François Bayrou poursuit ses consultations, les LR pas convaincus, le RN menace d'une censure... Le point sur la formation d'un nouveau gouvernement

Ce mercredi 18 décembre, François Bayrou travaille toujours à la composition de son gouvernement, près d'une semaine après avoir été nommé Premier ministre. Des consultations se poursuivent, tandis que certains agitent le spectre de la censure.

Amandine Rebourg Publié le 18/12/2024 à 11:20, mis à jour le 18/12/2024 à 11:24
Critiqué de toutes parts pour avoir choisi d'aller à Pau en pleine crise à Mayotte, François Bayrou a promis mardi aux députés de ne laisser aucun défi "sans réponse", mais sans s'avancer sur ses solutions en attendant de former un gouvernement "dans quelques jours". Photo: Thomas Padilla/MAXPPP

François Bayrou travaille toujours à la composition de son gouvernement, près d'une semaine après avoir été nommé Premier ministre. Des consultations doivent se poursuivre ce mercredi 18 décembre. 

Son intention est de présenter une équipe resserrée d'environ 25 ministres avec des personnalités de gauche, du centre et de droite, selon des sources parlementaires, avant de prononcer le 14 janvier sa déclaration de politique générale devant le Parlement. 

Mais pour l'heure, la formation de ce gouvernement s'annonce difficile. 

Pour LR, les conditions ne sont pas réunies pour entrer au gouvernement 

Les conditions "ne sont pas réunies pour l'instant" pour une entrée de LR au gouvernement, a affirmé le ministre démissionnaire de l'Intérieur Bruno Retailleau, qui va rencontrer François Bayrou mercredi matin pour en discuter. 

"Je ne pourrai rester au gouvernement que si je suis en mesure de mener la politique que veulent la majorité des Français, c'est-à-dire de restaurer l'autorité, la fermeté, l'ordre public, aussi bien dans la rue qu'à nos frontières", a-t-il affirmé sur BFMTV-RMC au sujet de son cas personnel.

Quant à Laurent Wauquiez, le chef des députés Les Républicains, reçu lundi, il a demandé une nouvelle rencontre avec le chef du gouvernement, dont le projet est encore "trop flou" à ses yeux.

"Il y a, à ce stade, trop de flou pour décider. Il nous faut plus de précisions du Premier ministre lors d’une nouvelle rencontre", a déclaré, selon son entourage, le député de Haute-Loire lors d'une réunion du groupe LR où il a présenté le contenu de ses échanges la veille avec François Bayrou à Matignon.

Les Républicains, qui avaient participé au gouvernement de Michel Barnier, issu de leur famille politique, ont conditionné, dès la nomination de M. Bayrou, leur participation dans la nouvelle équipe à la feuille de route que présentera le nouveau locataire de Matignon.

Si M. Wauquiez admet que la "crainte du chaos chez les Français", invite la droite à la "responsabilité", il alerte aussi sur "le risque de la compromission" pour la droite en s'engageant aux côtés de François Bayrou sans connaître son programme.

Le RN agite la censure du gouvernement 

Le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu a menacé ce mercredi François Bayrou de censure si ce dernier "ne tient pas compte des erreurs qu'a pu commettre Michel Barnier, tant sur la forme que sur le fond" dans la confection de son budget.

"Si François Bayrou ne tient pas compte des erreurs qu'a pu commettre Michel Barnier, tant sur la forme que sur le fond, il se dirigera lui aussi vers les mêmes conséquences, c'est à dire tôt ou tard vers une censure", a affirmé sur Europe 1-Cnews le député du Nord.

"Le sablier est retourné, nous lui dirons au moment où les derniers grains s'écouleront, s'il a rempli sa mission ou s'il mérite lui aussi de partir", a-t-il tranché.

Quelles seraient les conditions pour qu'il ne fasse pas l'objet d'une motion de censure ? "S'il nous écoute, s'il nous entend, s'il retient des propositions" du parti d'extrême-droite pour faire des économies et réduire le déficit public.

Il a évoqué le programme du RN pour le budget: lutte contre les fraudes sociale et fiscale, priorité nationale "pour un certain nombre d'aides sociales" sur les aides ou encore la suppression d'agences de l'État.

Si François Bayrou, nommé il y a cinq jours à Matignon "a été attentif aux erreurs, aux incohérences de Michel Barnier et qu'il ne les reproduit pas, alors il pourra construire un budget", a estimé le député proche de Marine Le Pen.

Dans un entretien au Parisien mardi, la présidente du groupe à l'Assemblée, Marine Le Pen se montrait plus clémente que son lieutenant envers le chef du Modem, promettant néanmoins de le juger "sur ses actes."

En sortant, Les Écologistes ont estimé que M. Bayrou était déjà en train de "paver peu à peu le chemin de sa propre censure". 

A l'issue de leur entretien qualifié de "franc", les communistes ont rapporté ne pas avoir reçu de réponse de M. Bayrou à leur demande de vote de confiance à l'issue de sa déclaration de politique générale. Ils décideront de le censurer en fonction "du contenu" de son discours.

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