"Pourquoi avoir attendu qu’un tel drame se produise pour réfléchir à des mesures?": la colère de l’avocat de la famille de Kamilya, renversée jeudi par un motard à Vallauris

Me Nabil Boudi, l’avocat de la famille de Kamilya, dans le coma après avoir été renversée par un motard jeudi à Vallauris, pointe du doigt l’absence d’aménagements sur une route très accidentogène.

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Alice Patalacci Publié le 01/09/2024 à 07:00, mis à jour le 02/09/2024 à 14:48
Ce samedi matin, les habitants de Vallauris ont déposé des fleurs et de doux messages de soutien devant l’immeuble où vit la famille de Kamilya. Photo Patrice Lapoirie

Il ne s’exprimera pas sur les rumeurs, il attend des actes. Maître Nabil Boudi, avocat inscrit au barreau de Paris mais Vallaurien d’origine, défend les intérêts de la famille de Kamilya et, indirectement, ceux de tout un quartier. Celui qui borde l’avenue du Tapis-Vert de Vallauris, où s’est noué le drame de jeudi soir.

Rappelons que jeudi soir vers 19h, Kamilya, une petite fille de 7 ans, traversait un passage piéton avec son frère de 11 ans, au niveau du 22 de l’avenue du Tapis-Vert. C’est alors qu’un motard âgé de 19 ans, au volant d’une Yamaha 600cm3, l’a percuté à vive allure, alors qu’il conduisait sur la roue arrière. La fillette a été projetée plusieurs mètres plus loin. Inconsciente à l’arrivée des pompiers, elle a été transportée à l’hôpital Lenval de Nice. Elle a rapidement été placée en coma artificiel, son pronostic vital étant malheureusement engagé. Samedi soir, elle était toujours entre la vie et la mort.

Qu’est-ce que la famille attend?

La gravité de la situation ne doit pas occulter les investigations. Nous n’avons qu’une obsession: la Justice. La famille demande une enquête efficace et sérieuse. L’enquête de flagrance est une bonne chose dans un premier temps. Elle permet de recueillir le maximum d’informations et de procéder aux investigations urgentes. Il faut maintenant désigner un juge d’instruction, qui a des moyens juridiques plus importants.

Peut-on déjà désigner des coupables?

L’enquête doit rechercher, établir les responsabilités pénales, personnelles de toutes les personnes qui ont contribué directement ou indirectement à ce drame.

Aurait-il pu être évité?

Je ne peux pas encore répondre à cette question mais une enquête pénale menée par un magistrat indépendant va pouvoir nous apporter des éléments de réponse. Nous sommes au début de ce drame, le temps judiciaire va faire son chemin. Aujourd’hui, les certitudes que l’on a concernent la Ville.

Pourquoi ?

Les maires ont des obligations particulières avec leur pouvoir de police administrative, qui englobe la sécurité routière. La Justice doit se demander si la Ville de Vallauris a pris les bonnes mesures sur cette route.

Le conseil départemental peut-il aussi être tenu responsable?

En matière pénale, les responsabilités peuvent se cumuler. Il peut y avoir plusieurs auteurs. La qualification pénale évoluera en fonction de l’état de santé de Kamilya.

Et le motard ?

Je ne ferai pas de commentaire sur le conducteur de la moto car la présomption d’innocence s’applique. Nous pouvons par contre parler du contexte général de cette artère, de cette route départementale. Tous les Vallauriens savent qu’elle est particulièrement dangereuse. Ils la qualifient clairement d’accidentogène. Or, depuis jeudi, nous nous demandons plutôt si elle est mortelle. Le juriste que je suis s’interroge: pourquoi avoir attendu qu’un tel drame se produise pour réfléchir à des mesures? D’autres enfants ont été percutés. Le drame qui a touché Kamilya n’est pas isolé.

Comment va la famille de Kamilya?

Ils sont endeuillés, ils sont au chevet de leur fille. Les parents vivent à Vallauris depuis toujours, ils font partie des familles respectées de Vallauris grâce à leur simplicité et à leur activité professionnelle dans la restauration. Ils attendent maintenant une enquête efficace et sérieuse.

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