Le navire a tangué. Avant de retrouver son rythme de croisière, celui qu’on lui connaît. Non sans mal et au courage, la Roca Team s’est offerte le droit de rêver avec un match décisif au cœur de la capitale. Ce mardi soir, les yeux seront rivés sur le parquet de l’Adidas Arena. Qui n’a, soit dit en passant, jamais vu perdre son équipe en playoffs cette saison.
Toujours est-il que ce dimanche, les Rouge et Blanc étaient environ 2.600 à pousser derrière leur équipe. Et espérer un final en apothéose d’une saison riche et intense. Quasi inespéré il y a quelques jours, ce match 5 est désormais acquis. Et sera ouvert, à en croire les montagnes russes qu’ont vécu les supporters des deux équipes jusqu’à présent.
"On n’avait plus d’essence dans le réservoir"
Pourtant, la Roca Team et ses supporters reviennent de loin. Il y a tout juste une semaine, Mam Jaiteh et ses partenaires quittaient Paris la tête basse après deux défaites en l’espace de trois jours. "On était au fond du trou, confie Christine. On les a sentis mous, avec le regard dépité sur le banc, sans solution. Il n’y avait pas cette niaque qu’on leur connaît habituellement." "On n’avait plus d’essence dans le réservoir, abonde Guillaume, qui préfère retenir le sursaut des siens. Je ne sais pas ce qu’il s’est dit à la mi-temps du match 3 mais je pense que le coach a fait des ajustements forts qui nous ont remis en selle défensivement, ce qui nous a permis de retrouver la Roca Team qu’on connaît." "Vassilis Spanoulis a trouvé la clé pour contrer Hifi et Shorts", note Younes.
Un véritable changement de direction alors que le titre tendait les bras aux Parisiens. "Toute la saison a été comme cela avec eux, souffle Pascal. Des hauts, des bas. On a eu le droit à un ascenseur émotionnel. J’avais peur de revivre la finale où Le Mans a fêté son titre chez nous. Je pensais qu’on allait gagner un match par sursaut d’orgueil mais j’avais des doutes. Et finalement, il y a eu la fierté de ne pas voir les Parisiens faire la fête ici." "Je pense que c’est pour cela qu’on a vu un tout autre visage. On a retrouvé nos joueurs et l’envie", reprend Christine.
L’ombre de Mike James plane sur la finale
Ce come-back inespéré, les joueurs de Vassilis Spanoulis ont le mérite de l’avoir fait sans le meneur star, Mike James, suspendu depuis le 2 juin. Une absence qui, pour la plupart des supporters, se fait remarquer sur le parquet. "C’est un gars qui va toujours marquer une quinzaine de points, relève Pascal. Maintenant, les autres doivent jouer plus longtemps et marquer plus. Heureusement Blossomgame et Strazel sont arrivés à compenser son absence en inscrivant pas mal de points. Mais son absence implique moins de turnover chez les meneurs alors qu’il faut de l’agressivité pour casser le jeu des Parisiens."
Même si Christine évoque une baisse de forme du meneur américain depuis une ou deux saisons, cette supportrice de longue date regrette son absence des terrains. "Mike James, c’est Mike James. Même s’il n’est pas à son meilleur niveau, il a une très bonne vision du jeu. Il nous apporte énormément et il nous manque. Combien de fois nous a-t-il sauvés?"
"Il ne faudra pas entrer dans leur jeu"
Sans Mike James, donc, Monaco tentera ce soir de réaliser un petit exploit et de s’offrir un troisième titre de champion de France consécutif. Un combat qui s’annonce rude, mais loin d’être impossible à remporter selon les fans. "Il ne faudra pas entrer dans leur jeu où ils voudront probablement nous faire péter les plombs, prévoit Pascal. Certains de nos joueurs sont assez chauds donc il faudra rester concentrer et ne pas tomber dans leur provocation ni contester l’arbitrage." "On a l’expérience pour le faire, estime Guillaume. Cela va se jouer sur des détails et sur l’intensité qu’on arrivera à mettre sur la totalité de la rencontre en fonction de l’essence qui nous reste dans le moteur."
Loin de Gaston-Médecin, Alpha Diallo et ses partenaires ne pourront compter que sur un nombre restreint de supporters. Mais Claudine Caradona, elle, sera du déplacement. "Monaco n’a pas besoin de l’avantage du terrain. Et puis parfois ils sont meilleurs lorsqu’ils sont au pied du mur." Christine partage ce même optimisme. "Forcément ce sera difficile de battre Paris trois fois de suite. Ils ont une bonne équipe, mais ce n’est plus nous qui avons l’épée de Damoclès au-dessus de la tête. On a gagné à l’Olympiakos alors pourquoi pas à Paris?"
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