Ça y est, ils y sont. Après des années à suivre la phase finale de Champions Cup depuis leur canapé, Pierre Mignoni et ses ouailles ont remis Toulon sur la carte de l’Europe. Et permis au RCT de s’asseoir à nouveau à la table des huit meilleures équipes du Vieux Continent. Mais pour piquer au manager toulonnais l’une de ses punchlines du moment, est-ce que le RCT doit se "satisfaire" de la qualification? "Je ne l’espère pas. Nous, on en veut plus!" Toulon ne veut donc pas seulement re-goûter au plus haut niveau, mais se réinstaller sur le toit de l’Europe.
"Mayol va nous offrir un supplément d’âme"
Et ça tombe bien: une semaine après avoir fait tomber les Saracens dans un Mayol en fusion, les coéquipiers de David Ribbans seront cet après-midi confrontés à ce qui se fait de mieux… En France? En Europe? Au monde? C’est selon. Mais quoi qu’il arrive, s’ils veulent renverser le cours de leur histoire, et s’inviter dans le dernier carré de la compétition, les Toulonnais devront parvenir à faire trébucher le champion en titre (et club le plus titré de l’histoire de la compétition): Toulouse.
"C’est un grand match, une fête pour le rugby européen comme français. Et à Toulon, je sais que les supporters attendent ce match. Nous avons réfléchi à le jouer au Vélodrome, mais Bernard Lemaitre [président du RCT] a tenu à ce qu’il se dispute à Mayol", se languissait Pierre Mignoni vendredi. Car cet après-midi, pour son premier quart de finale de Champions Cup depuis 2018 (le premier à Mayol depuis 2015), le RCT aura l’immense avantage de recevoir Toulouse dans un stade à guichets fermés. De quoi inverser le rapport de force? "Jouer à Mayol nous donnera 5% de plus, mais si on croit que ça nous fera gagner, on se trompe, tempérait le manager toulonnais. Mayol va nous offrir un supplément d’âme, mais ce serait mentir que de dire que ça suffira pour battre Toulouse. Ce qui va nous aider, c’est ce qu’on va faire sur le terrain."
Deux visions qui s’affrontent
Et en effet, pour renverser une équipe qui inscrit en moyenne 52,6 points et 7,6 essais par match depuis le début de la compétition, qui parcourt 560mètres ballon en mains (394 pour Toulon) et qui franchit 15,4 fois par match (8,4 côté RCT), les Rouge et Noir ne devront pas uniquement compter sur leur envie de bien faire. Ou sur leur volonté de se qualifier.
Non, ils devront parvenir à augmenter tous leurs standards, afin d’être encore meilleurs en attaque, en conquête, en défense… Car même privés de d’Antoine Dupont et d’Ange Capuozzo, les Toulousains demeurent de redoutables joueurs de ballon. Et il ne fait guère de doute que les gazelles haut-garonnaises auront à cœur de faire tourner la tête de la bande à Mignoni. Parce que Toulon-Toulouse, c’est aussi deux cultures, deux visions différentes du rugby.
"Soyons différents"
Pour l’emporter, Toulon ne devra pas tomber dans le piège du "tout pour le jeu" dans lequel voudra entrer Toulouse, mais plutôt offrir un rugby de collision. Un rugby moins élégant que brutal, où les David Ribbans, Leicester Fainga’anuku et Facundo Isa devront débouler dans les moindres rucks avec la bave aux lèvres et avec la ferme volonté de faire regretter aux Toulousains d’être venus passer un après-midi à Mayol. "Il faudra faire 80 minutes de très haut niveau. Statistiquement, Toulouse est la meilleure de la compétition sur quasiment tous les secteurs. Il va falloir que nous soyons différents pour arriver à les contrer."
Être différents, sans se réinventer. Être différents pour rester en vie dans une compétition qui a construit la légende du RCT. Être différents pour faire vibrer toute un peuple. Être différents, enfin, pour prouver que Toulon est bel et bien de retour à la table des très grands d’Europe.
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