Un fossile de plante datant d’il y a 300 millions d’années découvert dans ce village du Var

Le paléontologue de Grimaud, Romain Garrouste, a retrouvé ce spécimen rare lors d’une prospection. Pour expertiser plus précisément cet objet naturel, le spécialiste se déplacera bientôt à Paris pour échanger avec plusieurs professionnels dont des géologues.

La rédaction Publié le 17/09/2025 à 05:30, mis à jour le 17/09/2025 à 05:30
Le paléontologue, Romain Garrouste, a également retrouvé une fronde de fougère au Plan-de-la-Tour. Un fossile pouvant aussi appartenir à la période du Carbonifère. Photo A. J.

En apparence, ce bloc pourrait simplement être assimilé à une roche sans importance. "C’est parfois trompeur mais il s’agit bien d’un fossile de plante, sourit le paléontologue Romain Garrouste, tout en maniant sa trouvaille. Plus justement, c’est un fragment de tronc. Sur les côtés, on peut encore faiblement distinguer des tissus de végétaux."

Ce Grimaudois, chercheur au Muséum national d’histoire naturelle, a déniché ce spécimen rare pendant une prospection sur un terrain privé de sa commune. Une grande première! "J’avais déjà repéré des traces encourageantes dans les environs, mais c’est seulement quelques semaines plus tard que je suis tombé dessus par pur hasard ", retrace-t-il.

Depuis son plus jeune âge, ce passionné sillonne le territoire à la recherche de vestiges qui lui permettraient d’en apprendre davantage sur des époques parfois très lointaines...

Tenter de déterminer l’espèce

"Concernant ce fossile, il devrait appartenir à la période géologique du Carbonifère (1), il y a plus de 300 millions d’années, situe-t-il. ce moment-là, le massif des Maures appartenait à une grande chaîne de montagnes désormais disparue qui se nommait la Varisque. Aujourd’hui, on pourrait la comparer à l’Himalaya."

Mais cette partie de l’histoire comporte encore bien des mystères...

De nouvelles études doivent être menées pour confirmer l’âge et l’espèce: "D’autres paléontologues et géologues vont l’analyser à Paris. Ils prélèveront une très fine tranche de la roche. Elle sera ensuite déposée sur une plaque de verre pour être étudiée au microscope."

Grâce à ces manipulations, les spécialistes pourront observer plus proprement les tissus végétaux. "Ces recherches vont permettre d’enrichir le patrimoine paléontologique du Paléozoïque, également appelé “ère primaire" de notre territoire. Jusqu’à aujourd’hui, des fossiles de plantes d’âge Carbonifère n’étaient connus qu’au Plan-de-la-Tour et dans le massif de l’Estérel. J’avais notamment récupéré une fronde de fougère », se ravit-il.

Un appel à contribution lancé

Pour mettre en lumière les multiples trésors décelés sur le territoire, Romain Garrouste prépare un projet pouvant impliquer le grand public.

" Cette découverte met en avant les richesses de notre patrimoine naturel. Elles sont souvent méconnues, introduit-il. Dans le cadre du projet Géoparc, porté par le conseil départemental, nous espérons organiser une exposition à l’usine-maison de la nature, de Cavalaire en 2026." Cette animation pourrait décrire les différentes périodes et remonter jusqu’à la genèse du territoire, en s’appuyant sur les fossiles retrouvés dans les massifs des Maures, du Tanneron et de l’Estérel.

Pour rappel, le projet Géoparc est un label donné par l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Il est notamment décerné pour valoriser les efforts d’un territoire qui protège son héritage géologique.

"Afin d’être le plus précis possible, il faudra recueillir un maximum d’informations. Pour cela, nous avons besoin de la mobilisation de tous", reconnaît le paléontologue avant de lancer un appel aux sciences participatives.

Que ce soit le témoignage d’un propriétaire d’une ancienne exploitation minière, d’un randonneur habitué des sentiers et des vallons ou encore d’un naturaliste...toutes les recommandations seront bonnes à prendre (2).

"C’est essentiel de pouvoir échanger avec eux. Nous pourrons examiner des minéraux, des fossiles, des objets ou archives liées à l’exploitation des mines et des carrières, des vieilles images et même des œuvres d’art, confectionnées avec des roches locales", encourage-t-il.


1. Le Carbonifère s’étend de -359 millions d’années à -299 millions d’années.
2. Pour tous renseignements: romain.garrouste83@gmail.com

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