Psychiatrie: à défaut de guérir, viser le rétablissement

Les soins de rétablissement visent à aider le patient à retrouver un équilibre de vie, en tenant compte de ses vulnérabilités. Cela passe par une bonne santé, une place dans la société, un logement, un accès à la culture, au sport et aux loisirs.

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Caroline Martinat Publié le 15/09/2025 à 16:00, mis à jour le 15/09/2025 à 16:00
Le Dr Véronique Morville et la psychologue Béatrice Are ont organisé un colloque sur la thématique du rétablissement. Les partenariats noués préfigurent le futur conseil local de santé mentale. Photo C. R.

Guérir n’est malheureusement pas toujours possible. Dans le cas des maladies chroniques, et des maladies psychiques en particulier, il faut parfois apprendre à vivre avec sa pathologie.

"En psychiatrie, on parle de rétablissement, introduisent le Dr Véronique Morville, cheffe de service de l’UISAR (1) à Toulon et Béatrice Are, psychologue de la structure. L’objectif n’est pas de guérir mais de l’aider, en tenant compte de ses vulnérabilités, à retrouver un équilibre de vie: une bonne santé, une place dans la société, un logement, un accès à la culture, au sport et aux loisirs." C’est autour de ce concept que s’organise le travail effectué en hôpital de jour et au CATTP (1).

"Les patients en phase aiguë peuvent être soit hospitalisés, soit pris en charge au sein d’un CMP (centre médico-psychologique). Après ces soins, un suivi est parfois nécessaire, avec une prise en charge à temps partiel au CATTP ou en hôpital de jour, une demi-journée ou une journée par semaine."

Des partenariats indispensables

Dans ces structures, les soins destinés à favoriser le rétablissement sont articulés autour d’actions diverses: "des activités physiques et un atelier cuisine pour le côté santé, liste le Dr Morville. Pour le bien-loger, nous avons développé le dispositif famille gouvernante – une colocation de patients psychiatriques pas suffisamment autonomes pour vivre seuls. La mise en commun de leur prestation compensatoire de handicap permet de payer une gouvernante à mi-temps, dont le travail est appuyé par l’infirmière du CATTP."

Dans le champ culturel, les patients bénéficient d’un partenariat avec le théâtre Liberté. "Il s’agit de favoriser la déstigmatisation et d’aider les patients à trouver leur dans la société".

Les partenariats sont essentiels pour faciliter ce type de prise en charge. "L’idée désormais est de repérer tout ce qui, dans la ville, peut faciliter l’intégration de ce public fragilisé" et de travailler avec "toutes les personnes, toutes les structures en contact à un moment ou à un autre avec des personnes qui ont un trouble de santé mentale: les offices HLM, l’école, les clubs sportifs, les organismes de tutelle, les sociétés de transport en commun" liste le Dr Morville.

En juin dernier, un colloque a réuni tous ces acteurs de la vie sociale autour de la thématique du rétablissement. L’objectif désormais, est la création d’un conseil de santé mentale.


1. L’unité intersectorielle des soins alternatifs et de réhabilitation (UISAR) du centre hospitalier intercommunal Toulon La Seyne est composée d’un hôpital de jour (HDJ) et d’un centre d’activités thérapeutiques à temps partiel (CATTP).Vers un contrat local de santé à Toulon

Vers un contrat local de santé à Toulon

"Un bon état de santé, ce n’est l’affaire des médecins que pour 15%. C’est aussi une question de patrimoine génétique pour 5%, de comportements individuels pour 10%, de facteurs environnementaux pour 25% et de facteurs sociaux économiques pour 45%. C’est donc largement l’affaire de la ville: à travers la lutte contre le logement insalubre, le développement économique, les actions pour la petite enfance, l’autonomie, la culture ou le sport, la ville peut contribuer à une meilleure santé de ses citoyens."

Le Dr Dominique Andreotti, vice-présidente du CCAS et adjointe déléguée aux solidarités et au handicap à Toulon justifie ainsi, en quelques chiffres, l’intérêt du futur contrat local de santé de la ville de Toulon – dont le conseil local de santé mentale évoqué par le Dr Morville est l’un des volets.

Destiné à réduire les inégalités en santé, ce contrat local de santé devrait être signé en fin d’année avec l’Agence Régionale de Santé et la Préfecture.

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