La Fête de l’oignon rose s’implante en dehors de Menton

Pour sa 4e édition, prévue dimanche 6 juillet à partir de 9h, l’événement investit l’esplanade Jean-Gioan, à Roquebrune-Cap-Martin. Une manière de rappeler que le bulbe à la jolie robe rubis et au goût très doux est l’affaire de tout un territoire.

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Alice Rousselot Publié le 04/07/2025 à 06:45, mis à jour le 04/07/2025 à 06:45
Pour la première fois, la Fête de l’oignon rose se tiendra à Roquebrune. Photo d’archives C.D.

Ne l’appelez plus Fête de l’oignon rose de Menton. Mais Fête de l’oignon rose… du Mentonnais! Prévu dimanche, de 9h à 20h, l’événement quitte Francis Palmero pour Jean-Gioan. L’esplanade, s’entend. Une manière de rappeler que le divin bulbe n’est pas l’apanage de Menton. Mais bien d’un territoire tout entier.

"Souvent, quand les gens voyaient qu’il était cultivé à Contes ou dans la Roya, ils demandaient pourquoi on l’appelait oignon rose de Menton. On n’aimait pas l’idée d’un micro chauvinisme. C’est entre autres pour éviter cette dérive que nous sortons de Menton. À l’avenir, on pourrait aussi aller à Sospel, à Breil…", souligne Maxime Schmitt, co-président de la Maison des semences paysannes maralpines (MSPM). Précisant que le collectif pluridisciplinaire à l’origine de la Fête travaille sur les "communs" – ces ressources qui appartiennent à tout le monde mais dont personne ne peut s’approprier un usage exclusif.

"Ce qui est unique dans cet oignon, ce n’est pas le code génétique, mais les agriculteurs qui nourrissent la population du Mentonnais. L’important, c’est justement la diversité", complète-t-il. Car derrière un produit vedette, la Fête de l’oignon rose célèbre avant tout les semences paysannes et la souveraineté alimentaire du territoire.

Implication du public

L’une des composantes originales de cette 4e édition vise justement à réaffirmer la portée politique de l’alimentation. Sous la forme d’une conférence populaire, un outil qui consiste à miser sur les connaissances du public pour avancer. Offrant à chaque participant l’occasion de monter en conscience sur ces questions résolument d’actualité.

Pour inclure la population dans la dynamique, la Fête renouvelle par ailleurs ses mini formations pour apprendre à cultiver soi-même son oignon rose – de la graine à la graine. Avec les conseils de Joël Besnard qui, dans son jardin de Carros, contribue à préserver des variétés locales. "L’idée, c’est vraiment un transfert de savoir faire pour que chacun puisse ensuite être autonome", pose Maxime Schmitt.

Côté cuisine, on retrouvera cette année les chefs étoiles Nadia Sammut et Mauro Colagreco. Ainsi que Victor Brandi, l’homme qui régale tous les ans les papilles des visiteurs de la Fête. "C’est important que des chefs de tout horizon s’y intéressent. On propose d’ailleurs une table ronde, à 11h, pour qu’ils présentent chacun leur approche et leur engagement en faveur des semences paysannes." À cette occasion, la recette de tarte à l’oignon de Mauro Colagreco sera partagée avec le public. De même que le dessert imaginé (exprès) par Nadia Sammut.

Que retenir du programme aux petits oignons qui a été concocté? Un marché paysan, toujours, avec plus de vingt producteurs locaux. La présence de diverses associations des Alpes-Maritimes qui militent pour une alimentation plus juste et saine. De la gastronomie de rue, le midi, avec le désormais célèbre burger à l’oignon. Des activités pour les enfants. Une tombola. Un jeu pour deviner le poids d’un oignon. Ou encore un Balèti avec l’Am’arante dès 18h.

Une demande qui explose

Quatre ans après sa création, la Fête de l’oignon rose a déjà fait ses preuves sur le plan de la sauvegarde de ladite Alliacée. "C’est un véritable propulseur, un des meilleurs leviers pour élargir la portée. De manière à ce qu’il n’y ait pas juste les personnes militantes qui se penchent dessus. Le résultat, ce sont des producteurs qui nous appellent pour dire: c’est le centième client qui me demande de l’oignon, où est-ce qu’on en trouve?", commente Maxime Schmitt. Ravi que grâce à la connaissance progressive de cette variété – entre autres grâce à la Fête – la demande vienne d’en bas. Car c’est ainsi qu’une culture peut s’ancrer dans l’économie locale et de saison.

"La demande est largement supérieure à l’offre aujourd’hui, même si nous avons dépassé la vingtaine de producteur", indique-t-il. Glissant qu’il y en a même en Haute-Loire, en Normandie, ou au Québec. Notamment après que l’oignon rose du Mentonnais a été présenté lors d’un événement Slow food à Turin…

Le partenariat avec le lycée Paul Valéry – qui cultive déjà des oignons roses dans le cadre du projet "De la graine à l’assiette", mené avec l’association Terre en Partage – se consolide par ailleurs. "Ils nous prêtent leur cuisine. Et des élèves de terminale Bac Pro vont venir aider hors du temps scolaire", se réjouit Maxime Schmitt. Démonstration parfaite qu’une telle démarche de préservation du vivant et des savoir-faire paysans est l’affaire de tous. Tout le monde étant chaleureusement invité à se mêler de ses oignons.

Programme complet sur www.oignonrosedementon.com (rubrique La Fête)

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