Qui aurait cru qu’un ancien employé de l’hôtellerie de luxe deviendrait la "queen régnante" de l’année? Don Giovanna, la gagnante du concours Drag France 2025, organisé en février dernier près de Lyon, est à retrouver au Télégraphe, à Toulon, ce samedi 24 mai, avec son spectacle Don Giovanna - Act 1. Son show, décrit comme un "cocktail d’explosion", mêle airs d’opéra (de Purcell à Rameau en passant par Bellini) et tubes pop (Lady Gaga et Doja Cat), le tout saupoudré de danse et de vidéos projetées.
"C’est au croisement entre l’opéra, le drag show et le spectacle contemporain", résume l’artiste. Et côté looks, pas question de faire les choses à moitié: "Ce sont des artistes marseillais qui s’en occupent, dont Leo Peralta qui a fait un travail dingue sur pas mal de mes tenues (...) Moi, pour le moment, je customise, je ne suis pas encore assez douée à la machine. Ma grand-mère m’apprend, mais c’est long." Ses premiers pas sur scène? "D’abord du théâtre, et ensuite le chant lyrique au conservatoire de Marseille", résume l’artiste à la tessiture baryton.
Le drag, la plus sincère des impostures
Si Don Giovanna brille sur scène, elle assume aussi pleinement la dimension politique de son art. "Être en drag dans la rue, porter des faux cils, c’est un acte politique", lance-t-elle. Entre regards bienveillants et réactions moins tolérantes, elle préfère retenir les bons moments. "Des enfants qui m’offrent des fleurs, des personnes âgées qui me demandent où j’ai acheté mes perruques… Dans ces moments, je me dis: tu as servi à quelque chose."
Quant à l’émission RuPaul’s Drag Race, l’artiste reconnaît son impact: "Ça a permis de démocratiser l’art du drag, mais ça a aussi mis la barre très haut. Le public s’attend maintenant à voir ce qu’il voit à la télé." En attendant, Don Giovanna continue de bousculer les codes, prouvant que le drag est bien plus qu’un art de l’apparence: "Quand je suis sur scène, j’ai l’impression d’enlever mon masque, d’être moi-même au plus intime."
Don Giovanna - Act 1 est un spectacle à ne pas rater, sauf si vous avez peur de vous faire voler la vedette par une reine aussi talentueuse que charismatique.
Samedi 24 mai à 20h30. Télégraphe, à Toulon. 15 euros.
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