La Haute Autorité de Santé (HAS) a rejeté la demande d’accès précoce au Leqembi® (lécanémab), premier traitement ciblant les dépôts amyloïdes associés à la maladie d’Alzheimer. Si ce médicament développé par Biogen et Eisai avait suscité de grands espoirs en promettant de ralentir légèrement le déclin cognitif, l’institution estime que le bénéfice clinique réel reste "très insuffisant" et difficilement perceptible pour les patients, se limitant à quelques mois de répit.
La HAS pointe aussi un profil de tolérance préoccupant: risques d’œdèmes cérébraux, de micro-hémorragies voire d’hémorragies mortelles, ainsi qu’un protocole particulièrement lourd. Le traitement exige en effet des perfusions toutes les deux semaines, un suivi régulier par IRM et des tests génétiques pour identifier les patients à risque, le tout pour un coût jugé exorbitant.
Alors que les États-Unis et l’Union européenne ont déjà donné leur feu vert, la France choisit la prudence. Une prudence que certains considèrent comme une protection nécessaire face aux incertitudes scientifiques, mais qui est dénoncée par la Fondation Vaincre Alzheimer comme un "immense espoir envolé" pour les malades et leurs proches. L’association met aussi en garde contre un signal négatif envoyé à la recherche médicale française, qui pourrait perdre en attractivité pour de futurs essais cliniques.
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