Paillettes et boule à facettes pour le Riviera orchestra

Répondant au thème de la 91e Fête du Citron - Voyage dans les étoiles - l’orchestre d’harmonie de La Garde propose ce soir, à 20h30, un spectacle résolument disco. Plongée dans les coulisses.

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Alice Rousselot Publié le 15/02/2025 à 17:30, mis à jour le 15/02/2025 à 17:30
Mecredi soir, musiciens, chanteuses et danseuses ont investi le Palais de l’Europe pour la pré-générale, permettant les premiers réglages. Photo A. R.

Veste à paillettes et tapements frénétiques du pied autorisés (sinon chaleureusement recommandés): le Palais de l’Europe s’apprête à vivre aujourd’hui, dès 20 h 30, la fièvre du samedi soir. Pour le premier jour de la Fête du Citron, l’orchestre d’harmonie de l’association La Garde - le Riviera orchestra - s’est en effet engagé à monter un spectacle autour du thème de cette 91e édition : voyage dans les étoiles… du disco!

"Nous avons joué sur le côté star. Ce thème m’inspirait déjà depuis un moment, car on sent un retour de cette musique. À l’exemple de Dua Lipa, considérée comme du Nu Disco", souligne le chef d’orchestre, Jean-Christophe Louc, alors que le début de la pré-générale est imminent. Sur scène, une partie des quarante musiciens s’est déjà installée, ce mercredi soir. Tantôt pour s’imprégner de l’ambiance. Tantôt pour ranger ou affiner ses partitions. Tantôt pour réchauffer son instrument.

Après deux à trois mois de travail, l’heure est venue de jouer l’entièreté du spectacle - d’une durée d’1 h 30 - avec les trois chanteuses, et les cinq danseuses du studio M’Road. L’heure est aussi venue de procéder à tous les réglages avec l’aide précieuse des techniciens du Palais de l’Europe. Une journée n’est clairement pas de trop pour installer les instruments les plus massifs, positionner les micros, faire les balances, tester les vidéos qui seront diffusées derrière l’orchestre. Avant une journée de relâche le jeudi, puis la générale le vendredi - veille du D (isco)-Day.

"C’est la première fois que l’on va travailler avec le nouvel équipement du théâtre Palmero. Avec des lumières automatiques, mais surtout une sonorisation reprise, glisse Jean-Christophe Louc. J’ai redécouvert l’acoustique de la salle. C’est à cause des enceintes - pas des moquettes - que le son était feutré. Les gens vont sentir la différence par rapport à l’an dernier, l’équipement change tout. Il offre une clarté du son, et une réelle mise en valeur."

Earth, Wind & Fire, Abba, Kool and the Gang

Le meilleur du genre musical né dans les années 70 est au programme du spectacle : Earth, Wind & Fire, Abba, Kool and the Gang, Boney M, Village People, Gloria Gaynor… sans oublier le frenchie Patrick Hernandez. L’originalité n’est pas tant dans le choix des morceaux, mais bien dans leur adaptation pour un orchestre d’harmonie. Car le disco ne figure pas naturellement dans le répertoire d’une telle formation - composée d’instruments à vent (bois et cuivres) et à percussion.

"Il y a eu un gros travail en amont. Nous avons essayé au maximum d’acheter des participations, mais certains morceaux n’ont pas été adaptés pour un orchestre d’harmonie. Ou alors, quand elles existent, les adaptations ont été imaginées pour être jouées sans le chant", souligne le chef d’orchestre. Précisant avoir plus particulièrement mené un gros travail d’écriture sur "Could it be magic". Le morceau de 7 minutes sera résolument unique, jamais il n’a été joué ailleurs. Et pour cause : la partition n’a été terminée que lundi matin. "C’est un mélange du morceau de Barry Manilow (1973) et de celui de Donna Summer. Il faut imaginer 10 h de travail pour chaque minute…"

Ce soir, les artistes vous invitent à un voyage dans les étoiles... du disco. Photo Riviera orchestra.
Photo DR.

"On commence avec Michael Jackson"

Pour interpréter tous ces grands classiques du disco, on retrouve la même équipe que l’an dernier pour Broadway Musicals. À savoir, des musiciens originaires de tout le département. Menton, bien sûr, mais aussi Cagnes, Cannes, Nice, Antibes, Beausoleil…

Les trois chanteuses - une mezzo soprano et deux sopranos - sont en revanche nouvelles dans cette aventure. Et déjà très impliquées.

"On attend chaque année ce moment avec impatience. Participer à la manifestation phare de Menton est important pour l’une des associations les plus anciennes de la ville", commente Paolo Toscano, responsable de la section musique à La Garde, et lui-même membre de l’orchestre. Précisant que l’association a toujours pris part à la Fête du Citron. D’une manière ou d’une autre. "Jusqu’au début des années 2000, on défilait dans les corsos. Depuis, on joue en formation concert. Mais il y a aussi eu des changements: au début, on proposait des concerts classiques, maintenant on va de plus en plus vers les spectacles. C’est une manière de répondre aux attentes, que ce soient celles du public ou des musiciens." Paolo Toscano le reconnaît bien volontiers: le répertoire disco est inédit pour les membres de l’harmonie mentonnaise. De même que s’intégrer à un orchestre n’est pas habituel pour les chanteuses. À peine a-t-il terminé sa phrase que la pré-générale commence officiellement. Chacun regagne son pupitre. Et c’est parti.

"On commence avec Michael Jackson. Tout le monde m’entend dans les retours? Il va y avoir une fumée au début", pose Jean-Christophe Louc, placé sur une mini estrade, baguette à la main. Qui dit premiers essais, dit premiers conseils. Le chef d’orchestre apostrophe gentiment l’un des musiciens: "Fortissimo, ne t’excuse pas de jouer." Tandis qu’un technicien repositionne des micros, quelques sifflotements émanent de différents pupitres. Anticipant le morceau à venir: "Don’t stop ‘til you get enough". Puis, vient "YMCA". "Il faut être dynamiques, hein, on ne s’ennuie pas. Articulez", exhorte encore le responsable. Appelant ainsi les instrumentistes à produire des notes plus claires et expressives.

"Notre orchestre réunit des amateurs et des professionnels. Cela donne confiance aux amateurs, qui savent qu’ils peuvent suivre ceux dont c’est (ou a été) le métier", indique Jean-Christophe Louc en aparté. On retrouve ainsi un ancien professeur de l’un des conservatoires de Paris, deux retraités d’orchestres philharmoniques de la région, des professeurs et musiciens en activité, en plus des amateurs. "Ça fait plaisir que des musiciens de ce niveau viennent jouer avec nous. Cela signifie que ce que l’on fait est cohérent, intéressant musicalement et que les échanges entre nous sont sympathiques", complète Paolo Toscano. Qui, comme pour les années précédentes, a fait un rêve: qu’après le Palais de l’Europe, "Les Étoiles du disco" ait l’opportunité d’être joué ailleurs. Pour honorer le travail mené, tout en offrant à d’autres publics l’occasion de s’ambiancer.

Photo DR.

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