Le jeu avec ballon accapare les Monégasques en ce début de saison. Adi Hütter l’a confié, samedi, après le nul contre Nottingham (0-0) en clôture du stage en Angleterre. "On a mis un peu plus l’accent dessus cette semaine", a résumé l’Autrichien, confirmant ce qu’on avait vu lors des deux séances ouvertes à la presse, jeudi et vendredi derniers à St. George’s Park, le Clairefontaine anglais.
Le board n’a pas aimé certains matchs de la saison dernière
Monaco a terminé la saison passée en Ligue des champions et à la troisième place de L1, mais ce double bonheur n’a pas empêché son coach et les dirigeants de dresser la liste des manques. Balle au pied, les Rouge et Blanc se sont heurtés à deux écueils.
Le premier s’est présenté lorsqu’ils ont dû faire le jeu face aux blocs bas. Régulièrement, il a manqué l’étincelle et le déséquilibre dans les trente derniers mètres. Avec deux ailiers utilisés comme numéros 10 dans le cœur du jeu, la largeur a souvent fait défaut. Les adversaires se sont adaptés et ont fermé l’axe. C’est pour surpasser cet obstacle que le directeur général Thiago Scuro et le directeur technique Carlos Avina ont enrôlé Ansu Fati, un pur ailier. Un élément vif qui pourrait en amener un autre d’ici la fin du mercato, puisque l’ASM considère qu’elle a un déficit de vivacité sur les côtés et dans la prise de la profondeur. Mais ces joueurs "frissons" se trouvent rarement à petit prix.
Le second souci a concerné la relance, lorsque l’adversaire est venu chercher haut Monaco par son pressing et son contre-pressing. Les partenaires de Denis Zakaria ont parfois été étouffés, incapables de ressortir proprement le cuir. Ce fut notamment le cas contre des candidats au maintien ou des clubs de deuxième partie de tableau en L1.
En interne, par exemple, les vingt premières minutes en mai à Saint-Étienne, alors premier relégable, n’avaient pas été du goût du board, agacé par la faible imagination de son équipe.
Les performances de certains ont soutenu ce diagnostic. Dans les bureaux, on a constaté que la relance n’était pas le point fort de Wilfried Singo, coupable d’une grossière perte de balle à Benfica, lors du barrage retour de Ligue des champions (3-3). Tandis que Christian Mawissa est monté en puissance dans ce secteur ces cinq derniers mois.
Fixations et permutations
Pour peaufiner ses lancements de jeu, Monaco a recruté Eric Dier. L’international anglais (49 sél.) a pris ses quartiers dans l’axe de la défense à quatre utilisée par Hütter depuis le début de la préparation. Malgré le turnover impulsé par le coach, l’ex-Munichois pourrait faire équipe en charnière avec Thilo Kehrer. Un duo qui pourrait devenir trio en fonction du rôle de Mawissa. Hütter compte beaucoup sur l’ancien Toulousain qui pourrait rejoindre ses aînés dans une défense à trois, une fois que l’Ariégeois sera à son meilleur niveau, lui qui n’a repris l’entraînement que vendredi après sa participation à l’Euro Espoirs.
"Je suis convaincu qu’on peut être costauds ensemble même si on a des qualités un peu différentes. Eric, c’est quelqu’un d’expérience", expliquait Kehrer après le nul contre Forest, concernant sa relation avec l’Anglais.
Le vice-capitaine n’a pas voulu dire ce qui le différencie de Dier. Interrogé sur le fait qu’il soit plus rapide que son nouveau coéquipier, l’Allemand a dribblé la question. "Je ne veux pas trop aller là-dedans, je ne suis pas analyste", a-t-il esquivé.
Il a préféré s’attarder sur les attentes d’Hütter sur les phases de relance, sans dévoiler de grands secrets. "Il nous demande d’être bien positionnés pour avoir des distances courtes entre nous, faire vite circuler le ballon afin de trouver le bon timing et le bon espace pour jouer entre les lignes, combiner sur les ailes ou changer de côté. Il y a des variations dans notre jeu, le coach laisse de la liberté, mais il y a des bases et des principes qu’il veut voir."
L’Autrichien demande à ses centraux de porter le ballon au maximum, de fixer les attaquants adverses en faisant preuve de sérénité pour trouver les décalages. Il souhaite également que ses deux milieux défensifs et ses deux meneurs de jeu coordonnent leurs déplacements et sachent permuter si besoin. Un 10 décroche et reçoit le ballon, les 6 peuvent monter d’un cran. Ces derniers peuvent aussi jouer avec ceux qui les prennent au marquage, en les amenant sur les côtés afin d’ouvrir l’axe pour que les centraux touchent les 10 avec le ballon.
Bien parti lors de ses deux premières saisons, Hütter a ensuite été décrypté et contré. Un scénario qu’il n’entend pas réécrire.https://www.monacomatin.mc/football/l-as-monaco-officialise-le-pret-d-ansu-fati-992461
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