Offre de soins, prise en charge des patients, qualité de vie au travail... Monaco fixe le plan du CHPG pour 2025-2030
Si le chantier du futur hôpital se poursuit, les équipes ont déjà réfléchi à un projet d'établissements avec quatre axes pour optimiser l'offre de soins, la prise en charge des patients et la qualité de vie au travail.
Article réservé aux abonnés
Cédric VeranyPublié le 02/07/2025 à 08:15, mis à jour le 02/07/2025 à 08:15
La directrice de l’établissement a présenté le projet sur le parvis du nouvel hôpital, que les premiers patients devraient pouvoir fréquenter à partir du second semestre 2026. Photos MANUEL VITALI/Dir’Com’
Le lieu du rendez-vous était symbolique, sur le parvis du nouveau bâtiment du CHPG, cathédrale de béton et d’acier en cours d’achèvement. C’est là qu’en plein air, les équipes de l’hôpital public monégasque se sont rassemblées pour découvrir le projet de leur établissement pour la période 2025-2030. Un document formel chargé de recenser des "intentions fortes pour guider notre trajectoire pendant les cinq années à venir", décrypte Benoite Rousseau de Sevelinges qui dirige le Centre hospitalier Princesse Grace.
"Ce projet est le fruit d’une envie, plus d’une centaine de professionnels y ont contribué: médecins, soignants, administratifs, techniciens mais aussi patients et associations. Nous avons voulu croiser les regards, entendre les vécus, accueillir les aspirations. C’est ensemble que nous faisons l’hôpital d’aujourd’hui et de demain. Et le recueil de l’expérience patient a été pour nous un guide précieux."
D’autant que l’hôpital de demain, approche à grands pas. La livraison théorique de la première phase du Nouveau CHPG est prévue au second semestre 2026 où seront accueillis les premiers patients. Le chantier s’achèvera ensuite en 2032 pour, à terme, offrir 107.000mètres carrés et une capacité totale de 458 lits. Une nouvelle étape, majeure dans l’histoire de l’établissement, que Benoite Rousseau de Sevelinges entend écrire autour "d’une santé humaine, globale et responsable, où l’innovation doit servir le soin et non l’inverse. Et où la qualité ne se décrète pas."
"Nous allons moderniser notre outil de travail"
Le cabinet Cap Gemini a aidé les équipes du CHPG à formaliser ce projet d’établissement qui compte quatre ambitions fortes. La première est d’agir pour l’amélioration de la santé de la population. "Ce que nous voulons, explique Mathieu Liberatore, président de la commission médicale d’établissement, c’est positionner le CHPG comme un acteur de santé publique, renforcer la prévention, les dépistages, répondre aux besoins de santé, répondre aux défis démographiques, au vieillissement de la population."
Dans les propositions, il est proposé par exemple de développer des circuits courts aux urgences et améliorer les relations avec la médecine de ville.
Deuxième axe: innover et viser l’excellence des prises en charge. "L’ouverture de la première phase du nouveau bâtiment nous offre une opportunité historique, estime la directrice de l’établissement. Nous allons moderniser notre outil de travail et transformer notre manière de prendre soin." L’intelligence artificielle pourrait intervenir pour faciliter les démarches diagnostic et des synergies par la collaboration interdisciplinaire sont avancées.
"Promouvoir une santé durable"
Troisième ambition: se distinguer par la qualité de l’expérience de patients et professionnels. "Les experts visiteurs ont pu mesurer notre qualité, mais on doit travailler pour faire encore mieux, estime Mathieu Liberatore. À la fois pour ce qui se passe pendant les soins, mais aussi en amont et en aval." Dans cet axe, les équipes entendent mettre en avant les services du CHPG qui en font une force pour les patients hospitalisés. Dans les statistiques internes, 92,2% des patients recommandent le CHPG.
Enfin, la dernière voie de travaux du projet d’établissement est d’affirmer le changement sociétal et environnemental. "C’est un changement culturel qu’il faut engager, promet Benoite Rousseau de Sevelinges, pour promouvoir une santé durable inclusive et solidaire."
Une étape qui s’inscrit plus facilement dans un nouvel établissement aux normes vertueuses optimisées pour l’aspect environnement. Et pour, à terme, le confort des salariés qui travailleront dans un outil repensé, plus logique et condensé. Une attente forte après de longues années de chantier sur ce site.
Le conseiller de gouvernement-ministre pour les Affaires sociales et la Santé, Christophe Robino.Photos MANUEL VITALI/Dir’Com’.
"Il y a des points extrêmement positifs"
Ce projet d’établissement quinquennal, vous l’appeliez de vos vœux ?
Il est, en effet, prévu par les textes réglementaires depuis 1999 mais n’avait jamais été utilisé. Le gouvernement a souhaité qu’il le soit à l’enchaînement des deux phases de la construction du Nouveau CHPG, afin de faire le point sur les besoins et les attentes des usagers et des personnels qui évoluent dans l’établissement. Ça a été un travail collaboratif, qui a demandé beaucoup d’efforts. Il était nécessaire de faire ce point, de se poser la question de ce qui était utile, de ce qui ne l’était pas. Le projet doit être révisé tous les cinq ans a minima et nous permettra de réactualiser les besoins en termes de structure. Pour l’heure, les propositions vont être étudiées par le gouvernement pour les évaluer et éventuellement les valider.
Vous avez déjà pu le consulter, que vous inspire-t-il?
Il est prématuré de se prononcer sur son contenu mais d’ores et déjà je peux vous dire qu’il y a des points extrêmement positifs. Je suis d’ailleurs ravi de voir que dans ce projet d’établissement est confirmée, par exemple, la nécessité de créer un service de neurologie, qui est une discipline qui manquait au CHPG même si elle était déjà représentée, car un certain nombre de praticiens sont neurologues, que des examens fonctionnels neurologiques étaient déjà réalisés. Mais quand on sait que tous les jours se présentent des patients avec des problèmes neurologiques au CHPG, il apparaissait indispensable d’avoir un service dédié, que ce soit pour les maladies neurovasculaires que pour les maladies neurodégénératives.
Vous avez œuvré dans cet hôpital comme médecin et chef de service, cela change-t-il votre regard sur les besoins des équipes et des patients?
Cet hôpital a été mon quotidien pendant vingt et un ans, c’est vrai. J’ai toujours souhaité qu’un projet d’établissement soit réalisé car c’est un diagnostic global de la structure tant sur le côté discipline que sur l’innovation, la qualité d’accueil des patients, leur accompagnement. Et aussi la qualité de vie au travail. C’est bien de consulter les personnels, d’avoir leurs avis, leurs visions. Le gouvernement en tirera les enseignements qui lui paraissent utiles.
commentaires
ads check
“Rhôooooooooo!”
Vous utilisez un AdBlock?! :)
Vous pouvez le désactiver pour soutenir la rédaction du groupe
Nice-Matin qui travaille tous les jours pour vous délivrer une
information de qualité et vous raconter l'actualité de la Côte d'Azur
Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires
ressentis comme intrusifs.
Si vous souhaitez conserver votre Adblock vous pouvez regarder une seule publicité vidéo
afin de débloquer l'accès au site lors de votre session
Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.
Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.
Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.
commentaires