"J'ai toujours beaucoup chiné": dans le Var, c'est en famille que l'entreprise Atelote fait du neuf avec du vieux

Alexandre Joyas, le fils, et Valérie, la mère, travaillent en famille depuis deux ans pour confectionner de l’ameublement à base d’éléments de récupération.

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Damien Petricola Publié le 22/09/2024 à 15:30, mis à jour le 22/09/2024 à 15:30
Alexandre et Valérie Joyas font marcher leur imagination pour créer du mobilier uniquement à partir de matériel de récupération. Photo Gilbert Rinaudo

Une étagère de cuisine et un volant de bétonnière associés pour créer un banc. De vieilles marches d’escaliers transformées en planches à découper. Un tuyau de chaudière qui sert de base à une lampe.

Même "nouvelle vie" à venir pour cette soupière, encore négligemment entreposée dans l’atelier... Alexandre Joyas, 31 ans, et sa maman Valérie, ont fait de l’upcycling, le cœur d’activité d’Atelote, leur entreprise de création d’ameublement.

Derrière cet anglicisme de plus en plus utilisé, se dessine l’idée de créer du neuf avec du vieux! Et dans la famille, cela a toujours été un mode de vie. "Je n’achète pas grand-chose de neuf, j’ai toujours beaucoup chiné pour la décoration de notre ancien appartement, puis de notre maison à Brue-Auriac", note Valérie, ancienne coiffeuse, devenue maman à temps plein il y a 30 ans.

Élevé avec cette philosophie de réutiliser l’ancien, Alexandre s’est assez naturellement tourné vers un BTS Design à Aix-en-Provence, suivi d’un master "Design global, spécialité innovation durable". "À 18 ans, c’était une problématique déjà bien ancrée chez moi", sourit le garçon, qui a activement participé à la rénovation de la maison familiale, puis à celle du frère.

"Un moyen d’apprivoiser les matières", note-il. Des matières qu’il travaille le premier "pour les assemblages" et les grosses manœuvres, avant que Valérie ne s’occupe "de tout ce qui va demander un peu plus de finesse."

Alexandre s’est assez naturellement tourné vers un BTS Design à Aix-en-Provence, suivi d’un master "Design global, spécialité innovation durable" Photo Gilbert Rinaudo.

"Toucher les machines et la matière"

L’élément déclencheur de la création d’Atelote fut... la Covid! "À l’issue de mon master et d’un projet d’étude, j’ai travaillé pour une agence à Arles, comme designer et architecte d’intérieur. Jusqu’à la pandémie et aux confinements, que j’ai assez mal vécus, confesse Alexandre Joyas. Je ne me voyais pas continuer à travailler sur un ordinateur, faire des plans, sans jamais toucher de machine ou de matière."

Il quitte donc Arles pour revenir dans la maison familiale et "se poser" avec sa mère, réfléchir à l’avenir. "On a mis deux ans pour imaginer nos créations, créer l’atelier, le showroom, récupérer des éléments, puis lancer l’identité visuelle, le site internet et notre communication".

Des éléments également gérés en famille, par le petit frère et la petite sœur d’Alexandre!

Sans oublier, la participation du grand-père, maître d’œuvre sur la côte, et fournisseur de nombreux matériaux! "On se déplace sur les chantiers, pour récupérer les chutes de matériaux, mais on fonctionne aussi avec le bouche-à-oreille. On a un partenariat avec la ressourcerie de Saint-Maximin. Et quand une maison se vide par exemple, on nous prévient et on va voir ce qu’on peut récupérer", détaille Alexandre... souvent freiné par sa maman!

"Avec son profil de designer, il a des idées dans tous les sens! Je dois le canaliser, car aujourd’hui nous n’avons pas le matériel pour faire tout ce qu’il voudrait", sourit Valérie.

Alexandre Joyas et sa maman Valérie ont fait de l’upcycling le cœur d’activité d’Atelote, leur entreprise de création d’ameublement. Photo Gilbert Rinaudo.

Le coup de pouce d’un géant de l’ameublement

Mais la principale difficulté d’Atelote aujourd’hui réside dans la vente de leur mobilier: "Ce n’est quasiment que sur les réseaux sociaux, mais les gens s’affolent vite pour les conditions de livraison et les frais de port", note Alexandre. Et avec des pièces uniques, difficile de trouver une place dans les concept stores.

Pour remédier à ça, "on va faire de petites séries d’éléments moins volumineux. On va partir des matières dont on dispose le plus en stock, et imaginer quoi faire à partir de ça", pour rester dans l’esprit initial d’Atelote et ne pas avoir à acheter de matière première.

Avec des pièces uniques, difficile de trouver une place dans les concept stores. Photo Gilbert Rinaudo.

Mais la bonne nouvelle, c’est le coup de pouce apporté par l’un des géants de l’ameublement, dans la zone de Plan de Campagne, à côté d’Aix-en-Provence, qui deux fois par an, soutient les initiatives et les créateurs locaux.

Atelote a été sélectionné pour l’opération qui dure jusqu’au 13 octobre. L’autre mise en lumière vient d’un peu plus loin, de la Place des Patronnes à Lille, un point de vente physique et en ligne qui va valoriser les créations varoises.

De leur première création, un bureau pour enfant, à la plus originale, un banc avec un volant de bétonnière, Atelote travaille beaucoup le bois. Photo Gilbert Rinaudo.

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