Audi E-Tron Endurance Expérience au Castellet: comment (ne pas) gagner une course en voiture électrique

Rouler pendant trois heures sur le circuit Paul-Ricard avec une seule charge: nous avons relevé le défi de l’Audi E-Tron Endurance Expérience. Pas si facile...

Denis Carreaux Publié le 06/05/2024 à 18:30, mis à jour le 06/05/2024 à 20:54
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Audi a privatisé le circuit Paul-Ricard au Castellet pour la première édition de cette course entièrement électrique. Photo Laurent Gayral

En attendant son arrivée en Formule 1 en 2026, Audi entretient la flamme sportive. Les épreuves d’endurance que la marque organise depuis plusieurs années évoluent vers un format 100 % électrique qui lui permet de démontrer que compétition et respect de l’environnement peuvent faire bon ménage. Nous avons été conviés à la première course du genre, l’Audi E-Tron Endurance Expérience, organisée les 25 et 26 avril sur le circuit Paul-Ricard.

Sur la ligne de départ, 21 équipages de 4 pilotes. Pas de professionnels, mais des clients Audi, des VIP et des journalistes. Notre mission : nous relayer pendant trois heures pour accomplir la plus grande distance possible sans la moindre recharge. Box dédié, combinaison, casque et gants, briefing sous la houlette de la Fédération sportive de sport automobile: s’il n’est pas question de vitesse pure nous sommes bel et bien dans une épreuve sportive. Notre monture impressionne aussi: une Audi RS e-Tron GT rouge de plus de 600 chevaux accusant près de 2,4 tonnes sur la balance.

Dès les premiers tours d’essai en compagnie de Christopher, notre team manager, nous sommes bluffés par l’équilibre de l’engin sur les 3,8 km du tracé du Castellet. Pas question pourtant de conduire pied au plancher.

Jamais plus de 35 kWh aux 100 km

Pour tenir la cadence, il faut se résoudre à ne pas dépasser 130 km/h dans la ligne droite du Mistral, gérer ses freinages pour regagner de l’énergie, enchaîner les courbes en soignant au maximum ses trajectoires tout en gardant les yeux rivés en permanence sur la consommation : jamais plus de 35 kWh aux 100 km.

Après les essais de l’après-midi, place aux qualifs de nuit. À l’unanimité, nous désignons Laurent pour tenter de s’approcher au maximum du temps de référence : 2’10 au tour. Aussitôt dit, aussitôt fait. Notre Nordiste au coup de volant très sûr décroche la superpôle. L’Audi numéro 3, la nôtre, s’élancera donc de la première place sur la grille le lendemain matin.

En tête pendant 2h45

Équipement, nouveau briefing, ultimes consignes: dans notre box, ça ne plaisante plus du tout. Il faut dire que la pluie vient de s’inviter à la fête.

Top départ. Laurent, premier à s’élancer, creuse déjà l’écart. Concentrés, nous gérons notre avance à tour de rôle, mais un constat s’impose rapidement : nous consommons trop.

Au fil des relais, nous ralentissons, mais l’autonomie baisse encore à vue d’œil. A ce rythme, nous ne tiendrons pas. À 5 minutes de la fin, je m’élance le cœur gros mais le pied léger avec 3 % de batterie. "S’il t’en reste encore un peu, double", me glisse Christopher à la radio au détour d’un virage. Une place, deux places de gagnées: mon enthousiasme est de courte durée. C’est l’alerte rouge: plus qu’1 %. À la radio, Christopher ne parle plus.

Alors que le drapeau à damier est en vue, un vilain 0 % s’affiche au tableau de bord. Gros stress: pour pouvoir terminer la course, il faut rallier le stand. Débute alors le tour de circuit le plus long du monde.

Commencée trop vite, la course s’achève au rythme de l’escargot. Après avoir été en tête pendant 2 h 45, nous terminons 8e (et 5e équipage média) à l’issue des trois heures d’épreuve. Une belle leçon de stratégie. Et d’humilité.

Le principe de la course est simple : se relayer à 4 pendant trois heures pour accomplir la distance la plus importante possible sans recharger. Photo D.Cx..

Marc Ouayoun, directeur général d'Audi France : "Ni bruit ni CO2, mais beaucoup de plaisir"

Tout sourire pendant deux jours, le directeur général d’Audi France, Marc Ouayoun, a vécu de l’intérieur la première édition de l’épreuve au Castellet. "C’est une idée que j’avais en tête depuis un petit moment", explique celui qui a pris le volant de la marque aux anneaux en septembre 2022.

"Le sport automobile fait partie de l’ADN d’Audi. Nous devons montrer à nos clients que nos modèles électriques sont aussi sportifs et qu’on peut prendre du plaisir en les conduisant", explique Marc Ouayoun, ravi du déroulement de ce premier challenge électrique. "Ce n’est pas une course comme avant avec de la vitesse pure et une énergie illimitée. C’est une épreuve subtile dans laquelle on gère à la fois la performance et l’efficience. L’énergie et les matériaux infinis, c’est terminé!"

Une nouvelle forme de compétition "sans bruit, sans émettre de CO2 et en prenant beaucoup de plaisir, ce que confirment tous ceux qui participent à ce challenge".

Clin d’œil à l’endurance et au palmarès d’Audi aux 24h du Mans, cette épreuve d’un nouveau type marque aussi la fidélité d’Audi au Castellet. "Nous avons un partenariat de plus de dix ans avec le circuit", se félicite Marc Ouayoun qui souligne aussi les liens avec Oreca. Très impliquée dans l’organisation de l’épreuve, l’entreprise varoise a fortement contribué à son succès.

Notre monture : une Audi RS E-Tron GT de plus de 600 chevaux et près de 2,4 t. Photo Laurent Gayral.
La pluie s'est invitée quelques minutes avant le départ sur le circuit du Castellet, modifiant l'adhérence et compliquant les trajectoires. Photo Laurent Gayral.

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