Robert Redford, un militant écolo de la première heure en phase avec le prince Albert II de Monaco
Décédé ce mardi 16 septembre 2025, la légende du cinéma Robert Redford était avant tout un infatigable militant de la cause environnementale. Un combat qu'il partageait avec le prince Albert II de Monaco et qui lui a valu les honneurs de la Principauté à plusieurs reprises.
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Thomas MichelPublié le 16/09/2025 à 17:00, mis à jour le 16/09/2025 à 17:00
Robert Redford et son épouse sur le tapis "bleu" du 3e Gala des Océans, en 2019 à Monaco.Photo Jean-François Ottonello
En septembre 2019, en amont du 3e Monte-Carlo Gala For the Global Ocean organisé par la Fondation Prince Albert II de Monaco avec le soutien de Milutin Gatsby, Monaco-Matin avait interviewé Sophia, un robot humanoïde développé par la société Hanson Robotics, sur les raisons de sa présence à Monaco. Sa réponse: "Je suis ici afin de célébrer les avancées de deux leaders qui travaillent pour renverser le changement climatique, le prince Albert II et Robert Redford".
Déjà, l'IA (intelligence artificielle) adoubait deux voix majeures de la cause environnementale au XXIe siècle, alors que le Prince s'apprêtait à récompenser l'acteur décédé ce mardi 16 septembre pour son engagement en la matière, succédant à ce palmarès honorifique à Leonardo DiCaprio et Orlando Bloom.
"Nous sommes heureux d’honorer Robert Redford, qui a grandement contribué à sensibiliser le public aux défis environnementaux auxquels le monde est confronté ", se félicitait le prince Albert II, soulignant l’engagement constant de cet artiste contemplatif depuis l’enfance.
En retour de cette invitation princière, Robert Redford n'avait pas manqué de souligner un respect mutuel entre les deux hommes. "L'infatigable leadership du Prince dans la lutte pour la préservation et la protection de notre océan est un exemple que nous devons tous suivre. Il est de notre responsabilité de travailler ensemble pour relever les défis qui nous attendent dans la lutte pour sauver notre océan et, en retour, notre planète."
Un militantisme précoce chevillé au corps
Robert Redford et son épouse en 2012 lors d'un gala de bienfaisance à Monaco.Photo Eric Dulière.En 2019, à la veille du 3e Gala pour les Océans de Monaco, le prince Albert II avait reçu Robert Redford à déjeuner au Palais princier.Photo Gaetan Luci / Palais princier.
Le militantisme environnementale de l'acteur américain transpire notamment du documentaire "Robert Redford : L’ange blond", qui retrace l'itinéraire de celui que l’Amérique a découvert dans les années 60 ("Daisy Cliver", "Butch Cassidy et le Kid") et qui rêvait d’être peintre, au point d’intégrer les Beaux-Arts de Paris.
Un désir d’indépendance qui restera le fil rouge de la carrière du créateur du Sundance Institute, en 1981, un institut de gestion des ressources naturelles. Le Sundance Film Festival devenant ensuite la Mecque du cinéma indépendant et un exemple de développement durable dans sa gestion.
Si en 2015, à la tribune de l’ONU, Robert Redford tordait le cou aux climatosceptiques et à leurs lobbys - "aujourd’hui nous ne pouvons plus dire que nous ne savions pas comme une excuse à notre inaction car c’est un constat accablant fait par la science que le changement climatique est réel et le résultat de l’activité humaine" - l’acteur n’en était pas à son coup d’essai.
"À mon avis, la planète essaie de nous parler"
En 1989, à l’heure où tout le monde avait les yeux tournés vers le Mur de Berlin, Robert Redford alertait déjà les grands ce monde lors d’une conférence bilatérale entre les États-Unis et l’URSS sur le réchauffement terrestre. "Nous sommes ici pour passer le témoin des mains des scientifiques, qui savent ce qui se prépare, aux mains du public, de nous tous qui devons faire quelque chose."
En 2005, Robert Redford et son fils ont également créé le Redford Center, dont l’objectif est "d’utiliser le pouvoir du cinéma, de la vidéo et des nouveaux médias pour mobiliser le grand public aux travers d’histoires inspirantes qui galvanisent l’action environnementale".
"Défenseur de l'environnement, mais aussi père, grand-père et citoyen responsable"
Invité d'honneur des 15 ans de la Fondation Prince Albert II en 2021, Robert Redford avait lu un texte poétique accompagné au piano par la jeune prodige monégasque Stella Almondo.Photo Axel Bastello/Palais princier.
Celui qui a fui Hollywood pour s’isoler dans les montagnes de Provo dans l’Utah n’était d’ailleurs pas tendre avec son pays lors d’une conférence de presse au Festival de Cannes, en 2013. "À mon avis, la planète essaie de nous parler", accusant l’Amérique "plus qu’aucun autre pays" d’avoir pour seule préoccupation son propre développement.
En décembre 2015, il était aussi monté à la tribune de l'Assemblée des Nations unies avant la COP21, au nom du National Ressources Defense Council (dont il a été administrateur près d'un demi-siècle) "en qualité de défenseur de l'environnement, mais aussi comme père, grand-père et citoyen responsable".
Il s'était alors présenté sans fard devant un parterre de chefs d'Etat, comme "acteur de profession mais militant par nature" :"Votre mission est aussi simple qu'effrayante. Sauver le monde avant qu'il ne soit trop tard."
Récompensé du Prix Rainier III en 2015 au Palais princier
C'est cet engagement constant que le prince Albert II avait souhaité honorer lors des quinze ans de sa Fondation dédiée à l'environnement, en 2021.
En 2015, c'est le Prix Rainier III de la Fondation Princesse Grace, qui récompense chaque année un artiste de renom, en lui versant une subvention de 25.000 dollars qu'il remet à l'organisation philanthropique de son choix, que Robert Redford avait reçu dans la Cour d'honneur du Palais princier.
Robert Redford et son épouse en 2012 lors d'un gala de bienfaisance à Monaco.Photo Eric Dulière.
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