"J'aurais été content de défendre mon bilan": le maire de Menton, Yves Juhel, explique pourquoi il ne se présentera pas aux Municipales 2026

Le maire LR de Menton a annoncé en exclusivité à Nice-Matin qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession en mars 2026. À 80 ans, il invoque des raisons personnelles et se dit "fier" de son mandat.

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Maxime Rovello Publié le 04/09/2025 à 19:33, mis à jour le 04/09/2025 à 19:33
exclusif
Yves Juhel ne sera pas candidat à sa propre succession pour les élections municipales en 2026. Photo Dylan Meiffret

La question était sur toutes les lèvres depuis des mois.

Après l’affaire Messina et les récentes secousses à la tête des ports de Menton, après le délitement de la majorité et les toutes dernières démissions et à l’aube de la campagne municipale : Yves Juhel allait-il se représenter en 2026 pour un nouveau mandat de maire de Menton ?

En ville, les pronostics ont pris différentes formes au cours des derniers mois. Mais la décision définitive, celle du principal concerné, a été prise il y a trois semaines.

Dans un entretien accordé en exclusivité à Nice-Matin, Yves Juhel s’est livré sans détour : "Je ne me représenterai pas", confie-t-il, visiblement soulagé. Bien installé à son bureau, vêtu d’un costume aux couleurs de la ville de Menton (bleu ciel et blanc), le premier édile s’est expliqué.

"Ça a pesé dans mon choix"

Trois raisons principales ont guidé sa décision : "Quand je me suis présenté en 2022, j’avais dit que je ne pensais faire qu’un seul mandat. J’étais sincère et on me l’avait reproché. [rires]. Ensuite, c’est l’âge. J’ai 80 ans aujourd’hui. Si je repartais, j’en aurais 86 à la fin du mandat. Ça commence à être sérieux… Il n’y a pas si longtemps, j’ai eu un grand coup de fatigue [en avril 2023, le maire avait été mis au repos sur prescription médicale. Ses pouvoirs avaient été confiés à son premier adjoint de l’époque. Christian Tudès, pendant un mois Ndlr], il faut savoir être raisonnable. Malgré tout, je suis en pleine forme. Si j’avais eu quatre ans de moins, j’y serais allé ! Enfin, sur une note plus personnelle, je vais devoir être beaucoup plus présent auprès de ma famille. Ça a pesé dans mon choix et c’est quelque chose de prioritaire."

"Je suis fier de mon mandat"

C’est peu dire que le mandat d’Yves Juhel a connu quelques turbulences. L’affaire Messina (nommée en référence à l’ancien adjoint aux finances, suspecté d’avoir détourné plus de 700.000 euros dans la gestion des ports de Menton, et dans laquelle lui et Yves Juhel sont sous contrôle judiciaire), la polémique sur la DSP des plages, le délitement de la majorité municipale… Mais le futur ex-maire revendique son bilan.

"Je suis fier de mon mandat, indique-t-il. Quand je me promène en ville, je ne me prends pas des tomates sur la tête ! On a refait la gare et son parking, on a refait la Promenade de la mer et le quai Bonaparte, même si des tensions subsistent avec les plagistes. La caserne de police sera inaugurée dans quinze jours, on a réduit la dette de 10 % en presque 5 ans et fait plein d’autres choses… J’aurais été content de défendre ce bilan. Les affaires ? J’aurais voulu voir comment les Mentonnais auraient réagi pendant la campagne. On m’en parle, c’est vrai, mais Juhel et Messina, ce n’est pas la même chose, et je ne suis pas condamné… Un procès aura lieu mais je suis serein."

"Il fait ses choix et il devra les assumer"

De son propre aveu, succéder à Jean-Claude Guibal [maire de Menton de 1989 à son décès en 2021] n’a pas été une mince affaire… "Même si j’ai été en désaccord avec lui, je ne l’ai jamais trahi, j’ai toujours été solidaire…" lâche-t-il. Une manière d’égratigner ses adjoints démissionnaires.

Concernant Florent Champion, candidat déclaré à l’élection de 2026, le maire s’estime trahi. S’il était au courant que le jeune élu souhaitait se présenter à l’élection, Yves Juhel n’imaginait pas qu’il lancerait sa campagne aussi tôt en "racolant parmi les élus de la majorité pour constituer un groupe."

"Il a bien exercé ses fonctions d’élu. Il a des compétences et du talent mais je pense qu’il confond vitesse et précipitation. Il considère avoir de l’expérience en politique mais je pense qu’il se trompe. Changer de camp en suivant le vent et trahir les maires [élu sous Jean-Claude Guibal, il avait rallié Olivier Bettati en vue de l’élection de 2020 Ndlr], ce n’est pas de l’expérience. Il fait ses choix et il devra les assumer…"

Pour les derniers mois de mandat, le maire assure aborder l’avenir sans inquiétude. Les services planchent déjà sur les prochains dossiers et sur un pré-budget, qui sera ensuite validé (ou amendé) par la future équipe municipale.

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