Bérénice Bejo, Mélanie Laurent, Léna Situations, Emmanuelle Béart... Dernier tapis rouge très glamour pour la présentation du film de Michel Hazanavicius

Alors que la montée des marches pour le film d'animation de Michel Hazanavicius, La plus précieuse des marchandises, avait lieu ce vendredi 24 mai au Palais des Festivals de Cannes, on fait le point sur les 22 films en compétition officielle en lice pour la Palme d'or. 

De la comédie musicale de Jacques Audiard qui a enchanté la Croisette au film de Mohammad Rasoulof, présenté au péril de sa vie après sa fuite d'Iran, en passant par le testament de Francis Ford Coppola, voici la liste complète.

"La Plus Précieuse des Marchandises" de Michel Hazanavicius

"J'ai cherché de la délicatesse" pour raconter aux enfants une histoire "irracontable", en les faisant "regarder du côté de la vie": Michel Hazanavicius (The Artist) livre un film d'animation sur l'itinéraire de Justes face à la Shoah. 

"The Apprentice", d'Ali Abbasi

Un biopic sans fard sur les jeunes années de Donald Trump, qui a reçu un accueil réservé de la critique, mais a irrité le candidat à la Maison Blanche, au point d'annoncer des poursuites judiciaires. Dans la peau de Trump, l'acteur Sebastian Stan (le "soldat de l'hiver" dans les Avengers et Captain America) est bluffant.

"Motel Destino" de Karim Aïnouz

Après Le jeu de la reine, retour au Brésil pour Karim Aïnouz. Un triangle amoureux dans un motel miteux près de l'océan, sur fond de sexe glauque et de délinquance, dans une ambiance légèrement surréaliste. Le cinéaste voit aussi son film comme un retour à la vie, après le mandat du président d'extrême-droite Jair Bolsonaro (2019-2022). 

"Bird" d'Andrea Arnold

La Britannique dépoussière le film social à la Ken Loach et chronique avec une irrésistible énergie rock la vie d'une adolescente de 12 ans, Bailey (la jeune actrice Nykiya Adams), aux rapports compliqués avec son père Bug (Barry Keoghan, remarqué dans Saltburn).

"Emilia Perez" de Jacques Audiard

Un film en espagnol au croisement du polar et de la comédie musicale sur fond de narcotrafic au Mexique et de transition de genre... Un cocktail explosif, avec Selena Gomez et Zoe Saldaña. Mais la révélation, c'est Karla Sofía Gascón, actrice transgenre de 52 ans, qui tient son premier rôle majeur. 

"Anora" de Sean Baker

Cannes a goûté la vitalité du cinéma indépendant américain avec ce thriller new-yorkais qui passe des bas-fonds aux villas de luxe des oligarques russes. Ce conte à la Cendrillon version 2024 est servi par une révélation, l'actrice Mikey Madison, dans le rôle d'une travailleuse du sexe. 

"The Substance" de Coralie Fargeat

Le retour, à contre-emploi, de Demi Moore dans un film d'horreur, avec un rôle de gloire du fitness télévisé mise à la porte à 50 ans. Elle reviendra, dédoublée dans une "meilleure version d'elle-même", après s'être injectée une mystérieuse substance, sous les traits de l'actrice Margaret Qualley. Réalisation à couper le souffle et torrents d'hémoglobine. 

"Grand Tour" de Miguel Gomes

Le Portugais, réalisateur de Tabou en 2012, imagine un fonctionnaire britannique installé en Birmanie en 1917, qui fuit sa fiancée venue le rejoindre et fait un "grand tour" de l'Asie. Un film d'auteur en noir et blanc plombé par son dispositif entre scènes tournées aujourd'hui et reconstitution du début du XXe siècle. 

"Marcello Mio" de Christophe Honoré

Chiara Mastroianni s'habille comme son père chez Fellini et se fait appeler Marcello: dans cette comédie folle, Catherine Deneuve et d'autres stars jouent leur propre rôle. La joyeuse embardée de cette Chiara Mastroianni de fiction se déroule entre Paris et l'Italie. 

