Cet artiste britannique installé à Monaco met en vente une œuvre d'art pour "sauver la vie" d’Emily, son épouse atteinte d'une maladie rare

Afin de financer un espoir thérapeutique aux États-Unis pour sa femme victime d’une maladie rare, l’artiste anglais résident à Monaco, Alan Walsh, vend une création à son effigie.

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Thibaut Parat Publié le 09/02/2025 à 08:20, mis à jour le 11/02/2025 à 11:06
Alan et Emily Walsh, il y a quelques années. DR
Pour financer le voyage et les soins pour Emily, Alan Walsh vend la toile originale à 12.500 euros, ainsi que les répliques miniatures (format A2) à 250 euros. DR.

"Voir son âme sœur souffrir et être impuissant face à cela est l’un des pires sentiments qui existe. Je devais faire quelque chose…" Blessé dans son être et sa chair, Alan Walsh parle sans ambages, avec les tripes d’un homme éperdument amoureux.

Entre ses mains, cet artiste britannique résidant en Principauté tient sans nul doute l’œuvre d’art la plus puissante de sa carrière, la plus capitale de son existence. Une toile de 102x136cm, peinte à la main avec de l’acrylique et de l’huile, au milieu de laquelle une élégante silhouette féminine capte instantanément le regard.

Celle d’Emily, son épouse australienne rencontrée à Sydney en 2016, entourée de ce qu’elle chérit tant: le trait de côte si caractéristique de la Riviera, les voiliers et un bon verre de rosé, sa boisson préférée.

Cette toile à 12.500 euros, ainsi que ses répliques imprimées en format A2 à 250 euros, Alan Walsh les vend pour "essayer de lui sauver la vie" et lui offrir un espoir thérapeutique aux États-Unis.

Car Emily, âgée de 43 ans, est atteinte d’une sclérose latérale amyotrophique (SLA). Une maladie neurologique dégénérative, diagnostiquée en phase terminale à l’hôpital Pasteur de Nice, en mars 2024. Une maladie incurable.

"L’espérance de vie est de 2 à 5 ans"

Un choc, et ce même si les tourtereaux pressentaient le pire depuis l’apparition des premiers symptômes, deux années plus tôt, et s’étaient depuis plongés dans la littérature scientifique sur le sujet.

 

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"Rien ne peut vous y préparer. En entendant la nouvelle du médecin, nous avons tous les deux pleuré. Mon cœur s’est brisé en sachant qu’il n’y avait pas de remède pour ma femme, ma meilleure amie. Cette maladie affecte les nerfs du cerveau, qui contrôlent les mouvements musculaires et s’aggrave avec le temps. L’espérance de vie est de 2 à 5 ans", résume-t-il, lucide, conscient de cette funeste réalité qui touche actuellement 6.000 Français.

Les premiers symptômes, donc, sont apparus en avril 2022: d’abord une jambe qui cède soudainement en pleine rue – "un nerf pincé" leur dit-on d’abord – puis des difficultés à tenir des objets de la vie quotidienne. "Les symptômes sont devenus de plus en plus fréquents. Elle a fait plusieurs chutes, s’est cassé le pied, les doigts, s’est gravement cogné la tête", témoigne Alan Walsh.

Emily, si sportive il y a peu encore, est contrainte aujourd’hui à se mouvoir avec l’aide d’un déambulateur et, en extérieur, d’un fauteuil roulant.

"Emily est incapable d’effectuer des tâches simples avec ses mains comme ouvrir une bouteille d’eau ou écrire une lettre. Il lui est difficile de parler désormais, alors elle le fait très doucement car c’est très épuisant pour elle. Elle est incroyablement forte mentalement et la méditation l’aide au quotidien. Elle se bat pour trouver des réponses, non seulement pour elle, mais aussi pour toutes les autres personnes qui luttent contre cette cruelle maladie."

Alan et Emily, avant la maladie. DR.

"Ils pensent qu’ils peuvent nous aider"

En réponse à l’admirable force intérieure affichée par celle qu’il dépeint comme "aimante, attentionnée et loyale", Alan Walsh ne pouvait rester les bras croisés en attendant que l’impensable ne survienne.

Faute de pouvoir bénéficier d’un essai clinique en France, son espoir thérapeutique s’est donc tourné vers les États-Unis, plus précisément à Rochester, dans l’État du Minnesota, où est basée la réputée Mayo Clinic.

"C’est l’hôpital numéro 1 dans le monde dans le domaine de la neurologie. Ils proposent différentes évaluations, des essais et des traitements. Nous avons fait des visios avec eux au cours des deux derniers mois et ils pensent qu’ils peuvent nous aider. Mais nous devons aller passer de nombreux tests avant de pouvoir commencer les essais", explique Alan Walsh.

Un premier séjour médical d’une semaine qui présente un coût onéreux, d’autant plus avec l’état de santé fragile d’Emily, d’où cette nécessaire levée de fonds. "Je suis un artiste, je ne viens pas d’une famille riche, alors j’ai eu cette idée de créer cette œuvre".

Plus de 90 tirages vendus

Pour l’heure, les époux Walsh ont vendu 90 tirages à des âmes généreuses – proches et anonymes –, mais espèrent en vendre davantage, plus de 250. Car cette lutte contre la "SLA" ne se limitera pas à un seul aller-retour outre-Atlantique et, de surcroît, leur a déjà coûté plus de 50.000 euros de soins l’an passé, afin de soulager Emily des crampes et spasmes musculaires.

"Il nous reste beaucoup de chemin à parcourir. Nous devons garder espoir car il y a sans cesse de nouvelles percées dans le domaine médical", estime-t-il.

En raison des températures négatives qui sévissent actuellement à Rochester, Alan et Emily Walsh devraient s’envoler au printemps pour les États-Unis. Avec, à l’esprit, cet espoir viscéral de remporter ce combat d’une vie.

>> Les tirages A2 (42 x 59,4cm) sont vendus au prix de 250 euros et peuvent être achetés en ligne sur le site www.walshgallerymonaco.com.

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