"La décision qui est prise aujourd’hui est une stricte application des règles de droit. Aucun élément ne pouvait justifier le placement en détention provisoire."
Me Leyla Montigny a accepté de réagir, ce mercredi midi à Aix-en-Provence, au maintien sous contrôle judiciaire de son client Mattéo, dans l’affaire Kamilya. Une décision technique, malgré son écho symbolique. Contrairement à l’avocat général, la chambre de l’instruction de la cour d’appel a estimé que la place de cet étudiant bien inséré n’était pas en prison.
"L’information [judiciaire] va reprendre son cours. Jusqu’à ce que l’enquête soit menée par le juge d’instruction, celui-ci bénéficie de la présomption d’innocence", rappelle Me Montigny. Mis en examen initialement pour "blessures involontaires", Mattéo répondra finalement d’"homicide involontaire", après le décès de la fillette. Il sera "jugé ultérieurement".
L’avocate au barreau de Grasse a bien conscience de l’émotion suscitée par cette affaire. Elle estime "regrettable" que certaines sorties médiatiques aient attisé la colère populaire. "Mais on peut comprendre que, dans des cas aussi effroyables, certaines personnes aient du mal à retenir leurs émotions."
"Il essaie de digérer le choc"
Ces émotions, Mattéo les a peu laissé transparaître à l’audience. "Il a exprimé des regrets, nuance son avocate. Il s’est montré abattu. Il essaie de digérer un choc. De faire avec. De commencer à vivre avec. C’est juste le début."
Ses explications sur les circonstances du drame ont laissé les magistrats ouvertement sceptiques. Me Montigny l’a constaté. Mais là n’était pas l’objet de l’audience mardi. "Il y répondra en temps voulu. Des éléments techniques seront débattus dans le cadre de l’instruction. L’expertise faite sur le véhicule permettra de faire la lumière sur ce point."
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