"La chute du gouvernement Bayrou ne peut être considérée comme un simple épisode. Elle doit être l'occasion de rompre avec un Président qui refuse obstinément de respecter le suffrage universel", écrivent les députés insoumis, rejoints par quelques députés écologistes et communistes.
"Hier, il y avait deux tiers des parlementaires pour rejeter la politique macroniste" et refuser la confiance, a fait valoir devant des journalistes la présidente du groupe LFI à l'Assemblée, Mathilde Panot.
"Il faut exactement, là aussi, deux tiers des parlementaires pour pouvoir faire adopter une motion de destitution", a-t-elle ajouté, soulignant que des responsables de droite avaient récemment appelé au départ d'Emmanuel Macron.
Mais il semble hautement improbable qu'une telle démarche aboutisse en l'état actuel des choses, car la procédure nécessite une majorité des deux tiers dans les deux assemblées, puis des parlementaires réunis en Haute Cour.
"A vocation de communication pure"
"Tout le monde sait que cette motion de destitution est à vocation de communication pure, puisqu'il faudrait que l'Assemblée et le Sénat l'adoptent. Chacun sait que c'est tout à fait impossible", a commenté mardi le premier secrétaire du PS Olivier Faure.
Après les élections législatives liées à la dissolution, une première demande de destitution du président Macron avait été engagée en septembre 2024 par LFI, qui fustigeait déjà la nomination par le président d'un Premier ministre n'étant pas issu du Nouveau Front populaire.
Jugé recevable par le bureau de l'Assemblée, le texte avait été largement rejeté en commission.
Et il n'a pas été examiné dans l'hémicycle, après une décision de la conférence des présidents, réunissant les présidents des groupes politiques, les vice-présidents de l'Assemblée, et les présidents de commissions. Cinq groupes allant de Renaissance à l'UDR d'Eric Ciotti s'étaient opposés à l'examen en séance, et quatre groupes de gauche y étaient favorables, tandis que Marine Le Pen s'était abstenue.
Une nouvelle procédure de destitution portée par LFI en novembre 2024 avait de nouveau été jugée recevable, mais le président macroniste de la commission des Lois, Florent Boudié, avait refusé de procéder à un nouvel examen à temps pour qu'elle puisse être examinée lors de la niche parlementaire LFI.
Selon la Constitution, le président de la République "ne peut être destitué qu'en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat".
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