Edito

Par Lionel Paoli

Édito. Sous la couette

Trois affaires de salariés licenciés parce qu'accusés de relations extraconjugales ont défrayé la chronique estivale. Elles révèlent une évolution de nos sociétés vers une forme de puritanisme que l'on croyait réservée au pays de l'Oncle Sam.

Publié le 17/09/2025 à 06:50, mis à jour le 17/09/2025 à 06:50
edito
La mine déconfite du p.-d.g. d’Astronomer, surpris par une "kiss cam" alors qu’il assistait au concert de Coldplay, est devenue virale. Photo DR

En juillet dernier, ils ont fait sourire la planète. La mine déconfite du p.-d.g. d’Astronomer, surpris par une « kiss cam » alors qu’il assistait au concert de Coldplay avec sa maîtresse et collègue, est devenue virale.

Les rires se sont voilés lorsqu’on a appris que le premier avait été licencié, tandis que la seconde était poussée à la démission.

Plus récemment, c’est le directeur du groupe Nestlé qui a été congédié. Lui aussi était en couple avec sa directrice des ressources humaines (DRH). Le géant suisse de l’agroalimentaire a indiqué que cette "relation amoureuse non déclarée [sic] avec une subordonnée directe" était "une infraction au code de conduite professionnelle" de l’entreprise.

Cette semaine, enfin, nos confrères du Parisien ont révélé la mésaventure d’une DRH des Yvelines, contrainte de rédiger sa propre lettre de licenciement pour "faute", après que la liaison qu’elle entretenait depuis deux ans avec le président de sa société eut été mise au jour.

Des salariés sanctionnés sur l'autel de la morale

Dans ces trois affaires, il n’est pas question de contraintes, de pressions, de violences ou d’emprises psychologiques. Les acteurs sont majeurs et consentants ; on pourrait estimer que ce qu’ils font sous la couette ne regarde que leurs conjoints et leur conscience – en aucun cas leurs employeurs.

Et cependant, ce n’est pas ainsi que les choses se sont passées. Pour ne pas déplaire à leurs actionnaires et à leurs clients, pour étouffer un "scandale" démultiplié par les réseaux sociaux, des dirigeants ont fait le choix de sanctionner leurs salariés sur l’autel de la morale.

Même si les feux de l’actualité sont désormais braqués ailleurs, vers un mouvement social en germe et un gouvernement en devenir, ces décisions interrogent autant que l’indifférence qu’elles ont suscitées. Elles révèlent une évolution de nos sociétés vers une forme de puritanisme que l'on croyait réservée au pays de l’Oncle Sam.

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver pour soutenir la rédaction du groupe Nice-Matin qui travaille tous les jours pour vous délivrer une information de qualité et vous raconter l'actualité de la Côte d'Azur

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Si vous souhaitez conserver votre Adblock vous pouvez regarder une seule publicité vidéo afin de débloquer l'accès au site lors de votre session

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.