Une cérémonie d'ouverture du Festival de Cannes qui fait la part belle aux hommes et aux femmes qui font le cinéma

Comme pour sa double affiche, le 78e Festival de Cannes a fait la part belle aux hommes et femmes qui font la gloire du 7e art, de Juliette Binoche à l’immense Robert De Niro. Communion des genres, entre légèreté et gravité, pour faire face au chaos.

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Alexandre Carini Publié le 13/05/2025 à 22:40, mis à jour le 13/05/2025 à 22:48
Quentin Tarantino a lancé le Festival, aux côtés de Leonardo DiCaprio, de Mylène Farmer et des membres du jury. Photos Patrice Lapoirie et Sébastien Botella Crédit photo Web uniquement

Jean-Louis Trintignant qui étreint Anouk Aimée (la si bien nommée), et réciproquement. Deux affiches pour ce festival, pour délivrer un même message d’union, au nom du 7e art. L’acteur et l’actrice, tous deux auréolés d’un prix d’interprétation sur la Croisette, ne sont malheureusement plus là pour s’afficher en vrai sur le tapis rouge. Mais l’esprit d’Un homme et une femme voulait perdurer, à l’heure d’ouvrir cette 78e édition du Festival.

Sur un air de chabada bada, c’est d’ailleurs son réalisateur, Claude Lelouch, qui a ouvert le bal en compagnie de son épouse Valérie Perrin. Des couples de cinéma? Pierfrancesco Favino étale toute sa classe à l’italienne au bras de sa femme Anna Farzetti. C’est aussi en serrant tendrement la chanteuse Daniella Pick que Quentin Tarantino prend la pose pour les photographes, sur la musique d’une scène culte entre John Travolta et Uma Thurman dans Pulp Fiction. En haut des marches, le binôme du Festival, sa présidente Iris Knobloch et son délégué Thierry Frémaux n’étaient pas non plus avares en embrassades et poignées de mains pour accueillir leurs invités. En particulier Robert de Niro, crinière blanche mais pas encore assuré avec Tiffany Chen, la mère de son dernier enfant.

On avait d’abord craint un remake de Chantons sous la pluie, mais le ciel s’est finalement montré clément pour accueillir toute l’équipe de Partir un jour, le joli film musical choisi pour lancer cette grande quinzaine. Avec notamment Juliette Armanet, Tewfik Jallab, Amélie Bonnin, François Rollin, Dominique Blanc en harmonie dans leurs tenues noires et blanches, comme les touches unies d’un piano jouent la même partition.

Haut les cœurs, tous en chœur? Un homme, une femme, c’est aussi l’apparition de Mylène Farmer, dont le titre inédit, Confession, célèbre en piano-voix la mémoire du regretté David Lynch.

Chansons légères, paroles graves

Robert De Niro a tenu un discours engagé à l’heure de recevoir sa palme d’honneur. Photo Patrice Lapoirie Crédit photo Web uniquement.

Impeccable maître de cérémonie, sans dérapage incontrôlé, Laurent Lafitte rend à son tour hommage aux acteurs et actrices, "j’aurais pu dire qu’actrices mais on n’en est pas encore là". Citant notamment Jean Gabin ou James Stewart, "qui passent de héros de cinéma à héros de guerre", mais aussi Isabelle Adjani qui "lit un passage des versets sataniques au risque de sa vie", Rock Hudson qui "fait de sa mort un symbole", ou Adèle Haenel "quittant la scène le poing levé". Sans oublier Volodymyr Zelensky, "un autre acteur devenu chef de guerre".

Si les chansons peuvent être légères, la parole est plus grave. Telle une vestale blanche dans le temple du cinéma, Juliette Binoche rappelle que "les artistes ont la possibilité de témoigner pour les autres", quand "la guerre, la misère, le dérèglement climatique, la misogynie primaire, les démons de nos barbaries ne nous laissent aucun répit." Avant d’évoquer les otages du 7 octobre mais aussi la photojournaliste palestinienne Fatima Hassouna, tuée à Gaza.

Cannes, un Festival engagé? Ce n’est pas Robert De Niro qui dira le contraire. À l’heure de recevoir la palme d’honneur de Leonardo DiCaprio, Bob, tel le boxeur de Raging Bull, "punchera" Donald Trump avec ses derniers mots.

La charge anti-Trump de De Niro

Comme un passage de relais entre les deux acteurs iconiques de Martin Scorsese, c’est Leonardo DiCaprio qui a remis sa palme d’honneur à l’immense Robert De Niro, avec révérence et dévotion.

"Il a été le modèle de toute une génération d’acteurs. Nous l’observions sous toutes les coutures pour voir comment il s’immergeait dans ses personnages… Ce n’était pas seulement un grand acteur, c’était l’Acteur!", a souligné celui qui a été enrôlé par son idole dès l’âge de 15 ans pour le film Blessures secrètes, avant d’être recommandé à "Marty".

"L’art est une quête de liberté"

"Il n’y a pas d’autre artiste qui mérite plus cette palme que Monsieur De Niro", conclut DiCaprio. Mais loin de se repaître d’un quelconque ego, l’intéressé a préféré usé à toutes fins utiles du micro.

"Cannes est connu pour être un festival démocratique et ouvert sur le monde. Dans mon pays, nous luttons pour défendre la démocratie. L’art est une quête de liberté, voilà pourquoi nous sommes une menace pour les autocrates et fascistes de ce monde", a d’abord déclaré la star, avant de déclencher la foudre sur Trump: "Le président philistin américain annonce 100% de droits de douane sur les films produits à l’étranger, mais la créativité n’a pas de prix, c’est inacceptable!". Et d’appeler à voter pour résister.

Hommes et femmes de cœur, mais aussi de courage.

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