"Parce que nous n'avons rien à nous reprocher, nous avons adressé aujourd'hui par voie d'huissier une sommation pour obtenir les rushes", soit l'intégralité des images filmées, a déclaré le journaliste et éditorialiste dans l'émission "C à vous".
"L'huissier est passé ce matin au siège de L'Incorrect", a pour sa part indiqué Thomas Legrand.
Les images diffusées par L'Incorrect "nécessitent des explications aux téléspectateurs de C à vous à qui nous devons des comptes (...) Je le fais avec un peu de recul et de réflexion", a déclaré Patrick Cohen, dix jours après la diffusion des images.
Sur ces vidéos, Thomas Legrand déclare: "Nous, on fait ce qu'il faut pour (Rachida) Dati, Patrick (Cohen) et moi", ce qui a pu être interprété comme un parti pris à l'encontre de la ministre sortante de la Culture.
"L'une des séquences qui a été mise en ligne, d'une durée d'1m12, a été coupée à dix reprises: dix points de montage qui sont visibles à l’œil nu", a commenté Patrick Cohen pour expliquer son besoin de voir les images dans leur intégralité.
Il a également répété que c'est "le mécontentement des proches d'Olivier Faure (le patron du PS, ndlr) à l'égard de mes éditos qui les a conduits à solliciter ce rendez-vous en particulier".
Vendredi, le comité d'éthique de France Télévisions avait jugé que Patrick Cohen n'était pas en faute dans la séquence vidéo.
De son côté, Thomas Legrand a décidé de renoncer à son émission hebdomadaire sur France Inter, mais continuera d'intervenir à l'antenne de cette radio.
Après cette affaire, le régulateur de l'audiovisuel, l'Arcom, doit auditionner cette semaine Delphine Ernotte Cunci et Sibyle Veil, respectivement présidentes de France Télévisions et Radio France.
"Une campagne de déstabilisation"
La présidente de Radio France a pour sa part dénoncé "une campagne de déstabilisation" dans un message adressé aux salariés lundi matin, dans un contexte de violente passe d'armes entre le groupe public et les médias dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré.
Dix jours après la diffusion d'une vidéo litigieuse montrant les journalistes Patrick Cohen et Thomas Legrand dans un restaurant avec des responsables du Parti socialiste, qui leur a valu des accusations de connivence, Sibyle Veil a dénoncé "ceux qui orchestrent une campagne de déstabilisation contre nous".
"Il s'agit bien de cela car la critique a perdu tout lien de proportion avec les faits", a-t-elle écrit, ajoutant qu'elle défendrait mercredi devant le régulateur de l'audiovisuel, l'Arcom, "le travail de toutes les équipes de nos antennes".
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