François Bayrou promet un gouvernement "avant Noël" et se réserve la possibilité d'utiliser le 49.3... Le point sur la formation du nouveau gouvernement

Au terme d'une première série de consultations, François Bayrou a convié les forces politiques, sans LFI ni le RN, jeudi à Matignon, avant de finaliser son gouvernement, mais de nombreux obstacles demeurent de chaque côté de l'échiquier politique.

A.R Publié le 19/12/2024 à 17:41, mis à jour le 19/12/2024 à 17:43
Sa première semaine à Matignon a surtout été marquée par le tombereau de critiques ininterrompues sur sa présence lundi soir au Conseil municipal de Pau, ville dont il entend rester maire, alors qu'un cyclone venait de ravager Mayotte. Photo: JULIEN DE ROSA / AFP

Alors qu'Emmanuel Macron est à Mayotte, François Bayrou termine ses consultations. Ce jeudi 19 décembre, il recevait  "les présidents de partis et de groupes qui ont eu la responsabilité des affaires du pays à une période ou à une autre de la Ve République", ainsi que les résidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, avant de finaliser son gouvernement.

Lors de cette entrevue, ni le RN et ses alliés ni LFI n'ont été conviés mais Matignon indique ce jeudi après-midi que le Premier ministre n'entend pas les "écarter" de la vie nationale. 

Au cours de cette réunion à laquelle participaient une trentaine de personnes, le Premier ministre a proposé aux chefs de partis présents d'entrer au gouvernement. Et pour cela, ce dernier a avancé deux propositions pour tenter de les convaincre. 

Deux propositions pour tenter de convaincre

La première: une "offre publique de participation" au gouvernement, adressée à l'ensemble des partis présents autour de la table: des Ecologistes à LR. 

La seconde: "reprendre sans suspendre" la réforme des retraites adoptée en 2023 - que la gauche et le RN veulent abroger -, a indiqué Matignon. Avec un objectif, aboutir "d'ici septembre" à des "solutions nouvelles", ont expliqué à l'AFP plusieurs participants. "Et si on n'aboutit pas, on revient à la réforme de 2023" qui décalait notamment l'âge de départ à 64 ans, a précisé Matignon.

Mais si les invités ont tous honoré l'invitation, rien n'assure que ces propositions suffisent. En effet, l'accueil a été plus que frais, chez certains invités. Assise à Matignon à la gauche de M. Bayrou - hasard du plan de table -, la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier n'avait pas mâché ses mots, elle non plus, en arrivant: "François Bayrou a sa censure entre les mains, c'est à lui de nous convaincre", a-t-elle lancé. 

Les Écologistes avaient fait savoir jeudi matin qu'ils se rendraient à Matignon, en appelant toutefois à ne pas poursuivre une politique "désavouée par les électeurs". Même tonalité chez les communistes, qui entendent également "exhorter le Premier ministre à accélérer l'aide aux habitants de Mayotte".

"Il faut qu'il bouge sur les retraites", "sur les services publics", "sur les impôts, sur la solidarité", avait prévenu plus tôt le président des députés PS Boris Vallaud sur Sud radio.Ce jeudi soir, Olivier Faure a embrayé, estiment que le PS n'a "pas trouvé de raison de ne pas censurer" François Bayrou. 

Côté LR, Laurent Wauquiez a demandé aux représentants des forces politiques "un engagement de stabilité de six mois" pour le futur gouvernement de François Bayrou. Son parti exigeant également de connaître la feuille de route du prochain gouvernement avant de se positionner sur une éventuelle participation à ce dernier. 

Selon des participants à cette réuion, François Bayrou a dit se réserver la possibilité d'utiliser le 49.3 sur les futurs textes de lois. Mais le 49.3 est une ligne rouge pour les socialistes. Ils avait proposé de renoncé au 49.3 en échange d'une non-censure. 

Un gouvernement avant Noël 

Mais le temps presse. Aussi, le Premier ministre François Bayrou a indiqué aux représentants des forces politiques qu'il nommerait son gouvernement "avant Noël", ont affirmé à la sortie plusieurs participants.

Le nouveau locataire de Matignon a fixé ce calendrier, selon le communiste Stéphane Peu et le centriste Hervé Morin, qui s'exprimaient à la sortie de cette réunion. 

La gauche proposait d'y renoncer en échange d'un abandon de la censure. "Nous lui avons demandé de ne pas recourir au 49.3, ce qu'il (le Premier ministre, ndlr) refuse. Il a dit qu'il ne souhaitait pas en abuser, mais qu'il se gardait la possibilité de l'utiliser", a rapporté le député communiste Stéphane Peu.

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