L’affaire des travaux post-Alex rebondit: Philippe Pradal, ex-premier adjoint d’Estrosi, également visé?

"Le Canard enchaîné" révèle que le préfet des Alpes-Maritimes signale à la justice de possibles nouvelles irrégularités impliquant notamment Philippe Pradal, un proche de Christian Estrosi.

Article réservé aux abonnés
Stéphanie Gasiglia Publié le 26/11/2024 à 21:20, mis à jour le 27/11/2024 à 11:20
video

L’affaire des travaux de reconstruction des vallées niçoises après le passage de la tempête Alex en 2020, était déjà tentaculaire avec ses voitures de luxe saisies pour une valeur de 640.000 euros, ses plus de 6 millions confisqués sur des comptes bancaires. Avec ses perquisitions à gogo à la mairie de Nice et dans les vallées, ses 21 personnes placées en garde à vue, sans aucune mise en examen à ce stade de l’enquête: des entrepreneurs de la Vésubie et de la Tinée, des employés de la métropole, et des proches de Christian Estrosi, dont son directeur de cabinet et son directeur général des services…

Le feuilleton dure depuis février 2023.

Ancien premier adjoint et expert-comptable

Et voilà que ce gros dossier, instruit à Marseille, et confié aux enquêteurs de la Jirs, spécialisés dans la grande délinquance financière, rebondit encore, selon le Canard enchaîné à paraître ce mercredi. Cette fois, c’est Philippe Pradal, l’ancien premier adjoint au maire de Nice, ancien député, qui pourrait être éclaboussé par l’enquête. L’information judiciaire a été ouverte pour "détournement de fonds publics par personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public, escroquerie, faux, usage de faux et recel de ces infractions", le 20 février 2024.

La bombe d’Hugues Moutouh

Selon le Canard enchaîné, une "bombe" aurait été transmise au procureur de la République par le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh. Une compilation de documents qui comporteraient "un petit millier de bizarreries de gestion commises par la métropole niçoise" après le passage dévastateur et meurtrier de la tempête dans la nuit du 2 au 3 octobre 2020. Le tout, accompagné d’un article 40 dénonçant d’autres irrégularités dans les marchés publics.

Et un nom, jusque-là épargné, sortirait du chapeau. Celui de Philippe Pradal. En novembre 2020, cet expert-comptable de profession, avait été nommé par Christian Estrosi président de la régie dédiée aux travaux de reconstruction des dégâts post-Alex. Selon l’hebdomadaire, cette entité avait toute latitude pour distribuer l’argent public, dont une immense partie débloquée par l’État, aux entreprises locales en charge des chantiers. Parmi lesquelles trois sociétés de Lantosque et Roquebillière, dans le viseur de la justice, soupçonnées, entre autres, d’avoir été payées pour des travaux qui n’ont pas été réalisés. Le hic, c’est qu’une de ces entreprises aurait, selon Le Canard, ses comptes vérifiés par… Philippe Pradal. "Ma déontologie n’a pas permis d’identifier de conflit d’intérêts", a répondu l’intéressé au journal.

Selon nos informations, il était en effet, l’expert-comptable d’une entreprise de Lantosque, mais avant le passage de la tempête. C’est son associé qui aurait ensuite repris le flambeau.

La métropole "pleinement mobilisée" pour la vérité

La Métropole, présidée par Christian Estrosi, se borne, quant à elle, à rappeler qu’elle est à l’origine de l’enquête en étant à l’initiative du signalement au procureur de la République, en février 2023. "Dans ce cadre, elle est pleinement mobilisée pour contribuer à la manifestation de la vérité et défendre les intérêts de tous les citoyens", affirme, ce mardi soir, dans un communiqué, l’avocat de la collectivité, Me Baratelli. Sans un mot sur Philippe Pradal, il assure: "Nous communiquons régulièrement à l’autorité judiciaire et aux enquêteurs les éléments nouveaux de ce dossier." Et de rappeler que "les opérations de reconstruction ont été menées en lien constant avec l’État, qui avait nommé un préfet délégué à la reconstruction à ce titre."

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver pour soutenir la rédaction du groupe Nice-Matin qui travaille tous les jours pour vous délivrer une information de qualité et vous raconter l'actualité de la Côte d'Azur

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Si vous souhaitez conserver votre Adblock vous pouvez regarder une seule publicité vidéo afin de débloquer l'accès au site lors de votre session

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.