrir des trésors. Souvent des descendants de soldats napoléoniens ou de maréchaux d’empires, dans le cadre de successions, viennent nous présenter certains objets que nous expertisons. Car l’intérêt pour Napoléon est toujours fort et les pièces sont collectionnées dans le monde entier", précise Maxence Miglioretti.
Une sélection sera visible chez Artcurial à Monte-CarloPhoto Artcurial.
L’aura de Bonaparte, ravivée par le film de Ridley Scott en 2023, dépasse toujours les frontières de l’Hexagone. "Les Asiatiques sont très intéressés par lui, comme ils le sont par Marie-Antoinette. Les Anglo-Saxons le collectionnent beaucoup, alors qu’il a été l’ennemi, mais c’est valorisant d’avoir vaincu un grand ennemi. Le personnage de Napoléon est très international, il est le symbole du self-made-man qui a marqué l’Histoire."
En 2015, un industriel sud-coréen avait d’ailleurs déboursé 1,9 million d’euros pour s’offrir le bicorne acquis par le prince Louis II et vendu avec la collection napoléonienne du Palais princier. La dispersion des 370 pièces le 1er avril pourrait atteindre aussi de beaux résultats. Avant cela, une sélection sera visible chez Artcurial à Monte-Carlo, à partir du 20 mars, dont une tabatière singulière, en or et émail bleu, offerte par l’impératrice Joséphine à son époux.
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