"C’est important d’être une personne intelligente et cultivée": les apprentis footballeurs de l’AS Monaco et les danseurs en herbe de l’Académie Princesse Grace ont fait leur rentrée

"C’est un moment un peu solennel et historique. L’Academy et la formation fêtent ses 50 ans cette année. Depuis 50 ans, la scolarité est au centre du projet de l’AS Monaco. Son système de scolarité est reconnu. Et aujourd’hui, je suis relativement fier non pas de le dire mais de le prouver."

C’est en ces termes que Sébastien Muet, le directeur de l’Academy de l’AS Monaco, a ouvert le programme des réjouissances ce lundi, avant d’appeler les pensionnaires à rejoindre leur classe. Car si les jeunes pousses de l’AS Monaco excellent sur les terrains, le reste du temps, c’est en salle de cours que la graine pousse. Et comme pour les autres élèves de la Principauté, les 58 espoirs de la formation monégasque effectuaient ce lundi leur rentrée scolaire. Une rentrée sans grande révolution mais avec toujours le même message martelé à longueur de journée.

90% de réussite au Baccalauréat en 2024-2025

"On veut former des sportifs de haut niveau mais aussi des jeunes capables d’avoir une scolarité au moins jusqu’au Baccalauréat. Pour ensuite envisager pourquoi pas la poursuite d’études supérieures. C’est un parcours d’excellence. Ce n’est pas le foot et ensuite l’école, ce sont les deux en même temps. On forme des sportifs, des jeunes et des citoyens", déclare Michael Delepine, adjoint à la directrice de la scolarité. Un parcours d’excellence qui se caractérise par les résultats au Bac du dernier exercice scolaire: 90% de taux de réussite, dont deux mentions "Bien" et deux mentions "Assez bien" (soit 17 élèves sur 19, avec un joueur qui se présentera à la session de septembre).

"Le socle sur lequel vous bâtissez le footballeur pro, ça reste les valeurs humaines. Et on pense que le lien entre ce qui se passe en salle de classe et sur le terrain de foot est très étroit", ajoute Sébastien Muet, prenant en exemple quelques illustres noms habiles sur le terrain et en classe. "On peut parler de Mbappé, Benoît Badiashile, Thierry Henry… qui sont des personnes avec énormément de réflexion et de culture. Plus récemment, quelle fierté de voir Maghnes Akliouche prendre la parole devant les caméras. C’est un garçon qui a bénéficié de tout l’accompagnement d’excellence de la Diagonale."

Mais la scolarité façon AS Monaco, c’est encore les premiers concernés qui en parlent le mieux… "On est peu nombreux en classe donc on ne peut que bien apprendre. Et avec de bons professeurs. On a tous les moyens pour être performant", se réjouit Melvin Gomès, défenseur de 17 ans. Pour Yoann Pujol, gardien des moins de 17 ans, suivre un cursus et obtenir un diplôme est sécurisant. Lui comme les autres savent qu’il y a beaucoup d’appelés pour peu d’élus… "L’école nous permet justement d’apprendre autre chose que le football. Si le foot ne marche pas, on a une porte de sortie. Et même si on veut réussir dans le foot, c’est important d’être une personne intelligente et cultivée."

Académie de danse: les élèves à la barre

C’est une grande maison où on apprend la passion, la persévérance. Et à aimer la danse, chaque jour, un peu plus. » Dans cette grande maison, Anais y entame sa quatrième année. La jeune danseuse est l’une des 53 élèves de l’Académie Princesse Grace. L’école forme des adolescents (entre 13 à 18 ans) à la pratique professionnelle de la danse. Elle marque en ce mois de septembre 2025 sa cinquantième rentrée. Et n’a "jamais eu autant d’étudiants" sourit Luca Masala qui la dirige depuis 2009. Et l’explication est simple, "on peut accueillir jusqu’à 58 élèves mais je n’en avais jamais trouvé autant de bons. La beauté de cette école, c’est qu’on ne doit pas remplir à tout prix, on ne prend que les talents que l’on rencontre. Et j’en ai rencontré beaucoup que ce soit lors de mes workshops dans le monde ou pendant les stages d’été et d’hiver à Monaco. Ce sera un peu plus de travail pour nous, mais ce sont de bonnes recrues."

Les nouvelles têtes ont découvert ce lundi les salles de classe de la Casa Mia qui sera leur école et leur maison pour un cursus qui peut durer de quatre à cinq ans. "Ce que j’attends de l’Académie c’est d’acquérir un progrès, une autonomie. Mais aussi de me faire de nouveaux amis", sourit Alcée, 13 ans, qui rejoint les rangs en première année.

"Chacun amène un peu de son pays à Monaco"

Au total, une vingtaine de nationalités sont recensées dans les effectifs. Venus d’Indonésie, de Californie, d’Europe et même d’Australie ou du Japon. "C’est une école particulière", continue Luca Masala, "où chacun amène un peu de son pays à Monaco. Les élèves reçoivent une éducation particulière et ceux qui deviennent danseurs professionnels amènent par la suite une part de Monaco dans le monde."

La saison dernière, cinq élèves diplômés ont d’ailleurs rejoint des compagnies de danse internationales au terme de leur formation. C’est la raison d’être de l’Académie telle que l’a remodelée en 2009 la princesse de Hanovre avec Jean-Christophe Maillot, plaçant ainsi l’école - née en 1975 sur la volonté de la princesse Grace - dans la structure des Ballets de Monte-Carlo. Une alliance permettant de jeter des ponts entre la compagnie et ces jeunes danseurs au talent remarquable. Et leur faire toucher du doigt, dès l’apprentissage, cet univers professionnel où ils espèrent évoluer.

Les élèves de l’Académie Princesse Grace seront d’ailleurs rapidement sur scène, le 19 décembre, à l’occasion d’un spectacle qui sera donné au Grimaldi Forum pour marquer ce cinquantième anniversaire.