Il appelait à "descendre Estrosi d'une balle dans le dos": un internaute condamné

Christian Estrosi avait déposé plainte pour "provocation à l'atteinte volontaire à la vie ou à l'intégrité physique". Le prévenu, jugé jeudi, n'a pas fait le déplacement: il est titulaire du RSA et vit chez sa mère dans le Nord.

Ch. P. Publié le 20/05/2016 à 07:55, mis à jour le 20/05/2016 à 07:55
Christian Estrosi
Christian Estrosi, maire de Nice. Photo Franz Chavaroche

C'était en septembre 2013. Les réseaux sociaux s'étaient emparés de la mort d'un jeune braqueur de 19 ans, Antony Asli, tué d'une balle dans le dos par un bijoutier de la rue d'Angleterre à Nice.

Une page Facebook en faveur du commerçant agressé rassemblait plus des milliers de soutiens. Parmi eux, le député-maire de Nice Christian Estrosi, clairement en faveur du commerçant qui avait feu après avoir été agressé et volé.

Le bijoutier est d'ailleurs toujours mis en examen pour meurtre. Il est libre et attend son procès.

C'est dans ce contexte qu'un internaute, Jean-Christophe C., 30 ans, sous le pseudonyme de Robert Smith, avait posté sur Twitter le message suivant: "Si quelqu'un décide de descendre Estrosi ou Morano d'une balle dans le dos, j'ouvre une page Facebook!" 

Petit clic, grande conséquence. Christian Estrosi a déposé plainte pour "provocation à l'atteinte volontaire à la vie ou à l'intégrité physique". L'internaute était jugé jeudi soir en correctionnelle à Nice.

Peine maximale encourue: cinq ans de prison, 45 000 euros d'amende. Le prévenu n'a pas fait le déplacement: il est titulaire du RSA et vit chez sa mère à Denain (Nord). Il a chargé Me Julien Darras de le défendre.

Me Philippe Blanchetier, pour la partie civile, réclame 1 euro symbolique de dommages et intérêts: "On se doute bien que ce Monsieur n'incite pas les Niçois à tirer sur leur maire mais ce n'est pas la vulgaire plaisanterie d'un adolescent. Il incite par ce message les esprits faibles à la violence, entretient un climat insurrectionnel qui menace les valeurs de la République", plaide l'avocat parisien de Christian Estrosi.

Le procureur Hervé Leroy estime que "les propos du prévenu même au second degré, sont punissables". Il requiert contre Jean-Christophe C., déjà condamné par le passé, six mois de prison avec sursis et 18 mois de mise à l'épreuve.

Me Julien Darras, pour la défense, insiste: "Ce sont des propos maladroits, ironiques, sarcastiques. Le maire avait cru bon parler de légitime défense, s'était montré favorable à ce que les bijoutiers soient armés. Des propos auxquels mon client, qui s'est mis à la place de la famille du jeune braqueur tué, a répondu par une provocation. Au regard des exagérations des uns et des autres je vous demande la relaxe."

Bilan du tweet: une lourde procédure judiciaire et un tribunal qui a condamné jeudi en fin d'audience le prévenu à 1.000 euros d'amende et 1 euro de dommages et intérêts. 

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