À52 ans, Daniel Elena a laissé derrière lui sa carrière dans le monde de l’automobile et du Rallye après 23 années passées aux côtés de Sébastien Loeb. Retraité depuis plus de 3 ans maintenant, il vit paisiblement du côté d’Oraison dans les Alpes-de-Haute-Provence
. Il s’occupe aujourd’hui de sa fille de 4 ans qui, de ses propres dires, lui réclame d’aller voir le Rallye Monte-Carlo. Et travaille avec son épouse dans l’entreprise familiale PM Racing qui tourne bien.
Une vie bien rangée pour le nonuple champion du monde WRC, auteur d’une carrière exceptionnelle, et qui fut un acteur majeur durant de nombreuses années de cet événement princier. Il garde cependant toujours un pied dans ce milieu, lui qui fut notamment expert pour le Dakar sur L’Équipe. Daniel Elena évoque ses moments mémorables.
Le meilleur souvenir...
"C’est compliqué d’en sortir un en particulier... Sept victoires avec Sébastien Loeb c’est plutôt un bon souvenir. Des stratégies de pneus, des nuits à ne pas dormir… Mais si je devais en donner un, disons que ce serait mon premier Rallye Monte-Carlo en 1997 au volant d’une 106 avec mon meilleur ami. Pour une grande première, une première spéciale, faire le tour du port de Monaco, pour un gamin comme moi qui a grandi ici, c’est juste incroyable. C’est mon rallye mythique de cœur, et d’ailleurs c’est la seule spéciale que je n’ai jamais reconnue de toute ma vie. Je n’avais juste pas prévu qu’une chicane soit placée devant l’Automobile Club." [rires]
... et le pire?
"Incontestablement 2006. On gagne le chrono, mais à la fin on prend une pénalité de 5 minutes qui nous déclasse et qui fait qu’on termine deuxième. Forcément il y avait beaucoup de frustration dans nos rangs. D’autant plus qu’on avait fait comme on dit une ‘‘remontada’’ incroyable après avoir écopé de précédentes pénalités à la suite de l’étape du premier jour qu’on avait aussi terminé en tête. Au final avec tout ça, on échoue à 1 minute 30 de la première place..."
Un mot pour décrire ce Rallye: "Légendaire"
"C’est un rallye légendaire, le plus légendaire même on peut dire, le plus vieux au monde. Il s’agit de la compétition la plus difficile pour moi dans le sport automobile. Il y a eu le centenaire en 2011 qui fut exceptionnel et qui montre la longévité de cet événement. Chaque rallye a son histoire, quand on parle de Monte-Carlo, un mot qui ressort c’est Turini. C’est magnifique avec cette montée des tourniquets, les feux d’artifice et les fumigènes qui vont avec. L’ambiance de ce rallye est magique."
La belle histoire de 2002
"En 2002, c’est la première fois que je fais le rallye en officiel avec Citroën. Dès la première spéciale nous sommes en tête, on résiste aux contre-attaques de Burns et Mäkinen pour l’emporter. Mais on finit par le perdre sur tapis vert à la suite d’une réclamation de l’équipe Subaru pour un changement de pneus durant les dix minutes d’assistance prévues au soir de la deuxième étape. La pénalité de deux minutes infligée nous fait rétrograder à la deuxième place du général. Ce n’était pas évident à encaisser mais on est revenu en 2003 avec la ferme intention de se venger et c’est ce que nous avons fait. C’est la belle histoire."
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