Robe printanière blanche, chapeau marron et souliers assortis. La mine solaire, comme souvent. Vu comme ça, on aurait pu croire qu’Aurélie Saada s’offrait une bonne tranche de farniente à Cannes, sur la plage Cartel Vega.
Pourtant, quelques heures plus tard, à l’heure où la frénésie s’emparait des photographes et des curieux autour des fameuses marches rouges, elle allait ouvrir le bal du programme du Cartel Sunset Live Sacem, qui s’étirera jusqu’au lundi 19 mai, avec Kids Return, Kid Francescoli, Saint DX ou Calypso Valois.
Aux côtés de la Parisienne, on trouvait le crooner savoyard Gaspard Royant, son nouveau complice de scène. On a commencé par ça, puis on a glissé vers le cinéma, évidemment, et le théâtre, où Aurélie Saada s’aventure aussi depuis peu.
Après Brigitte, vous voilà embarquée dans un autre duo. Comment cette histoire a-t-elle démarré?
Gaspard m’a appelée l’année dernière pour me dire qu’il enregistrait un album de Noël et il voulait que je vienne chanter avec lui. Il m’a envoyé un morceau, que j’ai trouvé absolument magnifique et j’ai dit oui tout de suite, c’était vraiment super. Puis on a continué. J’avais très envie d’un nouveau projet où je pourrais chanter l’amour avec un homme. Là, c’est moi qui lui ai proposé d’écrire et de composer ensemble. Quand on nous a invités à jouer ici, on n’avait écrit qu’une demi-chanson, mais on a accepté avec plaisir!
C’est ainsi que vous arrivez à Cannes, dans le contexte très particulier du Festival. Qu’est-ce que cela vous inspire?
C’est marrant parce que moi, dans tout ce que je fais, j’ai l’impression d’être un petit peu comme une spectatrice, une exploratrice, d’être toujours un peu en marge. Je n’en reviens jamais d’être là où je suis, je suis très reconnaissante.
Vous êtes apparue dans quelques films entre les années 1990 et 2000. Est-ce que cette plongée dans le monde du cinéma peut réveiller un désir de tourner chez vous?
Pour le moment, mon désir le plus fort, c’est d’écrire des chansons. Mais il m’arrive d’être attaquée par un désir, cela peut venir demain ou dans trois mois. Et à partir de ce moment-là, je fonce.
Pouvez-vous nous raconter comment vous avez foncé quand Daniel Benoin, le directeur d’Anthéa, à Antibes, vous a proposé de jouer seule au théâtre?
J’étais dans le jury du Festival Cinéroman, qu’il organise à Nice, et après l’événement, il m’a appelée pour me proposer "quelque chose". Il voulait que je joue dans son adaptation de l’auteur allemand Botho Strauss, qui avait aussi été au centre de pièces montées par Patrice Chéreau ou Claude Régy. J’avais pris quelques cours de théâtre quand j’étais jeune, mais j’ai vraiment découvert un métier, un engagement. C’était extraordinaire.
Mêlons un peu ciné et musique: des B.O. ou des comédies musicales ont-elles marqué votre imaginaire?
Je pense tout de suite aux Demoiselles de Rochefort et surtout Peau d’Âne, que je connais par cœur. Enfin, pendant longtemps, je n’avais jamais vu le début, parce que mes parents l’avaient enregistré à la télé sur une VHS, mais ils avaient démarré trop tard! Sinon, j’aime beaucoup les compositions de Miles Davis dans Ascenseur pour l’échafaud, l’univers d’Ennio Morricone et la bande originale de Grease, qui m’a beaucoup marquée.
Un passage en particulier?
Oui, There Are Worse Things I Could Do, qui est l’une de mes chansons préférées, toutes catégories confondues. C’est le morceau de Betty Rizzo, une anti-héroïne. Pour moi, les "mauvaises filles" sont de chics filles.
Quel genre de spectatrice pensez-vous être?
Je ne suis pas très bon public, je vais dire la vérité. J’adore interroger la sincérité, par pur plaisir, par pur jeu. J’aime aussi sauver des films que peu de gens aiment. Récemment, c’était le cas pour Babygirl, avec Nicole Kidman. J’ai adoré ce film, qui a surpris beaucoup de gens autour de moi, où le propos est caché derrière la forme.
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