Festival de Cannes: de quoi parle "Anora", la Palme d'or 2024?

Sean Baker, qui succède à Justine Triet et son film Anatomie d'une chute, est un amoureux des personnages en marge, débordant d'humanité, et tourne souvent avec des acteurs débutants ou amateurs.

La rédaction (avec AFP) Publié le 25/05/2024 à 20:48, mis à jour le 25/05/2024 à 21:09
Sean Baker et Mickey Madison, "Anora" dite "Ani", dans le film du réalisateur américain. AFP

Passage de génération à Cannes: le créateur de Star Wars, George Lucas, a reçu un prix d'honneur avant de remettre la Palme d'or à un représentant du nouveau cinéma indépendant américain, Sean Baker, qui a livré un plaidoyer pour le cinéma en salles.

"Nous devons lutter pour faire des films qui sortent en salles. Il faut que le monde se rappelle que voir un film sur son téléphone portable ou à la maison, ce n'est pas la manière (correcte) de voir des films", a déclaré Sean Baker en recevant son prix.

"En salles, on partage la tristesse, la peur, le rire", a-t-il ajouté sur une scène du Palais des festivals où venaient de se succéder, en forme de passage de témoin, deux légendes d'Hollywood: Francis Ford Coppola, finalement reparti bredouille avec Megalopolis, et George Lucas, à qui il était venu remettre sa Palme d'or d'honneur.

Sean Baker, qui succède à Justine Triet et son film Anatomie d'une chute, est un amoureux des personnages en marge, débordant d'humanité, et tourne souvent avec des acteurs débutants ou amateurs.

Détournant les mythes de Cendrillon ou de Pretty Woman, Anora passe des bas-fonds de New York aux villas de luxe des oligarques russes, en suivant la relation entre une jeune stripteaseuse Anora et le fils d'un milliardaire. 

Une actrice transgenre primée

Mafieux, virées dans la communauté russophone de Coney Island, courses nocturnes dans New York, homme de main aux faux airs de Robert De Niro, le film de 2h18 rembobine efficacement les classiques du cinéma américain et dépeint l'envers du rêve américain.

Autre décision marquante du jury de Greta Gerwig, où siégaient également les acteurs Omar Sy, Lily Gladstone et Eva Green, le prix collectif attribué aux actrices de la comédie musicale de Jacques Audiard, Emilia Perez.

Le prix fera date, puisqu'outre Selena Gomez, Zoe Saldana et Adriana Paz, est distinguée pour la première fois une actrice transgenre, Karla Sofía Gascón. L'Espagnole de 52 ans, qui a entamé sa transition de genre à 46 ans, est la révélation de ce film dont elle tient le rôle principal, celui d'un narcotrafiquant qui se sent profondément femme et change de genre.

Hollywood à la fête

Dans le reste du palmarès, l'acteur américain Jesse Plemons a reçu le prix d'interprétation masculine pour sa performance dans le dernier Yorgos Lanthimos, et la jeune cinéaste indienne Payal Kapadia, représentante d'un 7e art dans l'ombre de Bollywood, a reçu le Grand Prix. All we imagine as light était le premier film indien en compétition depuis trente ans.

Une autre réalisatrice a été primée: la Française Coralie Fargeat, primée pour son deuxième long-métrage The Substance, un film féministe ultra-gore avec Demi Moore, qui a décoiffé la Croisette. Les grands déçus de ce festival sont les légendes du Nouvel Hollywood, dont les oeuvres, crépusculaires, sont reparties bredouille. 

C'est le cas de Francis Ford Coppola, qui briguait à 85 ans une troisième Palme d'or. Et de Paul Schrader, d'abord connu comme scénariste de Martin Scorsese avant de devenir un cinéaste établi, dont le film Oh, Canada!, avec Richard Gere en vieil homme mourant, a déçu.

Hollywood n'en était pas moins à la fête tout au long de cette édition, marquée aussi par la présentation hors compétition des films de Kevin Costner ou de Furiosa, dérivé de Mad Max.

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