Le lendemain du meurtre de Salomé, la sidération et l’émotion

Retour en 2019, au lendemain du meurtre de Salomé, à Cagnes-sur-Mer. Ce matin-là, le quartier est sous le choc. La jeune femme était victime du 100e féminicide de l’année

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Grégory Leclerc Publié le 09/03/2023 à 07:00, mis à jour le 09/03/2023 à 07:00
Au lendemain du féminicide, cette photo montre les premières fleurs déposées sur les lieux du drame. Quelques heures plus tard l’endroit était totalement recouvert d’hommages à la jeune suppliciée. (Photo archives Nice-Matin/Frantz Bouton)

Salomé est morte dans un décor digne du film Orange mécanique. Ce 31 août 2019, au petit matin, Nice-Matin s’était rendu sur les lieux du drame. Un endroit sordide. Une rampe d’une vingtaine de mètres menait à un cul-de-sac fermé par le parapet de la voie ferrée. Une incongruité urbaine bétonnée, fréquentée par les SDF. C’est là, au pied du muret, que le corps supplicié de Salomé G. a été retrouvé. Elle gisait enroulée dans un tapis, sous des branchages, au milieu de détritus et de packs de bière vides.

Salomé y a été battue à mort, malgré les appels des témoins à la police. Une patrouille - démunie de lampe torche - est passée à quelques mètres de son corps sans la voir. En ce matin d’après-drame, des fleurs accrochées sur une barrière de chantier défraîchie témoignaient de l’émotion populaire. En blanc sur fond noir, le chiffre 100 venait rappeler que Salomé était la 100e victime d’un féminicide en France. Cette année-là, 146 femmes avaient été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint (+ 21% par rapport à 2018).

Au pied de la barrière, des roses blanches, des pots de fleurs, des bougies rondes. Sur un carton bricolé à la hâte, avaient été inscrits ces mots à l’encre rouge: "En espérant que tu as trouvé l’amour et la tendresse que tu méritais, là où tu es." Sur une rose emballée dans un film plastique de fleuriste, on pouvait lire sur un post-it jaune: "L’horreur! Je n’ai rien entendu, rien vu, j’en suis désolée!!! RIP princesse. Pensées à la famille."

Un jeune homme, la trentaine, s’est alors approché. Silencieux, il observait d’un regard absent les fleurs, la barrière, l’espace désormais vide où gisait la jeune femme. "Ce soir-là, je les ai entendus se disputer, j’habite à côté." Le jeune homme a désigné une bâtisse non loin de là, ainsi que le bout de trottoir en face où a eu lieu l’altercation. "Je ne pensais pas que ça irait jusque-là." Il se souvient que la jeune femme semblait faire la morale au garçon. "Je me suis demandé s’il fallait sortir. Je m’étais changé pour dormir, je me suis dit que cela n’en valait pas la peine, il ne semblait pas y avoir de danger." Le jeune homme explique être allé témoigner auprès de la police après avoir découvert sa mort. Il est reparti comme il est venu. Tête basse, visiblement très marqué.

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