Il y a 45 ans "Cloclo" disparaissait : saviez-vous que la légende Claude François avait débuté à Monaco ?
Ce samedi 11 mars marque les 45 ans de la disparition de « Cloclo » dont la famille, fuyant la guerre de Suez en Égypte, avait élu domicile en 1956 en Principauté. Un tremplin vers la lumière.
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Thomas MICHELPublié le 11/03/2023 à 12:30, mis à jour le 11/03/2023 à 13:03
Claude François auprès du chef d’orchestre Louis Frosio, qui lui a proposé ses premiers cachets à Monaco.Reproduction Eric Dulière
En 1956, on l’aperçoit, alors inconnu, jouant du tumba avec l’orchestre de la SBM.Reproduction Eric Dulière.
En 1956, la famille François quitte l’Égypte - en pleine crise du canal de Suez - pour débarquer sur les quais du port du Havre (Normandie). Un traumatisme sur lequel Claude François mettra ses mots : "Ce contraste tragique entre une vie facile et ensoleillée et un pays, pour moi venant d’Égypte, excessivement froid, rude, et pas tellement hospitalier malgré tout, j’étais vraiment surpris et cela m’a traumatisé définitivement."
Aussitôt la famille traverse la France pour rejoindre Josette, la sœur de Claude, installée depuis quelques mois en Principauté.
Monaco, son climat et sa quiétude ne suffisent pas à redonner le sourire au père de Claude François, Aimé, qui sombre dans la dépression. Mais le petit Claude, lui, trouve un parfait terrain d’expression dans cette Principauté en plein essor grâce à son prince bâtisseur, Rainier III.
"A 17 ans, un bain froid m'a réveillé"
Après avoir acheté un appartement place des Moulins au "Continental", avec les indemnités perçues par la Compagnie du Canal, les François se retrouvent exsangues financièrement. La légende veut même que Claude François dorme à même le sol, sans meubles. "Je suis né dans une forme d’opulence et, à 17 ans, une espèce de bain froid m’a réveillé et fait réaliser qu’il fallait qu’on s’en sorte absolument", témoignera « Cloclo » à la télévision française.
De cette peur du lendemain naîtra une folle envie de briller.
Intégré au lycée Albert-Ier le 1er octobre 1956, en provenance du Parc Impérial à Nice, Claude François ne brille pas particulièrement sur les bancs de l’école. Il faut dire que ses rêves sont ailleurs, comme l’urgence. "J’ai dû travailler parce que plus personne ne savait travailler dans la famille."
"Claude avait chipoté sur tout"
En 1956, sa mère italienne, Lucia, frappe à la porte de la SBM pour lui dégoter un boulot. "S’il vous plaît, embauchez mon fils. Nous sommes partis d’Égypte, nous n’avons plus d’argent", dit-elle à Louis Frosio, chef d’orchestre de la SBM durant plus d’un demi-siècle. Le « Maestro », décédé il y a 10 ans, tend la main à ce jeune blondinet familier du piano et du violon.
Un premier cachet de 1.000 francs par soir est offert à Claude François pour officier aux percussions dans l’orchestre de la SBM. Et la future star a déjà son tempérament, ses exigences.
"Je l’ai emmené chez mon tailleur pour lui faire son costume de scène, confiait Louis Frosio dans les colonnes de Monaco-Matin en 2008. À la fin de l’essayage, il m’a dit : ‘‘Je ne te fais pas payer mais celui-là, tu ne me le ramènes plus’’. Claude avait chipoté sur tout !"
En coulisses, Louis Frosio défend celui qu’il pressent devenir une grande vedette. "Je l’aimais beaucoup et nous sommes restés en contact jusqu’à sa mort. Il me disait toujours ‘‘Bonjour Maître’’ quand nous nous voyons."
Maria Callas : "Fais chanter le petit"
À Monaco, Claude François rencontre alors Janet Woolcot, danseuse de cabaret, qu’il épouse en 1960.
Cabaret l’hiver, Sporting l’été, Claude François vit déjà pour la scène et tape notamment dans l’œil de "La Divina". « Certains soirs, quand Maria Callas venait au bras d’Onassis, elle me disait : ‘‘Fais chanter le petit, en désignant Claude’’", se souvient Louis Frosio. Les ambitions du petit grandissent, comme son appétit financier. Flatté par la Callas, il tente de négocier un cachet à 15.000 francs, plutôt que 10.000.
Vexé, Louis Frosio lui conseille de monter à Paris, non sans l’aider une nouvelle fois financièrement.
Deux mois avant la mort de l’idole, en janvier 1978, "Cloclo" déjeunait encore avec Louis Frosio pour lui présenter Kathalyn Jones et lui demander s’il acceptait d’être le témoin de leur mariage.
Pendant le Festival TV de Monte-Carlo en 1977, Cloclo participe à l'émission Midi Première de Danièle Gilbert.Robert Oggero / Archives Monte-Carlo SBM.L'après-midi, il se relaxe autour d'une partie de Backgammon au Monte-Carlo Beach avec sa dernière compagne Kathalyn Jones.Robert Oggero / Archives Monte-Carlo SBM.De son passage au lycée Albert-Ier subsiste son dossier scolaire et la date de son arrivée en provenance du Parc Impérial.DR.
Le décès de son père
"Claude évoquait souvent ses années monégasques. Il parlait surtout de son père, mort en Principauté. Ils étaient fâchés depuis le jour où Claude a décidé de devenir musicien. Ils ne se sont jamais réconciliés… C’est peut-être pour ça que Claude n’aimait pas vraiment revenir à Monaco, sauf pour des raisons professionnelles."
Isabelle Forêt, épouse de Claude François entre 1967 et 1972 et mère de ses deux enfants, Coco et Marc, lors dans un entretien accordé à Monaco-Matin en 2008.
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