Quelle évolution pour l’émission "Face aux Territoires" sur TV5 Monde à la rentrée?
Les chaînes info et les réseaux sociaux expriment des opinions ou des analyses d’experts souvent sans recul. Notre rôle est différent. Nous devons donner des "balises" de compréhension à travers le questionnement des personnalités invitées, en prenant en compte ce que ressentent les gens. "Face aux Territoires", qui va entamer sa 5e saison, est une émission inédite dans le paysage, par ses audiences, son exposition à la fois en région et à l’international, à la télévision et sur le numérique.
À quels invités pensez-vous pour la saison prochaine?
Tous ceux qui font l’actualité nous intéressent, avec une prédilection pour ceux qui tentent d’apporter des solutions aux crises multiples que nous vivons. À la rentrée, nous accueillerons le Premier ministre François Bayrou pour le mettre face à la réalité des territoires.
Qu’apportent vos partenaires de la presse quotidienne régionale, dont le groupe Nice-Matin, à l’émission?
C’est "l’alliance sacrée", vertueuse, entre des groupes de médias qui produisent l’émission ensemble. Ces titres gardent une légitimité et une crédibilité aux yeux des gens. Une valeur précieuse face au déferlement de l’intelligence artificielle mise au service des "fake news".
La diffusion à la télévision a-t-elle un avenir?
La reprise numérique des extraits de "Face aux Territoires" dans tous les titres partenaires en fait l’exemple novateur d’une émission au format de média global et aux audiences diversifiées. C’est la clé de la diffusion d’aujourd’hui, celle qui réussit et celle qu’il me plaît de faire!
La saison 2025-2026 sera-t-elle tournée vers les municipales?
Oui. Nos deux programmes, l’émission politique en direct "Face aux Territoires" (le jeudi à 9h30, NDLR) et "Le Grand JT des Territoires", basé sur les reportages que produisent les télés locales et les médias en région, sont un atout unique pour aborder cette première échéance locale avant la présidentielle.
Vous êtes resté très proche d’Alain Delon, jusqu’à sa disparition, il y a bientôt un an, le 18 août 2024. Il vous a accordé sa dernière grande interview (1). Que vous inspire cette date anniversaire?
Alain était toujours dans le "coup d’après!". Cela me fascinait! Quand il entreprenait quelque chose, il pensait déjà au-delà à la suite. C’est ce qui fait qu’il a eu une telle vie, une telle carrière. Dans l’une de nos dernières conversations, quelques jours avant sa mort, alors que ses forces le lâchaient, il m’a agrippé le bras et m’a dit dans un souffle: "J’ai envie de vivre!" C’est totalement à l’opposé de tout ce que l’on a prétendu qu’il disait et pensait. Il était multiple, et parfois contradictoire, mais c’était sa grande force! J’ai envie de retenir tout cela de lui et de m’en inspirer.
De quoi se préoccupait-il à la fin de sa vie?
Il est resté connecté avec le monde et lisait les journaux tous les jours. Il voulait créer sa fondation. L’actualité le fascinait et le désolait aussi. "Trump, qu’il retourne jouer au golf celui-là!", disait-il. Il avait beaucoup d’admiration pour Joe Biden, sa vie, son parcours, les drames dont il s’était relevé pour devenir, en bout de course, Président des États-Unis.
Et en France?
Brigitte Bardot était vraiment son amie de cœur. Il l’adorait, il me parlait tout le temps d’elle, de leur époque quand ils étaient au sommet de leur vie respective. Ils avaient, bien sûr, une même passion pour les animaux, mais cela allait bien au-delà. Dans les années 60, ils avaient connu le même "statut iconique". Ils avaient les mêmes réflexes et se comprenaient sans se parler. J’ai assisté à leur dernier échange. C’était incroyable, ce dialogue parfois silencieux dans lequel ils se comprenaient mieux que quiconque! Une des dernières recommandations qu’il m’a faite, c’est de rester en contact avec elle. "Aide-la, mets ton énergie au service de ses combats". "C’est une femme pure", me disait-il! Je l’aime beaucoup et je veux l’aider aujourd’hui dans son combat pour l’interdiction de la chasse à courre, une pratique culturelle barbare, et le contre le scandale de la consommation de viande de cheval dans notre pays.
Vous écoutez ou regardez ceux qui parlent de lui dans les médias aujourd’hui?
Alain a souvent souhaité que je le filme, que je monitore ce qu’il pensait. J’ai une source inépuisable de vidéos de lui et de commentaires "deloniens" sur tout et sur tous. Mais comme vous avez pu le remarquer, je n’ai, moi, rien posté sur les réseaux sociaux. Et croyez-moi, cela n’arrivera jamais…
1. Alain Delon face au monde, disponible sur la plateforme TV5MondePlus.
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