"Un vrai danger qui n’améliore pas la sécurité routière": Thierry Modolo-Dominati, fondateur de "Pour une mobilité saine et durable", dénonce l’arrivée des voitures radars privées sur la Côte d'Azur

Opposé depuis toujours aux radars, Thierry Modolo-Dominati, fondateur et porte-parole de l’association Pour une mobilité sereine et durable, alerte sur les dangers que représentent selon lui les voitures radars privées qui arrivent sur la Côte d'Azur.

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Laura Gatti Publié le 22/08/2025 à 04:30, mis à jour le 22/08/2025 à 04:30
interview
Ces voitures radars, conduites par des chauffeurs de sociétés privées, seront bientôt déployées sur les routes de la Côte d'Azur Photo d'illustration NM

Thierry Modolo-Dominati, fondateur et porte-parole de l’association Pour une mobilité sereine et durable voit d’un très mauvais œil l’arrivée des voitures radar privées sur la Côte d'Azur. Selon lui, il s’agit d’un "réel danger".

Comment analysez-vous la mise en circulation de voitures radars privatisées?

Nous bannissons ce genre de système depuis toujours. Notre association lutte justement contre le principe même du radar, mis en place depuis 2002. C’est une fausse bonne idée! Et la voiture radar l’est tout autant.

Les gens sont déjà bien assez stressés sur les routes à cause des infrastructures défaillantes et des rétrécissements de voies. Beaucoup d’accidents ne sont d’ailleurs pas liés à la vitesse, mais aux infrastructures! Et les voitures radars ne viennent qu’accentuer cette dangerosité.

En quoi considérez-vous ce système comme inapproprié?

Il est dangereux sur plusieurs aspects. Je vais même plus loin: je suis persuadé que ça va mal finir! Les gens qui conduisent les voitures radars n’ont rien demandé, mais en paieront les conséquences. Des drames sont vite arrivés, on le constate tous les jours.

Quand on voit ce qu’il se passe, qu’on poignarde des élus en pleine rue par mécontentement, un chauffeur va finir par se prendre des balles après avoir été repéré!

Ces voitures radars sont un vrai danger, ça n’améliore en rien la sécurité routière, bien au contraire.

Pensez-vous qu’il existe une autre méthode qui serait plus efficace?

Bien sûr. Notre association plaide pour la mise en place d’une police de la route, comme c’est déjà le cas dans de nombreux autres pays: en Allemagne, en Angleterre, aux États-Unis… Au Japon également, où il n’y a d’ailleurs quasiment pas de radars, et pourtant tout se passe bien.

La création d’une telle brigade, à mon sens, changerait les choses. Se faire arrêter et verbaliser en direct, quitte à ce que les amendes soient plus élevées.

Actuellement, pour l’utilisation du téléphone au volant, l’infraction vaut 135 euros et un retrait de points.

Pourquoi ne pas fixer le montant à 1.000 euros pour le chauffeur, 500 euros de plus à sa charge par adulte embarqué car il les met également en danger, et 1.000 euros par enfant s’il y en a. Croyez-moi, ça piquerait!

Vous considérez donc que la France a, au contraire, du retard en termes de sécurité routière?

L’État, à travers le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement, Ndlr) préfère faire rentrer de l’argent dans les caisses plutôt que d’en dépenser pour refaire les routes. Faire de la sécurité ou faire de l’argent, il faut choisir.

Agnès Pannier-Runacher et Philippe Tabarot, respectivement ministre de la Transition écologique et ministre chargé des Transports, appuyés par les technocrates du Cerema, travaillent à rendre légaux les 450.000 ralentisseurs "illégaux" installés en France.

Le scandale, c’est que ces manœuvres se font au détriment de la sécurité routière, en toute impunité. Encore un bourbier dans lequel le gouvernement va s’enfoncer et que notre association dénonce fermement.

Il est temps que l’État se dise "On arrête le délire sur la vitesse et on se concentre sur les causes réelles qui donnent lieu à des accidents".

Il faut des routes larges avec de la marge de manœuvre, en bon état, et avec de la visibilité. Et pas ces voitures radars qui ne régleront rien du tout.

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