Cinéma: ce qu'on a pensé de "The Phoenician Scheme" de Wes Anderson, présenté au Festival de Cannes et en salles ce mercredi

Avec un casting étoilé, Wes Anderson livre "The Phoenician Scheme", comédie d’espionnage visuellement léchée, mais trop verbeuse.

Cédric Coppola Publié le 28/05/2025 à 09:30, mis à jour le 28/05/2025 à 09:30

1950. Anatole "Zsa-zsa" Korda (Benicio del Toro), industriel énigmatique parmi les hommes les plus riches d’Europe, survit à une nouvelle tentative d’assassinat.

Ses activités commerciales aux multiples ramifications, complexes à l’extrême et d’une redoutable brutalité, ont fait de lui la cible non seulement de ses concurrents, mais aussi de gouvernements de toutes tendances idéologiques à travers le monde.

Korda est aujourd’hui engagé dans la phase ultime d’un projet aussi ambitieux que déterminant pour sa carrière, mais au risque financier personnel vertigineux.

Pour faire face aux menaces constantes, il décide de former sa successeuse: Liesl (Mia Threapleton), sa fille de vingt ans devenue nonne qu’il avait perdue de vue.

Graphisme et loufoqueries

Wes Anderson persiste et signe. À l’instar de ses deux précédents longs-métrages, The French Dispatch (2021) et Asteroid City (2023), The Phoenician Scheme ne laissera personne indifférent, ne serait-ce que par son côté "radical".

Passons sur l’intrigue: une histoire d’espionnage et de gros sous, abracadabrantesque, qui n’est en réalité qu’un prétexte pour évoquer l’un de ses thèmes fétiches: la famille dysfonctionnelle, et plonger son formidable trio – Benicio del Toro, Mia Threapleton et Michael Cera en tuteur – dans des situations loufoques, absurdes, à la croisée des genres.

Chaque tableau permet de retrouver d’autres stars, souvent habituées de l’univers du cinéaste. Scarlett Johansson, Mathieu Amalric, Tom Hanks, Bryan Cranston voire Benedict Cumberbatch répondent par exemple à l’appel.

Comme toujours chez Wes Anderson, l’aspect graphique est travaillé à l’extrême, avec des cadrages rigoureux, géométriques, qui se reconnaissent au premier coup d’œil, embelli par une colorimétrie qui lui est propre.

Dès les premières images, le spectateur est plongé dans un monde à part très personnel. Fidèle à lui-même, le maître d’œuvre tombe également dans son principal travers: il sature son film de dialogues, au point de faire décrocher de l’histoire si l’on n’est pas pleinement concentré, surtout que tout est assez confus.

Malgré le tour de force formel, la proposition – repartie, comme les précédentes, bredouille du Festival de Cannes – ne procure que très peu d’émotions, faisant regretter le temps de La Famille Tenenbaum, La Vie aquatique, À bord du Darjeeling Limited ou The Grand Budapest Hotel, plus accessibles et touchants.

DE WES ANDERSON (États-Unis), avec Benicio Del Toro, Mia Threapleton, Michael Cera... Comédie dramatique. 1h41. Notre avis: 3/5.

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