Aux commandes d’une pelle mécanique, un adjoint de Saint-Martin-Vésubie se jette dans le torrent pour sauver deux ponts

En creusant une brèche pour enlever la pression de l’eau, il a sauvé deux ponts provisoires posés sur le Boréon : l’ouvrage dit des Trois-ponts et celui de Maïssa.

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Olivier Sclavo Publié le 26/06/2024 à 07:10, mis à jour le 26/06/2024 à 08:01
Thierry Ingigliardi, adjoint au maire de Saint-Martin-Vésubie. Crédit photo (Web uniquement).

Une pelle mécanique, en pleine nuit, au milieu du Boréon en furie. La photo postée sur les réseaux sociaux et publiée mardi dans Nice-Matin est impressionnante. Aux commandes de l’engin: Thierry Ingigliardi(1).

L’adjoint au maire de Saint-Martin-Vésubie a sauvé deux ponts provisoires posés sur le Boréon: l’ouvrage dit des Trois-ponts et celui de Maïssa. "Un garçon formidable", glisse Christian Airaud, président du syndicat mixte pour le développement de la vallée de la Vésubie et du Valdeblore.

Pourtant, selon l’intéressé, "c’est pas de l’héroïsme, c’est juste l’expérience d’Alex et d’Aline".

Si Thierry Ingigliardi s’est potentiellement mis en danger, c’est parce qu’" il y a des décisions qu’il faut prendre rapidement. Parce qu’il en coûtait la vie du pont. Il fallait réagir vite pour faire revenir la rivière dans son lit". Alors il a creusé une brèche pour enlever la pression de l’eau, "car c’était en train d’emporter la route".

"Y’a rien d’héroïque, répète-t-il. Il faut juste percuter, pas avoir peur d’aller dans l’eau avec une pelle, même si c’est une 40 tonnes. Oui, il y avait de l’eau plus haut que les chenilles, mais il y avait de la marge par rapport à ce que j’ai vécu pendant la tempête Alex. C’est impressionnant mais ça n’a rien d’infaisable."

"Quand on voit le temps qu’il faut pour réparer ensuite..."

L’adjoint en charge de la reconstruction post-tempête Alex dit avoir eu "de la chance que la rivière s’est mise à déborder quand je suis passé".

"Les pompiers m’avaient déjà alerté. Je surveillais les routes toute l’après-midi. La chance, c’est qu’on avait des machines à côté et que c’est mon métier. Il y a beaucoup de chauffeurs ici qui auraient fait le même travail. Moi je sais simplement l’anticiper."

Selon l’élu local, "au pont Maïssa, une heure plus tard on n’avait plus de route. Quand il y a des choses comme ça c’est trop important. Quand on voit le temps qu’il faut pour réparer ensuite... Là, peu importe à qui elles sont les pelles. On prend, on fait et après celui qui n’est pas content il vient nous voir".

1. Alors qu’Ivan Mottet, maire actuel de Saint-Martin-Vésubie, s’arrêtera en 2026, les rumeurs font de Thierry Ingigliardi, ami d’enfance du très puissant Éric Ciotti, un successeur en puissance.

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