Qu’est-ce que c’est que le World AI Film Festival qui débarque à Nice? Présentation avec Sarah Lelouch

La première édition de cet événement international mettant en lumière des courts-métrages réalisés à l’aide de l’intelligence artificielle se tient vendredi et samedi. Quinze œuvres prétendent à une récompense.

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Jimmy Boursicot Publié le 10/04/2025 à 13:00, mis à jour le 10/04/2025 à 13:00
Sarah Lelouch. Photo DR

Ce vendredi soir au Pathé Gare du Sud, à Nice, le World AI Festival (WAIFF) décernera quatre prix à des courts-métrages réalisés à l’aide de l’intelligence artificielle. Organisé par le Conseil départemental des Alpes-Maritimes, l’Institut EuropIA et la Maison de l’intelligence artificielle, cet événement met en compétition quinze réalisations internationales de 10 minutes maximum chacune, sélectionnées parmi 1.500 projets, issus d’une soixante de pays, que le grand public est invité à venir découvrir en salles. Samedi, du côté du Palais des rois sardes, dans le Vieux Nice, environ 150 professionnels participeront à des tables rondes autour des questions de droits d’auteurs, de nouveaux métiers ou encore de l’aspect créatif en lien avec l’intelligence artificielle.

Dans le jury, présidé par le scénariste Thomas Bidegain (Un prophète, Dheepan, Emilia Perez), on retrouve la productrice et présidente de Banijay France Alexia Laroche-Joubert, l’actrice Julie Gayet, Jean-David Blanc, fondateur d’Allociné et Molotov, ou encore la réalisatrice et scénariste Astou Sedy Diouf. Le cinéaste Claude Lelouch, lui, est président d’honneur de cette première édition du WAIFF. Sa fille, Sarah Lelouch, produtrice, créatrice du think thank TechCannes et de ClapAction, plateforme communautaire permettant au grand public de participer à la création de films, est l’une des co-organisatrices de cette manifestation. Et c’est elle qui nous en présente les contours et les enjeux.

Ce festival étant nouveau, a-t-il été simple d’établir la sélection?

On n’a pas beaucoup communiqué sur les réseaux sociaux, mais on a été surpris par l’engouement qu’il y a eu pour le WAIFF, et surtout par la qualité de ce qu’on a reçu. Cela confirme que les talents sont partout et qu’il faut arrêter de rester enfermé dans notre univers et de faire toujours travailler les mêmes.

Quels sont les profils qui ont postulé?

Il y a beaucoup de jeunes talents et même un amateur. Dans la sélection, on retrouve différentes nationalités et des thèmes assez variés. Avec les membres du jury, on a eu un vrai débat. On voudrait qu’ils jugent avant tout le talent et l’originalités de ces films courts, plus que la performance technologique. On est avant tout dans un festival de cinéma.

Pourquoi et comment un festival de ce type est-il organisé dans notre département?

Il y a une réelle volonté de la part du Conseil départemental des Alpes-Maritimes et de Marco Landi [le fondateur de l’Institut EuropIA basé à Sophia Antipolis, ancien président d’Apple Computer, nldr], qui m’a fait part de son envie d’aborder l’IA à travers l’univers du cinéma, qui est très visible et assez facile à comprendre pour le grand public. Pour ma part, je trouve qu’il y a de la place pour un grand festival de cinéma à Nice.

L’IA soulève beaucoup de craintes et de questions. Le monde du cinéma est-il d’ores et déjà "obligé" de composer avec elle?

Il faut avoir la reconnaissance du ventre: il n’y a pas de cinéma sans technologie. L’arrivée du son, de la couleur, c’est de la technologie, les effets spéciaux aussi. à son arrivée, la 4K avait aussi divisé. Mais ces innovations ont permis d faire évoluer la production cinématographique.

Avec l’IA, on a l’impression que le saut va être encore plus grand...

C’est vrai que l’innovation est gigantesque, révolutionnaire et incontournable. Plutôt que de lutter contre, parce que la guerre est déjà perdue, demandons-nous comment avancer avec cet outil formidable. On ne va pas se mentir, beaucoup de métiers vont disparaître. Mais d’autres vont voir le jour. Derrière cette technologie, aussi immense soit-elle, il y aura toujours des gens de talent capables de s’en servir. Sinon, elle n’aura aucune utilité. Les réalisateurs, les créateurs et les auteurs doivent s’en emparer.

Selon vous, de quelle manière l’industrie se positionne-t-elle par rapport à l’univers de la Tech?

En devéloppant la plateforme ClapAction, je suis partie lever des fonds et j’ai rencontré beaucoup d’investisseurs. Je me suis rendu compte que ces deux mondes ne se connaissaient pas bien, qu’il y avait une certaine peur de chaque côté. C’est pour cela que j’ai créé TechCannes, un écosystème pour qu’ils échangent, qu’ils évoquent des questions éthiques fondamentales.

Y aura-t-il de la place pour ces thématiques au WAIFF?

Oui, il faut qu’on soit les premiers à se poser ces questions. La soirée de vendredi commence avec un procès fictif de l’IA. Un réalisateur va être jugé parce qu’il a fait un film entièrement réalisé et écrit avec l’IA, tournés avec des acteurs générés par elle aussi. On abordera ces thèmes de façon ludique, avec des avocats qui connaissent bien le sujet. Et ce sera au jury du festival de livrer son verdict.

World AI Film Festival. - Ce vendredi soir au Pathé Gare du Sud, à Nice. A 19h, procès de l’IA; à 21h, projections des films et remise des récompenses. Gratuit, billet d’entrée à réserver sur my.weezevent.com/waiff-grand-public - Il est aussi possible de suivre la cérémonie en stream sur www.cuult.fr

Parmi les œuvres en lice, "Curly - Tales of Big Apple Hedgehog", un court métrage signé Nicolas Prudent, basé à Roquefort-les-Pins. Photo DR.

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