Il était 17 heures, le 15 juillet, lorsqu’une voiture est entrée en collision avec un deux-roues, sur la route des Ciappes de Castellar à Menton, au niveau du 2259. La passagère du deux-roues en est ressortie gravement blessée. Un accident qui n’a pas vraiment surpris Sandrine, 45 ans, qui habite avenue de Sospel et passe par l’artère de façon très régulière.
"En termes de sécurité, c’est une catastrophe, il n’y a pas d’autres mots! s’indigne-t-elle. Absolument tout le monde se gare sur le trottoir, ce qui ne laisse la place que pour un seul véhicule roulant."
Une Castellaroise de 55 ans, qui préfère rester anonyme, ne peut que corroborer.
"J’ai moi-même assisté à un accident, il y a deux ans, dans un tournant. Une moto est rentrée dans une voiture qui arrivait en face. Il n’y avait pas la place pour les deux véhicules, car un riverain s’était garé devant chez lui. Et le lendemain, j’ai vu cette personne se garer exactement au même endroit." Si le problème existe depuis des années, la Castellaroise estime qu’il s’intensifie. "Concernant les stationnements dangereux, c’est chaque jour de pire en pire, avec des files presque continues de voitures garées. J’ai même vu un camping-car stationné, ça n’est pas rien!"
"J’ai demandé un radar de verbalisation et des dos d’ânes"
La quinquagénaire estime par ailleurs que les vitesses excessives de certains véhicules ne sont pas la principale cause du danger. "Avec tous les virages, il n’est pas possible d’aller si vite que cela. Et l’accident dont j’ai été témoin concernait un scooter d’un moteur de 50 centimètres cubes qui roulait en montée. Autant dire qu’il n’allait pas très vite."
Et ça n’est pas la seule mésaventure qu’elle a vécue route des Ciappes de Castellar. "Il m’est arrivé à deux reprises d’être carrément bloquée, pendant 1 h 30, en attendant l’intervention de la police municipale. Deux files de 8 ou 10 voitures se faisaient face, c’était inextricable."
Face à ce constat persistant, Sandrine a interpellé à de multiples reprises la mairie, par mails. "Ils font de jolies publications Facebook en indiquant que le nécessaire est fait mais rien n’est réellement entrepris ! J’ai demandé un radar de verbalisation, des dos d’ânes, des barrières pour les trottoirs… Ils ne m’ont jamais répondu!"
La Castellaroise estime, elle, que la mairie pourrait faire comme pour le boulevard de Garavan. "Ils pourraient signaler des zones de stationnement officielles, pour mieux les espacer et ainsi équilibrer la route des Ciappes."
Henri Scandola, adjoint au maire de Menton chargé des services techniques, de l’aménagement et des grands travaux, répond qu’une telle mesure ne serait pas réglementaire. "On ne peut pas valider officiellement les places de stationnement de cette artère, car la chaussée n’y est pas assez large. Et comme de plus en plus de gens, propriétaires de plus en plus de voitures, y habitent, nous sommes contraints de tolérer le stationnement."
Henri Scandola affirme que l’installation de dos-d'âne n’y est pas plus autorisée, au regard de la pente trop raide ainsi que des trop nombreux tournants.
"C’est vrai que c’est très étroit"
Il est par ailleurs lui-même un habitué de la route des Ciappes de Castellar. "C’est vrai que c’est très étroit. Mais je ne constate pas autant de danger. Et puis ça n’est pas si mal puisque cela contraint les véhicules à ralentir."
Par ailleurs, la mairie a posé des radars de comptage éphémères, dans l’artère, en avril dernier. "La moyenne de vitesse relevée était de 38 km/h pour 92 % des véhicules. Autrement dit, on dénombre 3 % ou 4 % des conducteurs qui dépassent cette moyenne de quelques km/h, et le reste concerne ceux qui vont à 70 km/h..." Concernant les autres mesures de sécurisation réclamées, l’adjoint répond que des bandes rugueuses ont été installées juste avant le camping de Castellar.
"Ça peut être efficace, mais pour les gens qui habitent à côté, ça fait du bruit. Certains nous demandent ensuite de les enlever… C’est compliqué!"
Quant à la demande de radar, Henri Scandola répond que la mairie doit en faire la demande à la préfecture, laquelle a déjà refusé une installation le long de la route du Val de Gorbio.
Néanmoins, l’adjoint d’Yves Juhel est prêt à se rendre sur place, accompagné des plaignantes.
"Si on peut trouver une solution pour éviter des accidents et arranger les riverains, on le fera!"
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