Il avait attaqué trois militaires varois au couteau à Nice: dix ans après, le terroriste de la place Masséna est mort en détention

Le 3 février 2015, Moussa Coulibaly avait attaqué trois militaires dans le centre-ville de Nice, blessant deux d’entre eux. Condamné à 30 ans de réclusion, il a succombé en détention en début d’année.

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Christophe CIRONE Publié le 08/02/2025 à 18:44, mis à jour le 08/02/2025 à 19:55
Moussa Coulibaly avait été condamné par la cour d’assises spéciale de Paris en décembre 2019. DR PAS DE DIFFUSION

Il avait perpétré la première attaque djihadiste dans les Alpes-Maritimes. La première en France, aussi, après les attentats à Charlie Hebdo, Montrouge et l’Hyper Casher.

Le 3 février 2015, Moussa Coulibaly avait attaqué au couteau trois militaires de la force Sentinelle dans le centre de Nice, blessant deux d’entre eux. Il est décédé en détention en début d’année, a appris Nice-Matin de sources concordantes.

Moussa Coulibaly, 40 ans depuis peu, était incarcéré à la centrale pénitentiaire de Lannemezan (Hautes-Pyrénées). Il purgeait une peine de 30 ans de réclusion. En décembre 2019, la cour d’assises spécialement constituée de Paris l’avait condamné pour "tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste". Il n’avait pas interjeté appel.

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Depuis, Moussa Coulibaly n’avait plus fait parler de lui. Il était à l’isolement à Lannemezan. Il est mort le 3 janvier, à un mois du dixième anniversaire de l’attaque commise sous les arcades de la place Masséna. Une mort naturelle, selon nos informations. Il aurait succombé à un arrêt cardiaque foudroyant, malgré les tentatives de réanimation des services médicaux.

"Mourir en martyr"

Avant de passer à l’acte à Nice, Moussa Coulibaly se radicalise en région parisienne, à Mantes-la-Jolie (Yvelines). Il se dit indigné par l’intervention en Irak et les actes islamophobes. D’origine sénégalaise, il veut imposer le "vrai islam" à sa mère, traite ses proches de "mécréants" et veut "mourir en martyr", à l’instar d’Amedy Coulibaly, son homonyme preneur d’otages de l’Hyper Casher.

Fin janvier 2015, Moussa Coulibaly tente de rejoindre la Turquie via Nice, Toulon, Ajaccio et Rome. Les juges pensent qu’il veut rejoindre une organisation djihadiste en Syrie. Refoulé à Istanbul, il cache ses réelles intentions à la direction générale de la Sécurité intérieure. Relâché, il gagne Nice.

Versions fluctuantes

Le 3 février, à 14h03, il sort deux longs couteaux d’un sac de sport. Il agresse trois militaires du 54e régiment d’artillerie de Hyères de faction devant un centre communautaire juif. Le premier est blessé au bras en protégeant sa gorge. Le deuxième est grièvement blessé sous l’œil. Le troisième parvient à le maîtriser.

Lors de sa garde à vue à la PJ de Nice, Moussa Coulibaly assume son geste. "Des comme moi, il y en a des millions (...). Les policiers, les militaires, les juifs, vous ne serez jamais en sécurité!" Il exprimera plus tard des regrets. Lors de son procès, il "revendique l’intégralité des faits", puis conteste avoir voulu tuer. Sans convaincre la cour.

"Sans regret ni empathie"

Depuis le procès, les militaires attaqués "ont tourné la page. Seul l’un d’entre eux a poursuivi sa carrière militaire, l’institution ayant accompagné les deux autres dans leur reconversion", indique leur avocat, Me Nicolas Gemsa. Moussa Coulibaly, lui, laisse "le souvenir d’un homme haineux, sans regret ni empathie".

Depuis dix ans, des dizaines d’attentats ont éclipsé cette attaque sanglante. Notamment à Nice, de l’attaque au camion-bélier du 14 juillet 2016 (86 morts, 458 blessés) à l’attaque au couteau dans la basilique Notre-Dame, le 29 octobre 2020 (3 morts). Le procès de ce drame s’ouvre ce lundi à Paris.

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