Les urgences déjà saturées dans le Golfe de St-Tropez et à Fréjus-Saint-Raphaël

Ce vendredi soir, le service des urgences du golfe de Saint-Tropez a renvoyé les ambulances sur les autres hôpitaux du Var par manque de personnel. Une situation inquiétante alors que la haute saison approche.

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Christiane Georges Publié le 24/06/2023 à 19:45, mis à jour le 25/06/2023 à 11:10
Les urgences du golfe de Saint-Tropez ont fonctionné en mode dégradé vendredi soir. Photo VM

"C’est une situation inadmissible et qui ne pourra se reproduire." Au lendemain d’une nuit de saturation aux urgences de Fréjus, le Docteur Didier Jammes, chef de ce service, ne mâche pas ses mots. La raison de sa colère: un fonctionnement en mode dégradé du service des urgences de Gassin, en raison de l’absence d’un médecin pour maladie.

Si les arrivées spontanées de patients ont été gérées dans le golfe, les ambulances ont été renvoyées vers les hôpitaux alentour.

En première ligne du fait de sa proximité avec le golfe de Saint-Tropez, le centre hospitalier intercommunal de Fréjus-Saint-Raphaël en a fait les frais: "Cela a eu un impact majeur sur notre bassin de population et même sur celui de Toulon ", poursuit le Dr Jammes, dont le service doit déjà absorber la population dracénoise, en l’absence d’accueil d’urgences de nuit (hors vendredi et samedi l’été) à l’hôpital de Draguignan.

"Bonne saison estivale à tous!"

Une alerte avait pourtant été lancée en mars dernier sur les réseaux sociaux par un médecin du golfe: "Annonce à la population du golfe: le centre hospitalier de Gassin-St-Tropez fermera définitivement ses portes la nuit, à compter du 15 avril 2023. Les urgences seront et resteront fermées jusqu’à nouvel ordre. Bonne saison estivale à toutes et à tous". Un post suivi d’une enquête relayée dans nos colonnes, qui a eu un impact suffisant pour "mobiliser les troupes ".

Quelques jours plus tard, le directeur des hôpitaux de Fréjus et Gassin, Frédéric Limouzy, annonçait dans nos colonnes "n’avoir aucune volonté de fermer. Nous essayons d’anticiper pour la saison estivale à venir et nous faisons tout pour avoir l’effectif nécessaire".

L’une des pistes était de reproduire le dispositif mis en place à l’été 2022, la fermeture de plus de la moitié des lits de médecine pour réaffecter le personnel aux urgences et une unité de soins non programmés avec redirection des patients ne relevant pas nécessairement des urgences vers des médecins libéraux.

Chronique d’une catastrophe annoncée

Mais en ce vendredi 23 juin, le système s’est grippé. "Cela fonctionnait encore il y a une semaine mais tout est tellement fragile, qu’il suffit d’un médecin absent pour planter l’ensemble du territoire ", poursuit Didier Jammes. Ce que confirme une source gassinoise: "On reprend le rythme sans renfort. On est 'à l’os' au niveau des effectifs et on fonctionne de fait en 'mode hiver' sur les plannings alors que l’on est en 'mode été' sur les passages. Donc tout le monde est épuisé et le moindre arrêt entraîne un 'mode dégradé', avec fermeture totale ou partielle.

Si ce samedi 24 juin, le service des urgences du golfe a repris un fonctionnement "normal dégradé", cette source annonce d’ores et déjà le retour d’une telle situation durant la saison. "Cela devrait être encore le cas dès ce mardi en raison d’un nouveau problème d’effectif ", prévient le Dr Jammes.

Des retards sur les urgences vitales

Vendredi, un débriefing entre le chef et son adjoint aux urgences a été fait avec un retour précis sur les effectifs:"tout va remonter aux instances régionales, à la fédération départementale des urgences et à l’ARS et on décidera d’une motion si ça se reproduit", menace ce dernier. "C’est la chronique d’une catastrophe annoncée. On le sait, les ressources humaines sont en état de fragilité. Rien n’a changé malgré les alertes. On a fait tout ce qui était en notre pouvoir. On a l’impression d’un immobilisme au plus haut niveau."

"Même l’Etat a du mal à avoir de la visibilité sur les besoins. Si rien ne change, les mêmes causes vont produire les mêmes effets. Il y a danger pour le personnel et les patients. Hier, nous avons déploré des retards sur les urgences vitales et un délai de transfert à Nice doublé! Ce matin, trente malades étaient déjà en attente de prise en charge. J’espère que le gouvernement va agir. "

Contactés ce samedi, l’Agence Régionale de Santé (ARS) et le directeur des établissements du Golfe et de Fréjus-Saint-Raphaël et n’ont pas répondu à nos sollicitations.

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