Avec 25°C dépassés dans la plupart des régions et 30°C annoncés à Paris pour le 1er mai, la France traverse un "épisode de chaleur précoce mais pas inédit", a expliqué mercredi 30 avril Météo-France.
"Cet épisode de temps inhabituellement chaud pour la saison ne sera a priori pas exceptionnel", prévoit l'observatoire météorologique national, rappelant qu'"il a déjà fait un peu plus chaud un peu plus tôt dans la saison".
En 2024, un épisode de chaleur précoce avait touché la France du 5 au 8 avril, soit trois semaines plus tôt. En 2018 aussi, "le mercure a dépassé 25°C sur l'ensemble du pays" dès le 21 avril, "et les exemples ne manquent pas", note Météo-France.
L'effet de "pompe à vélo"
Plusieurs records ont déjà été battus ce mercredi, note BFMTV, notamment dans le nord de la France. Quelque 29,8°C ont été enregistrés à Rouen, battant le précédent record de 28,5°C en 2015.
Parmi les plus hautes valeurs dépassées, on peut noter 29,1°C à Louviers dans l'Eure; 28,5°C à Saint-Bômer-les-Forges dans l'Orne; 28,4°C à Gometz-le-Châtel dans l'Essonne; 28,3°C à Cudot dans l'Yonne; 28°C à Conflans-sur-Lanterne dans la Haute-Saône.
Cette hausse des températures est liée à "l'effet de compression sous le couvercle de hautes pressions d'altitude qui réchauffe l'air sur place", c'est "l'effet dit de "pompe à vélo"". L'anticyclone est "plus solide" au nord qu'au sud, expliquant ce réchauffement plus notable.
En fin de semaine, un autre phénomène s'ajoute ou remplace le premier: une "advection d'air chaud remontant du sud vers le nord en marge de la dépression portugaise, air chaud qui va plutôt privilégier la moitié ouest de la France", avance Météo-France. "Les régions du sud, notamment le sud-ouest, pourraient alors prendre un léger avantage sur le nord."
Fortes chaleurs jusqu'à samedi inclus
L'évènement, prévu pour durer jusqu'à samedi inclus, est "comparable" à celui de 2005 où les températures, le 1e mai, avaient approché 29°C à Paris, 30°C à Strasbourg et dépassé 31°C à Dax.
C'est sur le littoral de la Manche et de la Bretagne "que cet épisode sera le plus remarquable, avec localement un écart (...) de 10°C" au-dessus de la moyenne des années 1990-2020, déjà elle-même plus chaude qu'au 19e siècle.
Chez nous, les températures seront élevées mais aucun record ne devrait être battu. Il est prévu ce jeudi jusqu'à 26°C à Saint-Martin-du-Var, dans le moyen-pays niçois, et 27°C en Centre-Var.
"Dimanche, le temps pourrait devenir plus franchement orageux au sud de la Loire, alerte Météo-France. Avec le renforcement d'un flux de nord-est par le nord, les températures baissent de façon spectaculaire et devraient même passer parfois en dessous des normales saisonnières, une tendance qui va se confirmer voire s'accentuer en début de semaine prochaine."
Pas une vague de chaleur mais un épisode ponctuel
Les épisodes de chaleurs sont devenus plus fréquents et plus précoces en France, dont le climat moyen est au moins 1,7°C plus chaud qu'à la période pré-industrielle, avant la combustion massive du charbon, du pétrole et du gaz.
Sur les 25 dernières années, la période fin avril-début mai a vu quatre fois une chaleur similaire durer quatre jours sur l'ensemble du pays, indique Météo-France.
"Avant 2000, on a quand même pu relever des températures plus élevées ponctuellement à cette période de l'année, mais toutefois pas sur une série de quatre jours", ajoute-t-on.
Cet épisode de chaleur n'est pas qualifié de "vague de chaleur", terme réservé pour les évènements d'été où "l'indicateur thermique national" -c'est-à-dire la moyenne de températures relevées en 30 points représentatifs de métropole- "doit dépasser 25,3°C pendant trois jours consécutifs", ce qui n'est jamais arrivé en avril ou en mai.
La plus précoce "vague de chaleur" nationale a été observée du 15 au 19 juin 2022.
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