"Depuis 'Le Grand bain', on me découvre une sensibilité insoupçonnée": au Festival de Cannes, Gilles Lellouche se livre dans "L’Amour ouf"

Dans "L’Amour ouf', film foisonnant mêlant romance et gangsters, le cinéaste révèle encore sa sensibilité d’homme.

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Alexandre Carini acarini@nicematin.fr Publié le 25/05/2024 à 11:05, mis à jour le 25/05/2024 à 11:37
Gilles Lellouche. Photo Frantz Bouton

Il y a deux ans, il avait déjà réussi une sorte de braquage sur la Croisette. Présenté hors compet’, son Grand bain avait provoqué l’enthousiasme quasi unanime, comme on en voit peu parmi des festivaliers, blasés, éreintés ou assommés par des films qui reflètent toute la tristesse du monde. Pour cette édition, rebelote avec L’Amour ouf, qui s’est offert l’une des plus grosses standing-ovations de la quinzaine.

Avant de rafler un prix, voire une Palme? On retrouve Gilles Lellouche le lendemain de la projection. Fatigué. Mais soulagé!

Car pour son deuxième long-métrage, l’acteur-réalisateur semble avoir "tout mis" dans ce projet ambitieux aux quatre mois de tournage et budget imposant, qu’il mûrit depuis dix ans: romance, comédie musicale, film de gangsters, drame social…

L’Amour en tous genres

"Ce film, c’est un peu un geste irraisonné. J’avais envie d’y parler de toutes les formes d’amour, filial, amical, sentimental, mais aussi pour le cinéma, reconnaît-il. Je voulais également mélanger les genres, avec cette bluette confrontée à une grande violence. C’est un film très généreux en tout cas, un cœur qui bat!" (c’est ainsi que le titre a été traduit dans sa version anglaise, Beating Hearts).

De quoi modifier définitivement l’image de l’homme, que des rôles comme Gaëtan Zampa avaient abusivement classé parmi les "durs à cuire".

"C’est quand même marrant parce que depuis Le Grand bain, on me découvre soudain une sensibilité insoupçonnée, s’amuse-t-il. J’ai pourtant joué d’autres choses que des durs, comme dans Pupille, j’ai de la tendresse pour un bambin, mais dans ma filmographie ce n’est pas ce qu’on retient."

Avec ce film-là, plus de doute. En mettant en scène ses personnages, Gilles Lellouche donne aussi de lui. "C’est vrai, c’est un film très personnel, avec mes impressions et mes souvenirs d’ado. Pour moi, c’est une vraie madeleine!"

Dans L’Amour ouf, Clotaire et Jackie vivent une passion qui résiste à tout. L’éloignement, la différence de classe, la violence, la prison, le temps qui passe.

Et lui, vit-il ses histoires intimes comme cela? Avec la même quête d’absolu? "À mon âge avancé, on est un peu plus dans le concret, ça fait mal de le dire, sourit-il. Mais je souhaitais raconter cet âge adolescent. Je me souviens que je m’allongeais sur mon lit avec mon walkman, et je réinventais ma journée, ou bien je fantasmais celle du lendemain. Ma vie devenait un rêve, grâce à la musique."

Tubes des années 1980 qui rythment ses images. Mais aussi le fracas des armes, et la violence coup de poing pour contrarier l’idylle des personnages.

"C’était déjà un peu comme ça dans le roman de Neville Thompson, avec un côté on s’embrasse et puis tout à coup, il y a cassage de gueule", précise Gilles, qui y a ajouté une scène digne de Heat, un spectaculaire braquage de fourgon sur un port marchand. Jouissif?

"Bizarrement, ce n’est pas la scène que j’ai préféré tourner, même si elle est très efficace, car tout était réglé, story-boardé, et laissait peu de place au charnel, à l’humain."

Poelvoorde en méchant

Pour donner chair à Clotaire et Jackie, Gilles Lellouche a misé sur François Civil et Adèle Exarchopoulos (Mallory Wanecque et Malik Frikah pour la période ado), avec lesquels il avait joué dans BAC Nord: "Ils forment un beau couple. Physiquement, ils sont magnifiques, et ils possèdent une grande intensité de jeu."

Avec également Alain Chabat en père aimant et touchant, Vincent Lacoste en amoureux éconduit, Jean-Pascal Zadi en bon copain, Raphaël Quenard en frangin. Mais aussi Benoît Poelvoorde, étonnant en parrain du Nord qui pousse la chansonnette (du Serge Lama).

"C’est lui qui m’a fait découvrir le livre il y a 17 ans, il était évident qu’il serait dans mon film. Et j’ai toujours pensé que Benoît ferait un méchant de cinéma comme on n’en voit pas souvent…"

Forcément un peu ouf, lui aussi.

François Civil et Adèle Exarchopoulos. Photo Patrice Lapoirie..

Adèle et François, sur la même longueur d’onde

Ensemble ou pas ensemble? Depuis plusieurs semaines, la rumeur d’une liaison entre Adèle Exarchopoulos et François Civil affole la presse people (et attise la curiosité des autres).

Eux se gardent bien de confirmer, même si Gilles Lellouche, qui ne "balance pas" sur la question, trouve quand même qu’il forme un très beau couple... de cinéma, s’entend. Quoi qu’il en soit, dans L’Amour ouf, ces deux-là étaient visiblement ravis d’être partenaires.

"On se connaissait déjà depuis BAC Nord, et je suis super admirative du travail de François, rapporte Adèle. Sur ce film, j’ai découvert toute sa force d’implication, pas seulement pour son personnage."

François n’est pas en reste, et estime qu’elle est "une immense actrice, disponible et à l’écoute de l’autre." Une haute estime, assurément.

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