Leur dernier échange remontait à la veille de son hospitalisation à Nice, il y a huit jours. Et rien ne laissait alors présager qu’il serait le dernier du combatif Didier Guillaume. Ce vendredi soir, alors qu’il n’avait pas encore pu échanger avec le Président Macron, le prince Albert II a témoigné de son émotion par téléphone avec Monaco-Matin. "Je suis profondément touché par la disparition d’un homme d’engagement et de cœur. La Principauté de Monaco perd un serviteur exemplaire, dont l’action et la loyauté resteront gravées dans nos mémoires. J’adresse mes sincères condoléances à sa famille, ainsi que mes pensées les plus chaleureuses à tous ceux qui le pleurent aujourd’hui."
Quelques minutes plus tard, la mairie de Nice hissait le drapeau monégasque sur son fronton et Palais princier et gouvernement annonçaient une journée de deuil national en Principauté, ce jeudi 23 janvier. Les joueurs de l’AS Monaco, eux, entraient sur le terrain de Montpellier avec un brassard noir. Quant au Festival international du cirque de Monte-Carlo, il débutait par une minute de silence à la demande de sa présidente, la princesse Stéphanie.
Monseigneur, Monaco perd son Ministre d’État et vous perdez un proche…
Je perds un ami, quelqu’un que j’apprécie beaucoup et sur lequel je comptais. Il avait commencé de façon remarquable son mandat avec une adhésion assez générale autour de lui, de ses idées, de son action, de son énergie et de son implication. Sa disparition est terrible pour sa famille, terrible pour nous tous et impactante pour la Principauté.
Sa nomination au poste de ministre d’État était votre choix, celui d’un partage de valeurs et d’une volonté commune de travailler ensemble ?
Bien sûr ! Avant que je ne lui demande, il avait proposé sa candidature pour venir en Principauté. Il avait ce côté très humain, très engageant, proche de tout le monde. Probablement que son passé d’athlète de sport collectif ressortait dans sa personnalité.
Un lien amical vous unissait de longue date au fil de visites dans sa Drôme natale, de passions communes, de bonnes tables…
En effet, nous avions au fil de différents moments, de différentes manifestations, noué depuis longtemps des liens de confiance et d’estime réciproque. Nous nous sommes retrouvés quelques fois aussi, à la table du chef Michel Chabran, dans son restaurant de Pont-de-l’Isère aujourd’hui tenu par son fils.
Quelle image de lui souhaitez-vous conserver à l’esprit ?
Son sourire, sa franche poignée de mains, son optimisme. Pour lui, il y avait toujours une solution. Grâce au dialogue, grâce à la mise en symbiose de différents courants, de différentes personnes. Rien ne lui faisait peur, il fallait avancer et trouver les meilleures réponses face aux défis. En quelques mois, il a d’ailleurs joué un rôle clé en contribuant à élaborer des solutions efficaces et durables. En apportant aussi une autre dimension à la fonction de ministre d’État du fait de son parcours d’élu local, de maire, de vice-président du Sénat, de ministre. Il avait cette expérience, cette ouverture d’esprit, cette sensibilité et les outils intellectuels pour pouvoir dialoguer avec différentes personnalités.
Le meilleur hommage que pourra lui rendre la Principauté sera de poursuivre son œuvre, ses actions ?
Nous allons tous nous y attacher. Madame Berro-Amadeï, qui assure l’intérim, a tout à fait à cœur de poursuivre cette feuille de route et s’attaquer aux dossiers prioritaires. Mais l’intérim ne dure pas un temps infini et il faudra ensuite trouver une autre personne qui puisse remplir ce rôle.
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