Israël exclut l'entrée d'aide dans Gaza devenue "fosse commune" selon Médecins sans frontières

Le ministre de la Défense israélien a exclu mercredi l'entrée d'aide humanitaire dans la bande de Gaza, devenue une "fosse commune" selon Médecins sans frontières, du fait de l'offensive israélienne.

AFP Publié le 16/04/2025 à 18:12, mis à jour le 16/04/2025 à 18:12
Des palestiniens marchent près des décombres d'un bâtiment effondré dans le quartier de Nasr, à l'ouest de la ville de Gaza, le 15 avril 2025 AFP / Omar AL-QATTAA

Israël bloque l'entrée de l'aide humanitaire depuis le 2 mars dans le territoire palestinien assiégé, où l'ONU observe une situation alarmante pour les 2,4 millions d'habitants après 18 mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Israël Katz, alors ministre israélien des Affaires étrangères, le 7 octobre 2024 à Jérusalem AFP/Archives / Ahmad GHARABLI.

"Aucune aide humanitaire n'entrera à Gaza", a déclaré le ministre de la Défense, Israël Katz, dans un communiqué. "Personne, dans la situation actuelle, ne prévoit de faire entrer une quelconque aide humanitaire à Gaza, et il n'y a aucun préparatif en ce sens".

Lundi, le Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) avait indiqué que la bande de Gaza connaissait "probablement la pire" situation humanitaire depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023.

Des tentes érigées près des décombres d'un bâtiment détruit dans le quartier de Nasr, dans l'ouest de la ville de Gaza, le 15 avril 2025 AFP / Omar AL-QATTAA.

Le petit territoire palestinien souffre d'une pénurie de nourriture, d'eau, de carburants et d'autres produits de première nécessité, selon l'ONU et les organisations humanitaires.

Israël accuse le Hamas de détourner l'aide et d'en assurer la distribution depuis des mois, ce que le mouvement palestinien dément, et veut à terme confier ce rôle à des "sociétés civiles".

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu estime que la pression est le meilleur moyen de contraindre le Hamas à libérer les otages encore retenus à Gaza après le 7-Octobre.

Vidéo d'otage

Une photo diffusée par le Forum des familles d'otages montre une capture d'écran d'une vidéo publiée par le Hamas, le 12 avril 2025, montrant l'otage israélien Edan Alexander détenu dans la bande de Gaza Hostages and Missing Families Forum Headquarters/AFP / -.

De son côté, le Jihad islamique, un autre groupe armé palestinien, a publié une vidéo d'un otage israélo-allemand en vie, qui s'identifie comme étant Rom Braslavski, un agent de sécurité qui avait 21 ans au moment de son enlèvement.

Dans cet enregistrement de près de sept minutes, manifestement tourné sous la contrainte, l'otage supplie M. Netanyahu et le président américain Donald Trump d'obtenir sa libération.

A Ramallah, en Cisjordanie occupée, le ministère des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne a condamné mercredi "l'intrusion provocatrice" de M. Netanyahu dans la bande de Gaza, où il a effectué la veille une visite aux troupes israéliennes.

Des centaines de milliers de Gazaouis ont été déplacés depuis la reprise des opérations militaires israéliennes le 18 mars, après deux mois de trêve.

"Gaza est devenue une fosse commune pour les Palestiniens et ceux qui leur viennent en aide", a dénoncé mercredi l'ONG Médecins sans frontières (MSF).

Une fille se tient au milieu des décombres à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 14 avril 2025 AFP / BASHAR TALEB.

"Nous assistons en temps réel à la destruction et au déplacement forcé de toute la population de Gaza", a expliqué Amande Bazerolle, coordinatrice d'urgence de MSF à Gaza, ajoutant que la réponse humanitaire est "gravement entravée par l'insécurité constante et les pénuries critiques".

A la demande de l'ONU, la Cour internationale de justice (CIJ) doit tenir à compter du 28 avril des audiences sur les obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens.

Bien que ses décisions soient juridiquement contraignantes, la CIJ ne dispose d'aucun moyen concret pour les faire respecter, mais ces décisions peuvent toutefois accentuer la pression diplomatique.

Onze morts

La guerre a été déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël, qui avait entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 1.652 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars, portant à 51.025 le nombre de morts à Gaza depuis le début de la riposte israélienne, des données jugées fiables par l'ONU.

La Défense civile palestinienne a fait état mercredi de nouveaux bombardements israéliens ayant fait 11 morts dans la bande de Gaza, parmi lesquels des femmes et des enfants.

Des Palestiniens se rassemblent autour d'un énorme cratère après une frappe israélienne sur un atelier de métallurgie dans le quartier de Zeitoun à Gaza-ville, le 13 avril 2025 AFP / Omar AL-QATTAA.

"On a accepté la faim, de tout perdre, les privations, la perte de notre père, de notre mère, de proches mais quelle est la faute de ces enfants?", demande Suhair, une femme qui a perdu sa soeur dans une frappe.

Les efforts en vue de restaurer le cessez-le-feu sont jusqu'à présent restés vains.

Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, examine actuellement une proposition israélienne de trêve temporaire, transmise par les médiateurs égyptiens.

Israël ne s'est pas exprimé sur le sujet.

La trêve du 19 janvier au 17 mars avait permis le retour en Israël de 33 otages, incluant huit morts, en échange de la sortie d'environ 1.800 Palestiniens des prisons israéliennes.

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