Johnson Callea et son ex-compagne se sont rencontrés en 2011. Très vite, la relation s’est détériorée, marquée par des épisodes de violence.
L’un d’eux, particulièrement brutal, a mis fin à cette relation toxique, dont sont issus deux enfants: un garçon né en 2014 et une fille en 2019.
A Vintimille, le 4 octobre 2024, dans la maison appartenant au mis en cause, la victime raconte avoir été étranglée, d’abord à mains nues, puis avec une serviette, avant d’être placée sous une douche d’eau froide.
Elle déclare avoir cru mourir. Le 31 décembre, faisant suite un dépôt de plainte au lendemain des faits, le boxeur niçois est condamné à 18 mois de prison dont 9 ferme.
"Et dans le cadre de cette procédure, précise le président Christian Legay, le parquet avait décidé de récupérer les auditions de Madame et de lancer une deuxième procédure." Ce qui explique pourquoi le prévenu a été jugé une seconde fois pour violence, mais également pour harcèlement.
Lorsqu’elle dépose plainte, la victime a par ailleurs déclaré: "Je n’ai pas le droit de sortir avec des copines, je ne peux pas aller chez ma mère dans le Var et quand je sors, pour aller faire mes ongles, il vient avec moi".
La surveillance est quasi permanente.
Le sexagénaire se poste même devant le commissariat où elle travaille et filme lorsqu’elle sort fumer. Il est persuadé qu’elle entretient des relations avec ses collègues.
Il l’épie, l’appelle: "Jusqu’à vingt ou trente fois par jour", témoigne l’un d’eux. Elle raconte également, lors de sa déposition, que les enfants sont aussi victimes des accès de colère de leur père.
Une incapacité de 10 jours sera même établie pour l’aîné, qui a tout juste une dizaine d’années.
"Des enfants qui ne vont pas bien"
Claustrophobe et agoraphobe, le prévenu a refusé de comparaître physiquement au tribunal. Il s’est exprimé par visioconférence, niant l’ensemble des accusations.
"Je l’appelais juste pour savoir si je devais l’attendre à Nice avec les enfants avant de rentrer à Vintimille, mais elle ne répondait pas", s’est-il défendu. Concernant ses enfants, qu’il amène et récupère chaque jour à l’école, il assure que "tout se passe bien".
Une version contredite par les témoignages recueillis. "Il y a des enfants qui ne vont pas bien dans ce dossier et qui sont suivis", souligne Me Émilie Farrugia, avocate de la victime.
De son côté, Me Caty Guitare, à la défense, déplore "une procédure à charge construite par un seul officier de police judiciaire (OPJ), ainsi que l’absence d’éléments matérialisés".
Une enquête menée par la gendarmerie aurait certainement été plus juste selon elle, compte tenu de la fonction de la victime, qui est elle-même policière.
La procureure Sabine Neale a requis deux ans de prison et le tribunal a décidé de suivre ses réquisitions.
La responsabilité parentale a exclusivement été confiée à la victime.
commentaires