"Caught by the tides" de Jia Zhang-Ke

Que se passe-t-il lorsqu'un cinéaste agrège 25 ans d'images tournées pour réaliser un nouveau film? C'est l'expérience menée par le Chinois Jia Zhang-Ke, sous forme d'une ode à sa muse et épouse, Zhao Tao dans une Chine en plein bouleversement. 

"All we imagine as light" de Payal Kapadia

L'Inde de retour après 30 années d'absence dans la course à la Palme d'or, avec ce portrait poétique de deux femmes qui ont quitté leur région d'origine pour travailler comme infirmières à Mumbaï, et l'évocation de leurs désirs. 

"Kinds of Kindness" de Yórgos Lanthimos 

Emma Stone de retour après l'Oscar dans l'univers du réalisateur grec avec un film à sketch moins baroque, mais plus inquiétant que Pauvres Créatures. Trois histoires indépendantes, liées par la question du libre arbitre. Et un même casting, dont l'acteur Jessie Plemons (Civil War, Breaking Bad). 

"L'amour ouf" de Gilles Lellouche

Une fresque amoureuse, sociale, "musicale et violente", sur presque trois heures: après son triomphe avec Le Grand Bain, Gilles Lellouche a présenté ce qui pourrait être "le film d'une génération", selon l'une de ses jeunes actrices. 

"Diamant Brut" d'Agathe Riedinger 

Les illusions perdues d'une Instagrammeuse: seul premier film de la compétition, il scanne la mécanique des réseaux sociaux aussi émancipatrice que cruelle. Ce drame naturaliste repose aussi sur le talent de son actrice. Une non-professionnelle, Malou Khebizi, 21 ans. 

"Oh, Canada" de Paul Schrader

Richard Gere comme on ne l'a jamais vu: l'acteur américain joue un homme malade, en fin de vie dans ce film crépusculaire d'un scénariste et réalisateur majeur du Nouvel Hollywood. L'histoire d'un documentariste se sachant condamné qui décide de lever le voile sur ses lâchetés passées. 

"Limonov, la ballade" de Kirill Serebrennikov 

Le réalisateur russe en exil met en scène l'acteur britannique Ben Whishaw dans la peau de l'agitateur de la politique russe Edouard Limonov, personnage mi-ombre mi-lumière mort en 2020 à 77 ans. Un biopic adapté du roman d'Emmnuel Carrère. 

"Parthenope" de Paolo Sorrentino 

Le réalisateur de La Grande Bellezza dans son plus pur style, pour filmer une ville de Naples ultra esthétisée, et son héroïne baptisée "Parthénope". Femme-sirène, à la beauté empoisonnante, Parthénope grandit, séduit, et se perd dans la nuit de l'été de Capri, en cherchant sa liberté. 

"La jeune femme à l'aiguille" de Magnus Von Horn

Entièrement tourné en noir et blanc, ce film expérimental d'époque s'inspire de l'une des plus redoutables tueuses en série de l'histoire du Danemark dans les années 1910, sur fond d'infanticides et de scènes insoutenables. Pour public averti. 

"Les graines du figuier sauvage" de Mohammad Rasoulof

Tourné clandestinement, le film a pu être présenté en personne par son réalisateur, qui a fui l'Iran. Parallèlement au régime qui se durcit, la famille d'un magistrat tombe dans un engrenage fatal, entre paranoïa, mensonge et poison du soupçon. Avec en toile de fond le soulèvement populaire qui a suivi la mort de Mahsa Amini. 

"Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde" d’Emanuel Parvu

Pour son troisième long-métrage, Emanuel Parvu montre les ravages de l'homophobie dans une famille roumaine et le village du delta du Danube où elle vit et où seule la beauté de la nature parvient à soulager du poids des traditions.