Meurtre de Salomé à Cagnes-sur-mer: l'accusé reconnu coupable, il est condamné à la peine maximale

La cour d’assises des Alpes-Maritimes a suivi les réquisitions et condamné Amin Mimouni, 29 ans, à la réclusion criminelle à perpétuité avec vingt-deux ans de sûreté. Il avait massacré en pleine rue Salomé, 21 ans, qui voulait le quitter.

Christophe Perrin Publié le 09/03/2023 à 13:17, mis à jour le 09/03/2023 à 15:24
Salomé Garnesson. Photo DR

Comme la loi le prévoit, la parole est donnée en dernier à l’accusée avant que la cour ne parte délibérer. Amin Minouni, 29 ans, jugé depuis lundi pour le meurtre de Salomé Garnesson le 31 août 2019 à Cagnes-sur-Mer, se lève, sort un papier de la poche de son jean. Le jeune homme au chignon et aux fines lunettes s’en prend contre toute attente à Alexia, la meilleure amie de Salomé: "Elle n’a rien fait pour elle. C’est de la non-assistance à personne en danger."

Ses avocates, Mes Redeau, Boukobza et Rebaudengo, catastrophées par de tels propos, l’exhortent à se taire. Sa mère quitte la salle d’audience. L’accusé poursuit et prend à partie Muriel Dotta, la mère de Salomé, sidérée, comme le public, par tant d’indignité: "Je ne comprends pas qu’on parle de détails absurdes, que je l’aurais forcé à plein de choses, que je l’ai séparée de vous, que j’étais un prédateur..."

Massacrée

Jusqu’à l’ultime minute de son procès, Amin Mimouni, a été fidèle à sa personnalité singulière: imbu de lui-même, incapable de présenter la moindre excuse, imperméable à l’émotion qui, tout au long des débats, a submergé l’assistance.

Non seulement il a massacré à coups de pied et de poing Salomé, abandonnée comme un déchet sous un tas d’immondices rue du Garigliano, près de la gare de Cagnes, mais il a détruit une famille et saccagé le travail périlleux de ses avocates.

En garde à vue, arrêté dix heures après le meurtre à rue du Maréchal-Juin alors qu’il se rendait chez le coiffeur, il avait refusé de répondre aux questions par un "No comment".

Lors des débats, d’une voix à peine audible, impassible, il s’est montré fuyant, incapable de la moindre remise en cause, toujours à distance de cette tragédie.

"Dangerosité notable"

Vendredi, l’avocat général Fabien Cézanne avait requis la peine maximale: la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de vingt-deux ans. Le magistrat précisait que cette sanction tenait compte à la fois de la gravité extrême des faits et de la personnalité de l’accusé, "à la dangerosité notable".

Comment expliquer un tel comportement de la part d’Amin Mimouni ? En le persuadant d’avouer son crime, ses avocates pensaient avoir accompli le plus difficile : "Il avait évoqué le fait de ne pas se présenter à son procès, de ne pas s’expliquer. Avec ses failles, avec ses faiblesses, notamment dues à son enfance, il est revenu à la raison. Il est envahi d’un sentiment de honte et de dégoût. La pudeur, ce n’est pas l’absence d’empathie, de froideur", souligne Me Sophie Rebaudengo qui tente de lui rendre sa part d’humanité.

Pour Me Emmanuelle Boukobza, Amin Mimouni a été pris dans "un raptus", une perte de contrôle totale. Cela explique "le trou noir" qu’invoque l’accusé et qui pousse son avocate à plaider que l’intention meurtrière n’est pas démontrée. Un argument difficilement audible pour la Cour et les jurés puisque l’accusé a ensuite dissimulé le corps et repris le cours normal de sa vie. Quant à l’enfance chaotique de Mimouni, frappé régulièrement par un père alcoolique, elle n’a pas suffi à atténuer sa responsabilité pénale

A l’énoncé de la sentence, Muriel Dotta, en larmes, a poussé un immense ouf de soulagement avant de tomber dans les bras de Me Laura Lopez et Me Olivier Giraudo, les avocats des parties civiles. L’accusé dispose de dix jours pour faire appel.

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.